Attendre le Messie avec Jean le Baptiste
Reconnaissons-le ! Un temps de l’Avent sans parler de Jean le Baptiste ne serait pas vraiment un temps de l’Avent. Il est un personnage incontournable lorsque l’on parle d’attendre le Messie. N’est-il pas celui qui en a annoncé la venue de manière imminente ? Apprenons donc de lui comment attendre le Messie en cette deuxième moitié de l’Avent.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est d’abord apprendre à regarder, apprendre à ouvrir les yeux. Il sait lire les signes des temps ; il reconnaît le moment où Dieu va se manifester. Selon l’évangéliste Matthieu, il est le premier à reconnaître en Jésus le Messie lorsque celui-ci vient vers lui pour être baptisé. J’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu, dira-t-il de Jésus au moment de son baptême dans l’évangile de Jean. Si vous avez contemplé un jour le retable d’Issenheim, peut-être avez-vous été saisi par le regard de Jean le Baptiste, debout près de la croix. Il a ce regard profond qui voit au-delà des apparences, ce regard qui, malgré les événements lui donne encore de l’assurance.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est aussi savoir lire les Ecritures. Quand vient le temps de sa mission, il renvoie aux annonces du prophète Isaïe. Sachant lire et interpréter les Ecritures, il sait qu’il ne se trompe pas, et il ne nous trompe pas. Nous pouvons nous fier à son jugement, à sa parole ; s’il annonce la venue imminente du Messie, c’est parce que cela est vrai, cela va se réaliser. Là encore, je vous renvoie au retable d’Issenheim : l’auteur représente Jean le Baptiste, le livre des Ecritures bien ouvert en main.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est encore laisser le Messie grandir en nous. Jean le Baptiste ne se met pas en avant ; il accomplit la mission qui est la sienne, puis il s’effacera devant le Messie. Il a bien conscience de n’être pas le Messie et quand les foules viennent à lui pour l’interroger, il les détrompe de suite : Je ne suis pas le Messie. Il n’est pas davantage la Lumière, ni le grand prophète. Il n’est qu’une voix qui crie dans le désert. Jésus lui rendra témoignage en disant : parmi ceux qui sont nés d’une femme, aucun n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui ! Matthias Grünenwald, sur son retable, place près de Jean, cette phrase : il faut qu’il grandisse et que je diminue. Seul importe pour lui celui qui vient après lui et dont il n’est pas digne de défaire la courroie de ses sandales.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est enfin ne pas se tromper sur le Messie. Sur le célèbre retable d’Issenheim, Jean le Baptiste apparaît curieusement au pied de la croix ! De son doigt, il montre le Christ crucifié et à ses pieds, se trouve l’Agneau immolé. C’est celui-là que Jean le Baptiste est venu annoncer. Même si Jean est un incontournable du temps de l’Avent, il n’annonce pas le petit Jésus de la crèche, mais bien celui qui est venu dans le monde pour le sauver par le don ultime de sa vie. A la suite de Jean, nous sommes invités à voir clair au sujet de celui qui vient. Le père Noël n’est pas le Sauveur, ne vous en déplaise. Celui qui vient et que nous attendons, ne vient pas nous faire des cadeaux ; il vient pour un jugement : tout arbre qui ne porte pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu. D’où l’insistance de Jean à préparer le chemin du Seigneur, par une vie droite et conforme, faite de partage, de justice, de non-violence. Relisez dans l’évangile de Luc ce qui est dit du ministère de Jean.
Il est heureux que nous rencontrions Jean le Baptiste en ce troisième dimanche de l’Avent parce qu’il nous place sur le bon chemin, il nous aide à préparer véritablement nos cœurs et nos vies à l’accueil de celui que Dieu envoie. Ecoutons Jean et nous saurons nous situer en vérité face au Christ, face à nos frères. Ecoutons-le et nous pourrons découvrir toujours mieux celui que nous ne connaissons pas encore. Amen.
(Matthias Grünenwald, retable d'Issenheim, détail, Musée Unterlinden, Colmar)
Reconnaissons-le ! Un temps de l’Avent sans parler de Jean le Baptiste ne serait pas vraiment un temps de l’Avent. Il est un personnage incontournable lorsque l’on parle d’attendre le Messie. N’est-il pas celui qui en a annoncé la venue de manière imminente ? Apprenons donc de lui comment attendre le Messie en cette deuxième moitié de l’Avent.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est d’abord apprendre à regarder, apprendre à ouvrir les yeux. Il sait lire les signes des temps ; il reconnaît le moment où Dieu va se manifester. Selon l’évangéliste Matthieu, il est le premier à reconnaître en Jésus le Messie lorsque celui-ci vient vers lui pour être baptisé. J’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu, dira-t-il de Jésus au moment de son baptême dans l’évangile de Jean. Si vous avez contemplé un jour le retable d’Issenheim, peut-être avez-vous été saisi par le regard de Jean le Baptiste, debout près de la croix. Il a ce regard profond qui voit au-delà des apparences, ce regard qui, malgré les événements lui donne encore de l’assurance.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est aussi savoir lire les Ecritures. Quand vient le temps de sa mission, il renvoie aux annonces du prophète Isaïe. Sachant lire et interpréter les Ecritures, il sait qu’il ne se trompe pas, et il ne nous trompe pas. Nous pouvons nous fier à son jugement, à sa parole ; s’il annonce la venue imminente du Messie, c’est parce que cela est vrai, cela va se réaliser. Là encore, je vous renvoie au retable d’Issenheim : l’auteur représente Jean le Baptiste, le livre des Ecritures bien ouvert en main.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est encore laisser le Messie grandir en nous. Jean le Baptiste ne se met pas en avant ; il accomplit la mission qui est la sienne, puis il s’effacera devant le Messie. Il a bien conscience de n’être pas le Messie et quand les foules viennent à lui pour l’interroger, il les détrompe de suite : Je ne suis pas le Messie. Il n’est pas davantage la Lumière, ni le grand prophète. Il n’est qu’une voix qui crie dans le désert. Jésus lui rendra témoignage en disant : parmi ceux qui sont nés d’une femme, aucun n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui ! Matthias Grünenwald, sur son retable, place près de Jean, cette phrase : il faut qu’il grandisse et que je diminue. Seul importe pour lui celui qui vient après lui et dont il n’est pas digne de défaire la courroie de ses sandales.
Attendre le Messie avec Jean le Baptiste, c’est enfin ne pas se tromper sur le Messie. Sur le célèbre retable d’Issenheim, Jean le Baptiste apparaît curieusement au pied de la croix ! De son doigt, il montre le Christ crucifié et à ses pieds, se trouve l’Agneau immolé. C’est celui-là que Jean le Baptiste est venu annoncer. Même si Jean est un incontournable du temps de l’Avent, il n’annonce pas le petit Jésus de la crèche, mais bien celui qui est venu dans le monde pour le sauver par le don ultime de sa vie. A la suite de Jean, nous sommes invités à voir clair au sujet de celui qui vient. Le père Noël n’est pas le Sauveur, ne vous en déplaise. Celui qui vient et que nous attendons, ne vient pas nous faire des cadeaux ; il vient pour un jugement : tout arbre qui ne porte pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu. D’où l’insistance de Jean à préparer le chemin du Seigneur, par une vie droite et conforme, faite de partage, de justice, de non-violence. Relisez dans l’évangile de Luc ce qui est dit du ministère de Jean.
Il est heureux que nous rencontrions Jean le Baptiste en ce troisième dimanche de l’Avent parce qu’il nous place sur le bon chemin, il nous aide à préparer véritablement nos cœurs et nos vies à l’accueil de celui que Dieu envoie. Ecoutons Jean et nous saurons nous situer en vérité face au Christ, face à nos frères. Ecoutons-le et nous pourrons découvrir toujours mieux celui que nous ne connaissons pas encore. Amen.
(Matthias Grünenwald, retable d'Issenheim, détail, Musée Unterlinden, Colmar)
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