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samedi 17 août 2024

20ème dimanche ordinaire B - 18 août 2024

 Et pour toi, c'est quoi l'eucharistie ?






 

             Sommes-nous trop habitués à notre langage, à notre catéchisme, pour ne plus nous révolter devant les affirmations de Jésus ? Avons-nous complètement digéré cette phrase : Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous ? Avons-nous conscience que c’est bien cela que nous faisons lorsque nous nous approchons de la table eucharistique ?  

            Si les auditeurs de Jésus se querellent entre eux, c’est parce qu’ils ont au fond de leur tête, l’enseignement perpétuel de la Loi qui affirme qu’il ne faut pas manger la viande avec le sang. Le sang, c’est le principe de vie, et la vie est à Dieu. Il n’est dès lors pas surprenant du tout que la tension monte et que les esprits s’échauffent lorsqu’ils entendent Jésus parler comme il le fait. Il bat en brèche tout ce qu’ils ont appris, tout ce qu’ils croient. Et il faut bien admettre que quelqu’un qui entend ses paroles pour la première fois, a le droit de s’offusquer, qu’il soit juif ou pas. D’ailleurs l’histoire des premiers chrétiens en témoigne. Combien de fois, lors des persécutions, n’ont-ils pas été accusés d’être cannibales ? Vous l’aurez compris, avec ce passage de l’évangile de Jean, nous touchons au cœur de notre foi, au cœur de la spécificité chrétienne. Nous croyons en un Dieu qui se donne corps et âme à nous, pour nous. Nous croyons que Jésus est notre nourriture, notre unique essentiel. Sa parole est à ruminer comme la vache rumine son herbe. Mais nous croyons aussi que dans le pain et le vin consacrés et partagés, c’est bien Jésus qui est réellement et totalement présent. Ce n’est pas une image, ce n’est pas un symbole, ce n’est pas une métaphore ; c’est une réalité. Jésus se donne lui-même quand nous partageons le pain de l’eucharistie. Il est le pain vivant qui est descendu du ciel. Celui qui veut avoir part à sa vie, réellement, totalement, doit manger son corps et boire son sang, réellement et totalement présents dans le pain et le vin consacrés. 

            J’ai rencontré, dans ma vie de prêtre, trop de catholiques qui n’avaient plus cette conscience. Il y a ceux qui disent que l’eucharistie, c’est juste le repas des copains de Jésus, oubliant volontairement tout le côté sacrificiel du don du Christ. Il y avait cette chef scout qui ne comprenait pas mon refus de distribuer des fraises à ceux qui ne communiaient pas pour qu'ils ne se sentent pas exclus. Il y avait ce sacristain qui remplissait le ciboire entre deux messes quand il constatait qu’il n’y aurait pas assez d’hosties pour la messe suivante, plutôt que de les préparer dans une coupe qui passerait sur l’autel pour la consécration, et qui ne comprenait même pas que cela ne peut se faire. Il y a cette catéchiste qui disait à toute l’assemblée, juste avant la communion, que tout le monde était invité, croyants chrétiens ou non, et que Jésus était heureux de nous partager le pain. Il y a ces chefs de chœurs qui utilisent l’autel comme un dépotoir pour sac, partition, et manteaux lorsqu’ils sont à l’église pour un concert, oubliant que c’est là que Jésus se rend présent dans le pain et le vin consacrés. Il y a tous ces chrétiens qui entrent dans une église et qui ne font ni génuflexion, ni un petit arrêt près du tabernacle pour saluer Jésus, réellement et totalement présent. Mais j’ai aussi croisé des chrétiens qui avaient pour l’eucharistie une telle dévotion pour l’eucharistie qu’ils ont été pour moi maître de vie spirituelle. Je pense en particulier à cette petite fille de six ans qui me demandait quand elle pourrait enfin communier elle-aussi ; elle ne manquait jamais, quand elle arrivait à l’église, de s’arrêter longuement devant le tabernacle pour prier Jésus, et elle avait un vrai désir de communier, parce que, alors, Jésus serait vraiment avec elle, et elle avec Jésus. Je pense à ces jeunes qui m’accompagnent au mont Sainte Odile chaque année. Ils n’ont peut-être pas les mots pour dire la foi eucharistique, mais ils savent que Jésus est là et ils viennent pour lui confier leurs joies et leurs peines, leurs difficultés et leurs réussites avec une simplicité toute évangélique. Si dans les autres sacrements l’Esprit du Christ est à l’œuvre, dans l’eucharistie, c’est Jésus lui-même qui est là, agissant, pour notre salut. 

            En entendant ce passage d’évangile aujourd’hui, comment ne pas nous interroger chacun : pour moi, c’est quoi l’eucharistie ? Une sortie dominicale pas trop loin de chez moi ? L’occasion de voir du monde et de papauter en attendant que le temps passe, tout en espérant que cela ne nous prendra pas plus de cinquante minutes ?  Puisque Jésus se rend réellement et totalement présent à nous, pourquoi vouloir partir si vite ? Quand on voit les foules qui se pressaient autour de Jésus, le suivant quelquefois plus d’une journée entière, je suis surpris de la vitesse à laquelle il me faudrait célébrer aujourd’hui pour que nous puissions retourner à notre banal quotidien. Si pour Henri IV Paris valait bien une messe, que vaut pour nous l’eucharistie aujourd’hui ? Apprenons à être réellement et totalement présents à Jésus, qui se rend réellement et totalement présent à nous lorsque nous célébrons l’eucharistie. Que la messe soit notre rendez-vous amoureux avec celui qui nous donne sa vie, réellement et totalement. Amen.

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