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samedi 26 octobre 2024

30ème dimanche ordinaire B - 27 octobre 2024

 Que veux-tu que je fasse pour toi ?





 



          Que veux-tu que je fasse pour toi ? La question est surprenante, n’est-ce pas, lorsque nous l’entendons dans l’évangile de ce dimanche ! Que pourrait bien vouloir Bartimée de la part de Jésus ? Pourquoi crier au bord du chemin : Fils de David, Jésus, prend pitié de moi ? Son insistance, quand beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, indique sa détermination. Il veut quelque chose de Jésus, et il ne se taira pas tant qu’il ne l’aura pas ! Quand on sait que Bartimée était un aveugle qui mendiait, il ne faut pas avoir fait de grandes études pour deviner. Est-ce que je me trompe ? Pourtant, la première parole de Jésus est bien cette question : Que veux-tu que je fasse pour toi ? 

          La réponse de Bartimée jaillit, claire et assurée : Rabbouni, que je retrouve la vue !  Tu m’étonnes ! Quelqu’un ici aurait imaginé une autre demande ? Nous sommes tous d’accord qu’il n’y avait pas vraiment d’autre réponse possible, surtout quand on sait que c’est son handicap physique, et non sa pauvreté, qui l’excluait de la communauté humaine et religieuse. Si, dans sa pauvreté, il espérait devenir riche, il lui fallait d’abord être guéri. Alors pourquoi cette question qui peut sembler un peu bête ? Parce que même si nous pensons que Dieu sait tout et qu’il peut tout, il nous faut exprimer devant lui notre attente, notre désir profond. Dieu sait ce qu’il nous faut, je n’en doute pas ; mais est-ce que je désire bien ce que Dieu veut me donner ? Et est-ce que je crois qu’il peut le faire ? Exprimer clairement sa demande, c’est poser un acte de foi en la capacité de Jésus de faire ce que Bartimée lui demande. D’ailleurs Jésus le confirme quand il répond à Bartimée : Va, ta foi t’a sauvé. Au-delà de la guérison physique qu’il espérait, il reçoit en plus le salut. Il nous faut donc bien comprendre que ce qui est en cause, c’est la foi ! Rappelez-vous cette autre parole de Jésus : si vous avez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible (Mt 17, 20). Cette page d’évangile nous invite donc à examiner deux choses. 

          La première : est-ce que je sais ce que j’attends de Dieu ? Si Dieu venait nous visiter en nous demandant ce qu’il peut faire pour nous, là, maintenant, aurions-nous la spontanéité de Bartimée, un cri du cœur, ou serions-nous comme Aladdin devant le génie de la lampe à nous gratter la tête pour savoir ce que nous pourrions bien lui demander ? Que demander qui ne soit ni présomptueux, ni totalement hors de question pour Dieu ? Cette question en cache une autre que j’exprimerais ainsi : est-ce que je connais suffisamment Dieu pour oser lui demander ce que je sais qu’il peut m’accorder ? Je suis convaincu que la réponse de Bartimée à la question de Jésus vient du fait qu’il connaît Jésus. Il a entendu parler de lui, de tout ce qu’il a déjà fait ; et Bartimée connaît bien Dieu. Il sait les signes avant-coureurs qui permettraient aux hommes de découvrir que le Messie est bien là, au milieu d’eux. Le prophète Isaïe en a donné quelques-uns : Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie (Is 35, 4-6). Tous ces signes posés par Jésus, Bartimée en aura entendu parler. Avant de le rencontrer et de s’égosiller pour être entendu par Jésus, il aura entendu que Jésus a déjà guéri un lépreux, un paralytique, un homme à la main desséchée, qu’il a chassé des démons en nombre, rendu à la vie la fille de Jaïre, guéri un sourd-bègue, un aveugle et un épileptique. Il ne lui en faut pas plus pour donner à Jésus le titre de Fils de David, l’un des noms annoncés par Jérémie : Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice (Jr 23,5). La foi de Bartimée est grande ; bien qu’aveugle, il reconnaît (il voit) les signes dont il entend parler. Bien qu’aveugle, il reconnaît (il voit) en Jésus le Messie attendu. Il sait que Jésus peut pour lui ce qu’il a déjà fait pour d’autres. Il s’est préparé. Sommes-nous prêts à rencontrer le Christ ? 

La deuxième grande question que cet évangile nous pose découle de tout ce que je viens de dire : avons-nous suffisamment la foi aujourd’hui ? Savons-nous reconnaître la présence de Jésus au milieu de nous, aujourd’hui encore ? Car enfin, c’est la grande promesse du Ressuscité au jour de l’Ascension : Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! Dans ce monde qui semble avoir chassé Dieu, sommes-nous encore capables de voir le Christ à l’œuvre ? Ou nous lamentons-nous que ce n’est plus comme autrefois, quand tout le monde allait de l’église ? Et surtout, à travers notre vie, donnons-nous le Christ à voir aux autres ? Sommes-nous assez croyants pour vivre en authentiques disciples du Christ, même si cela peut sembler plus difficile quand la foi n’est plus autant partagée qu’autrefois ? Osons-nous nous affirmer chrétiens, c'est-à-dire disciples de ce Christ qui s’est livré pour notre salut ?  Et partant de là, avons-nous bien conscience d’être déjà sauvé par le sacrifice en croix de Jésus ? Vivons-nous de ce salut que Jésus nous offre dès notre baptême ? 

Bartimée est un exemple pour nous. De lui, apprenons la puissance de la foi. De lui, apprenons qui est Dieu pour nous et ce qu’il peut pour nous. Avec lui devenons disciples de Jésus et suivons-le sur le chemin de notre vie, jusqu’au royaume où il nous invite. Amen.

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