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vendredi 28 octobre 2011

31ème dimanche ordinaire A - 30 octobre 2011

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé !




Il existe, dans l’évangile, des versets dangereux, dangereux pour notre vie. Jésus lui-même nous en donne un aujourd’hui. Il est dangereux parce que mal compris, il pourrait mener à des impasses dont l’Eglise aura du mal à sortir. Dans l’Evangile de ce dimanche, c’est le dernier verset du passage d’évangile que nous avons entendu : Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Plutôt que de le supprimer, essayons de mieux le comprendre.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. A priori, il n’y a rien de méchant dans cette phrase, même si elle sonne comme un avertissement. Et c’est peut-être là son premier danger. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette citation peut entraîner une certaine paresse humaine ou spirituelle. N’est-ce pas, si je ne fais rien, je ne fais rien de travers et donc je ne risque rien. Or, Jésus ne nous demande pas de ne rien faire ; il nous demande de veiller à la manière dont nous faisons les choses. Ce que Jésus met en cause, ce ne sont pas les personnes qui agissent, qui commandent, qui ont en charge une responsabilité qui les place aux avant-postes. Non, ce que Jésus met en cause, c’est la manière dont elles s’acquittent de cette charge. Pour Jésus, tout commandement, toute fonction à la tête d’une organisation, d’une cité, d’une Eglise, est d’abord un service à rendre à tous. Il s’agit de ne pas se gonfler d’orgueil ; il s’agit de ne pas se transformer en petit chef, exigeant avec les autres et très peu pour soi. Monter en première ligne parce qu’il y a un service à rendre et non pour briller ou pour écraser les autres. L’exercice de l’autorité est toujours un service de la communauté humaine ou spirituelle à laquelle j’appartiens.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette phrase, mal comprise, peut aussi en inciter certains à ne jamais se reconnaître de mérite, à refuser toute promotion, à refuser toute ambition. C’est un second danger. Refuser tout ce qui pourrait être risqué pour moi mais utile pour les autres. Surtout ne pas se faire remarquer. Pour vivre heureux, vivons cacher. N’est-ce pas, si les autres ne me voient pas, je ne risque rien ! Elémentaire, mon cher Watson ! Ce genre de compréhension a été fatal, me semble-t-il, dans certains milieux. L’ambition était toujours suspectée, la réussite mal vue. Or une saine ambition est nécessaire et même souhaitable. Sans cela, notre société n’évoluerait pas, et chacun resterait sagement à sa place, sans mettre en œuvre les talents que Dieu lui a confiés. Ce serait aussi reconnaître que l’homme ne peut pas progresser et nous aurions tôt fait de séparer le monde en classes auxquelles nous appartiendrions par notre naissance et jusqu’à notre mort. Les riches sont condamnés à rester riches et les pauvres à rester pauvres ; qu’ils n’essaient même pas de s’en sortir. L’affirmation de Jésus ne vise pas le désir de changer le monde. Au contraire, nous devons tous nous engager pour élever l’humanité, lui permettre de grandir et d’offrir à tous les mêmes chances, un même bonheur, une même fraternité. Non vraiment, Jésus ne s’oppose pas à une saine ambition au service d’un mieux être pour tous.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette phrase de Jésus est peut-être d’abord une invitation à l’imiter. Lui qui, tout en restant l’image même de Dieu n’a pas voulu revendiquer d’être pareil à Dieu. Au contraire, il s’est anéanti, devenant l’image même du serviteur et se faisant semblable aux hommes… Il s’est abaissé, et dans son obéissance, il est allé jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout (Ph 2). Dans l’agir de Jésus, la seule ambition est le salut des hommes ; dans l’agir de Jésus, la seule autorité est celle de l’amour offert ; dans l’agir de Jésus, la seule priorité c’est l’autre. Quand il en sera devenu ainsi pour nous, nous n’aurons plus besoin de cet avertissement de Jésus, car nous tiendrons notre juste place, celle où Dieu nous veut, pour transformer avec lui le monde, pour changer avec lui le cœur des hommes.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Dangereuse si mal comprise, cette affirmation de Jésus est une invitation à toujours mieux servir, à toujours mieux être attentif à ce que Dieu attend de nous pour un meilleur service des autres. En nous mettant à l’école du Christ, notre seul Maître, nous pourrons progresser dans notre vie humaine, sociale et spirituelle sans craindre d’être un jour abaissé. Loin d’être un encouragement à la paresse ou à la peur du risque, elle est plutôt encouragement à aimer mieux, à servir mieux, à accueillir mieux la sainteté que Dieu lui-même nous offre. Il n’y a pas de mal à mieux aimer ; il n’y a pas de mal à mieux servir ; il n’y a pas de mal à être plus saints. Bien au contraire ! Amen.






(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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