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samedi 19 octobre 2024

29ème dimanche ordinaire B - 20 octobre 2024

 Se faire serviteur.



(Jésus lavant les pieds de ses disciples, image du serviteur)


 


            Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Ceux qui aiment vérifier comment les autres évangélistes présentent une scène de la vie de Jésus auront découvert que seul Matthieu partage avec Marc une demande pour que Jacques et Jean puissent siéger l’un à droite et l’autre à gauche [de Jésus] dans la gloire. Une petite différence les oppose : alors que Marc attribue cette demande directement aux deux apôtres, Matthieu fait intervenir leur mère qui essaie de placer ses fils. Luc ne connait pas cet épisode. Il ne partage avec Marc et Matthieu que l’enseignement de Jésus sur le pouvoir et le service, quand les disciples se sont bien pris la tête. Luc situe ainsi cet enseignement durant le dernier repas de Jésus ; les disciples en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ? (Lc 22,24). C’est donc bien l’enseignement de Jésus qui importe, plus que le contexte dans lequel cet enseignement est donné. 

            Ce qui est commun aux trois évangiles synoptiques, c’est que les disciples se disputent entre eux sur cette question. Que la mère de deux d’entre eux ose poser la question à Jésus, rend la demande touchante d’amour maternelle, même si cet amour est mal placé. Imaginez le pugilat possible si les autres mères l’avaient entendu ! Crêpage de chignon assuré, toutes les mères voulant que leur fils réussisse mieux que les autres ! J’aurais plutôt vu les apôtres en rire ; mais non, ils en veulent à Jacques et Jean, comme s’ils avaient poussé leur mère vers Jésus. En Marc, la colère des dix autres est plus légitime, puisque ce sont deux d’entre eux qui veulent prendre les premières places. Mais pourquoi cette colère ? Parce qu’ils ont osé demander ou parce qu’ils n’ont pas pensé à le faire avant eux ? Jésus semble aller dans ce sens quand il donne à tous sa leçon sur le service qui doit être la marque de fabrique de ses disciples. Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Pas de place pour les ambitieux qui ne cherchent qu’à commander aux autres dans le groupe des Douze, et partant de là, dans l’Eglise. Ceux qui occupent une quelconque fonction ne sont pas à regarder comme des chefs de parti ou d’état. Et ils ne doivent pas se comprendre ainsi. Le chemin synodal que le pape François préconise souligne ceci à sa manière. Et cette représentation ne concerne pas que les clercs. Toute personne qui occupe une fonction dans l’Eglise, même bénévole, doit la considérer avant tout comme un service. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous. Il n’y a pas d’autre interprétation possible ; il n’y a pas de quoi pinailler. Dès que tu es en position de premier, de leader dans un groupe, tu dois te considérer comme le serviteur du groupe. Le service n’est pas une possibilité ; le service est la règle ! Personne ne commande ; tous servent ! 

            Ce n’est pas parce que le pouvoir serait mauvais ; ce n’est pas non plus parce que certains confondraient trop vite autorité et pouvoir, se plaisant à jouer aux petits chefs exécrables et exécrés. Non, la raison est d'abord d'ordre théologique. Nous devons nous faire serviteurs des autres parce que c’est ce que Jésus a fait. Comme le rapporte Matthieu, Marc et Luc, nous serons serviteurs car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. Il l'illustrera par le geste du lavement des piedsLe disciple n’est pas au-dessus de son maître ; si le maître se fait lui-même serviteur alors même qu’il vient de Dieu et qu’il est Dieu, combien plus le disciple qui n’est pas Dieu doit-il imiter son maître et se faire serviteur à son tour. Ce n’est pas par humilité, ce n’est pas par goût de la simplicité ; c’est parce que Jésus lui-même vit ainsi son ministère d’autorité. Dès lors que tu travailles dans l’Eglise, de manière bénévole ou salariée, tu dois te considérer comme étant au service des autres. Et ceux qui bénéficient de ce service doivent les aider à vivre ce service positivement, non en les critiquant quand ils doivent faire preuve d’un peu d’autorité, mais en reconnaissant ce service et en entrant dans une attitude d’action de grâce pour celles et ceux qui se mettent à leur service ! La critique est facile, toujours ; la reconnaissance a plus de mal à venir au jour, mais elle est précieuse pour que tous puissent bien vivre ensemble, sans jalousie, sans crainte et sans désir de puissance. Le seul qui soit puissant dans l’Eglise, c’est Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. A lui seule la puissance et la gloire ! Tous les autres, quel que soit leur poste et leur titre, ne sont que des serviteurs. Même le pape se reconnaît comme le serviteur des serviteurs de Dieu. Dans l’Eglise, nous sommes tous appelés à nous reconnaître serviteurs de Dieu et serviteurs de nos frères et sœurs en humanité. C’est une affirmation dont nous devons faire notre réalité. 

            Ne jalousons pas Jacques et Jean qui ont osé demander à être l’un à la droite et l’autre à la gauche [de Jésus] dans sa gloire. Plutôt que de rejoindre les autres dans leur colère, osons les remercier d’avoir posé une question qui brûlait les lèvres de chacun. Leur audace nous a valu un enseignement clair. Puisqu’ils ont su changer de posture et se faire serviteurs à la suite de Jésus, le premier serviteur, mettons-nous à l’école du divin Maître. Devenons à notre tour serviteurs de Dieu, serviteurs les uns des autres. Amen.

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