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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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mercredi 8 septembre 2010

23ème dimanche ordinaire C - 05 septembre 2010

Suis-je capable de suivre le Christ ?


Suivre le Christ, est-ce que j’en suis capable ?
Voilà une question que l’on ne pose jamais ainsi ! Régulièrement, depuis notre baptême, nous sommes invités à nous souvenir que nous marchons à la suite de ce Dieu sauveur, révélé en Jésus Christ. Mais nous sommes-nous déjà demandés si nous en étions capables ? Et si oui, qu’est-ce qui nous rendrait capable de suivre ce Christ sur le chemin qu’il nous ouvre ?

Suivre le Christ est bien une question de condition. Il ne s’agit pas là de condition physique : nul besoin d’être un dieu du stade pour marcher à la suite de Jésus ! Mais il y a des conditions à respecter pour bien marcher derrière lui. L’évangile nous en rappelle deux. Il faut savoir quitter, préférer le Christ à tout le reste, y compris sa famille. Il faut prendre le temps de la réflexion.

Savoir tout quitter. Voilà bien un engagement radical, nécessaire pour n’écouter que le Christ. Il ne s’agit pas d’ignorer les autres, de se couper du monde. Tout quitter pour le Christ, c’est ne rien lui préférer. Le mettre en priorité, en premier. Dans chacune de nos activités, dans chacune de nos paroles, dans chacune de nos rencontres, découvrir et faire découvrir aux autres ce Christ auquel nous consacrons notre vie. Et cela ne concerne pas seulement les prêtres ou les religieux et religieuses. Chaque croyant, par son baptême, doit témoigner de ce que le Christ est et fait pour lui. Chaque croyant doit mettre au cœur de sa vie le Christ. Même dans un couple, c’est l’amour du Christ qui rend capable d’aimer une vie entière le même conjoint, malgré le temps qui passe, malgré les défauts qui se font jour. Le Christ est le but de notre vie ; le Christ est le sommet de notre vie ; le Christ est le moteur de notre vie. Quelle que soit cette vie !

C’est pour cela que la deuxième condition à respecter pour bien suivre le Christ est la nécessité de réfléchir, de s’asseoir. Jésus raconte deux paraboles qui nous permettent de bien comprendre l’enjeu de cette réflexion. Il s’agit d’éviter de commencer quelque chose sans avoir les moyens de la finir. Quiconque a bâti un jour sa maison, aura pris le temps de la réflexion : ce projet n’est-il pas trop ambitieux ? Pourrai-je le mener à son terme ? Cela vaut-il le coup de le réaliser ? La même chose est nécessaire lorsque l’on se met à la suite du Christ. Il faut bien cerner l’enjeu, mesurer les risques. Le Christ lui-même en rappelle un : pour marcher à sa suite, il faut accepter de prendre sa croix et de le suivre.

Ainsi présenté, le discours n’est pas très réjouissant. Nous n’abandonnons jamais tout. Il y a toujours des choses que l’on préfère à Jésus. Alors cela vaut-il la peine de commencer à marcher derrière lui ? Serons-nous à la hauteur ? A vue d’homme, il faut bien reconnaître que nous ne serons jamais à la hauteur. Nous sommes très attachés à ce que nous avons ; le Christ n’est pas tous les jours le centre de notre vie. Mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas commencer. Celui qui décide véritablement de se placer à la suite du Christ, parce qu’il l’a rencontré, celui-là sait que le Christ marche avec lui, celui-là sait que le Christ porte sa croix avec lui. Celui-là sait surtout que le Père lui donnera l’Esprit Saint qui lui permettra petit à petit, à son rythme, d’avancer toujours mieux à la rencontre du Père, à la suite du Christ. Les exigences rappelées dans l’Evangile de ce jour ne doivent pas nous décourager. Elles doivent provoquer en nous un sursaut de foi pour que nous avancions mieux avec le Christ. Elles nous rappellent que la perfection ne sera atteinte que lorsque nous rencontrerons Dieu face à face et que personne ne peut se prévaloir de sa propre sainteté pour dire à un autre : tu as encore de gros efforts à faire pour parvenir où je suis rendu. La vie de foi est personnelle certes, mais elle comporte une dimension communautaire qui nous rend tous responsables de la foi des autres, de leur avancée.

A vue humaine, personne n’est capable de suivre le Christ sur le chemin qu’il a emprunté. Mais, avec l’aide de l’Esprit Saint, chacun devient capable de prendre sa croix, sachant que le Christ le premier l’a portée et vaincue. En lui, nous avons notre victoire ; à son appel, nous pourrons le suivre sur le chemin qu’il nous propose. Sachons, au cours de cette eucharistie, demander à Dieu son Esprit Saint, pour marcher mieux vers la joie du Royaume. AMEN.


(Dessin : Editions CRER, 2005- B.Debelle)

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