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vendredi 12 août 2011

20ème dimanche ordinaire A - 14 août 2011

Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance
pour faire miséricorde à tous les hommes.
Romains 11, 32



Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes. Voilà une affirmation intéressante. Elle nous vient de Paul : vous l’avez entendu dans la seconde lecture. Il essaie de faire comprendre à ses lecteurs le paradoxe de l’histoire du salut. Dieu avait choisi un peuple (Israël) pour en faire son peuple particulier, et voilà que, par le ministère de l’Apôtre Paul, tous les hommes sont appelés au salut. Qu’en est-il alors de ce peuple particulier ?

Pour bien comprendre la pensée de Paul, il faut nous souvenir qu’il est juif, formé à l’école des meilleurs rabbins. En adhérant au Christ, il n’a pas rejeté sa judéité : pour lui, elle parvient à sa plénitude, Jésus étant le Messie annoncé et attendu. Mais Paul souffre parce que tout son peuple n’a pas reconnu le Sauveur. On peut le comprendre aisément : il a découvert celui qui donne le salut ; et de même qu’il brûle du désir de sauver tous les hommes (les non-juifs) en leur faisant connaître Jésus, de même veut-il que ses frères juifs soient sauvés par la grâce du Christ. D’ailleurs, il en est convaincu : Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables ! Le peuple élu n’a pas été rejeté par Dieu : il est invité, comme les autres, à reconnaître en Jésus celui que Dieu a envoyé pour sauver tous les hommes. Il est donc faux de dire que Dieu a retiré sa grâce à ce peuple qu’il avait choisi, peuple qui s’est révélé maintes fois peuple à la nuque raide. Si ce peuple avait été rejeté, le Messie serait-il issu de ce peuple ? Certainement pas. L’appel de Dieu est irrévocable !

Il est dommage que la liturgie ait supprimé une partie du développement de Paul. Si nous avions lu le passage sur le figuier sauvage et le figuier franc qui se trouve coincé entre les lignes que nous avons lu, nous aurions entendu en substance ceci : si la racine est sainte, les branches le sont aussi ! La racine, c’est Dieu, les branches, ceux qui sont greffés à lui. Dans l’ancienne alliance, c’est le peuple élu. Dans la nouvelle alliance, ce sont tous ceux qui reconnaissent Jésus comme le Sauveur. Et Paul de rappeler que ce ne sont pas les branches qui portent les racines, mais bien la racine qui porte les branches. La racine, c’est Dieu. Il a le pouvoir de greffer à lui comme celui de séparer de lui. Et ceux qui ont été coupés, Dieu a le pouvoir de les greffer à nouveau pour peu qu’ils vivent de la foi au Christ. Et ceux qui ont été greffés doivent se garder dans la foi pour n’être pas coupés de la racine. Devant Dieu, tous les hommes sont égaux : juifs et païens. Tous peuvent être greffés à Dieu par la foi, tous peuvent être séparés s’ils n’ont pas la foi.

Au final, que reste-t-il ? Juste la miséricorde de Dieu pour tous les hommes. Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes. Ce ne sont ni les juifs, ni les païens qui font leur salut, mais Dieu qui le leur accorde par Jésus le Christ. Que ce soit le peuple élu de la Première Alliance ou le Peuple de la Nouvelle Alliance, ce que Dieu veut, c’est faire miséricorde, ce que Dieu veut, c’est le salut de tous. Ouvrons-nous au projet d’amour de Dieu ; accueillons le salut que Dieu nous offre et nous serons sauvés. Amen.



(Photo de l'auteur, Détail d'une oeuvre de Richard Holterbach, Chapelle du Prado à Limonest)

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