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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 18 octobre 2025

29ème dimanche ordinaire C - 19 octobre 2025

Persévérer, oui mais quand ce n'est plus possible ?




(Tableau d'Arcabas)





            C’est assez rare pour être souligné ; il y a, aujourd’hui, une belle unanimité entre les trois lectures entendues. Toutes, d’une manière ou d’une autre, nous invite à la persévérance en matière de foi. Nous pouvons le vérifier immédiatement. Dans le Livre de l’Exode, cela est suggéré ainsi : Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Dans la deuxième lettre à Timothée, c’est l’interpellation de Paul qui ouvre le passage entendu : Bien-aimé, demeure ferme dans ce que tu as appris… et encore Interviens à temps et à contretemps. Et dans l’Evangile, c’est l’introduction qui précise : Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager. Ces paroles sont suffisamment claires pour qu’elles puissent se passer de commentaire. Demeure alors une question : Persévérer dans la foi ou la prière, d’accord, mais quand cela ne semble plus possible, on fait quoi ?

            Nous avons tous connu de ces moments compliqués où laisser la foi ou la prière de côté semblait plus simple. De nombreux contemporains l’ont fait. Peut-être l’avons-nous fait durant une période de notre vie et qu’à la faveur d’un événement particulier, heureux ou malheureux, nous sommes revenus à la foi et à la prière. Ou bien, sans laisser tomber complètement, nous avons juste oublié. Quel confesseur n’a jamais entendu : je ne prie pas assez ! Je ne crois plus assez ! C’est plutôt normal, quand on prend sa vie spirituelle au sérieux, de constater des moments de sècheresse, de vide voire d’abandon temporaire. Si nous connaissons quelqu’un qui vit cela en ce moment, est-ce vraiment le meilleur conseil à lui donner que de lui dire : Persévère ? Peut-être, mais ce n’est pas suffisant, je m’en rends bien compte. Alors que faire ?

            Le livre de l’Exode nous indique une voie à suivre ; elle se nomme Aaron et Hour dans l’histoire entendue. Elle se nomme amis et communauté croyante dans le concret de notre vie. Je m’explique. Israël est une fois de plus en guerre contre un peuple voisin, dérangé par cette longue colonne d’étrangers qui traverse son territoire. Pendant la bataille, Moïse, Aaron et Hour se tiennent au sommet d’une colline. Moïse avait prévenu Josué : Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main ». Et ceci fut fait. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient. Voyez-vous, même les grands, même les très grands comme Moïse, qui parlait avec Dieu face-à-face, sont pris de faiblesse, même si elle n’est que physique comme pour Moïse. Essayez donc de garder les mains levées toute une journée, et vous comprendrez. La fatigue de Moïse allait-elle condamner Israël à la défaite ? Aaron et Hour veillent : ils ont d’abord fait assoir Moïse, puis ils lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.

            La solution, nous venons de l’entendre, c’est de ne pas affronter l’épreuve, la fatigue spirituelle, tout seul. Appuyons-nous sur les autres et permettons à d’autres de s’appuyer sur nous. C’est cela aussi faire communauté, faire Eglise. Nous sentir responsables de la foi des autres ; nous sentir responsables de la prière des autres. Non pas en leur rappelant qu’ils doivent prier ; mais en les portant dans notre prière quand nous remarquons qu’ils ne vont pas bien, que le doute les envahit, que les soucis prennent le dessus dans leur vie. Et n’hésitons pas, quand cela nous arrive, à demander l’aide de la communauté pour nous tenir la main, comme Aaron et Hour l’ont fait pour Moïse. Nul ne peut vaincre tout seul. Certes, Dieu est avec nous ; mais il n’empêche que Dieu se manifeste à nous, aujourd’hui encore, par ceux et celles qu’il met sur notre route. Celui qui a donné Aaron et Hour à Moïse, nous a donné des amis et une communauté croyante. Si notre amitié est vraie, si nos communautés sont bien vivantes, elles auront la force de porter et supporter les plus faibles ; elles auront le réflexe de tenir la main de ceux qui fatiguent. C’est pour cela que personne ne peut vivre sa foi et sa prière tout seul, dans son coin. C’est pour cela que la foi et la prière ne peuvent pas être reléguées à la seule vie personnelle ; elles ont toutes deux une dimension éminemment communautaire.

             Ne restons jamais seul ! Un chrétien seul est un chrétien en danger ! Que nos communautés soient ferventes, non pas par l’addition de la ferveur de chacun, mais par souci de celles et ceux qui la composent et qui ont besoin de cette ferveur collective pour ne pas perdre leur ferveur personnelle. Que notre manière de faire communauté donne envie d’y participer et de la faire vivre encore mieux. Prions sans relâche les uns pour les autres. Que chacun se sente le droit de s’assoir comme Moïse et de se laisser soutenir. Que chacun ait aussi assez d’attention pour soutenir celui qui en a besoin. Ainsi triompherons-nous ensemble dans les moments difficiles, avec la grâce de Dieu. Amen. 

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