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vendredi 16 décembre 2011

4ème dimanche de l'Avent B - 18 décembre 2011

Attendre le Messie avec Marie


En ce 4ème dimanche de l’Avent, nous sommes invités à nous conformer à Marie, celle qui deviendra la Mère du Sauveur, et à attendre avec elle, à nous préparer avec elle, à accueillir le Messie. L’évangile est suffisamment parlant pour que nous ne nous trompions pas dans son interprétation. Il met bien en exergue l’attitude de Marie, l’attitude que nous devons faire nôtre en cette dernière semaine de l’Avent.

Il est d’abord dit par l’ange que Marie est Comblée de grâce. D’autres traductions disent : Tu as la faveur de Dieu, laissant entendre que Dieu a une préférence pour elle. Personnellement, j’en resterai volontiers à la traduction liturgique, Dieu ne pouvant avoir de préférence, même pour celle qu’il a choisie et mise à part dès sa naissance, comme nous le rappelait la fête de l’Immaculée Conception au cours de notre Avent.

Que signifie être comblée de grâce ? C’est peut-être une jolie manière de dire que Marie est tout entière tournée vers Dieu. Elle est remplie de sa grâce, comme nous le disons dans la prière du Je vous salue, parce qu’elle est attentive à Dieu, parce qu’elle est accueillante à sa parole. Non marquée par le péché, elle est tout entière à Dieu, en Dieu.

Nous préparer à accueillir le Messie avec Marie, c’est nous laisser tourner vers Dieu, nous laisser remplir de lui. Le sacrement du pardon proposé au cours de ce temps de l’Avent doit nous permettre ainsi de nous vider de nous-mêmes pour faire à Dieu la place qui lui revient. Profitons de ces moments offerts pour retrouver cette proximité avec Dieu.

Ensuite, Marie est invitée par l’ange à ne pas craindre. Dieu ne veut pas de mal à Marie. Il lui propose de devenir un maillon de l’histoire du salut en accueillant en son sein le Fils du Très-Haut. Il lui est demandé de faire confiance absolument à ce Dieu en qui elle croit. Etant déjà tournée vers Dieu, il lui est demandé d’accueillir le projet d’amour que Dieu porte pour elle. Elle doit ratifier, elle-même, ce que Dieu attend d’elle. Dieu ne s’impose pas, il ne demande rien d’impossible. Mais Marie, comme chacun de nous, doit librement se prononcer et choisir Dieu, si elle le veut.

Comme Marie, nous avons à entrer dans ce que Dieu attend de nous, sans crainte, sûrs que Dieu veut notre bonheur et le bonheur de ceux vers qui il nous envoie. Il nous est demandé le même acte libre et de consentir au projet de Dieu. Nous sommes un maillon de l’histoire du salut, car Dieu a voulu avoir besoin de nous pour être manifesté aux autres. Nous pouvons, comme Marie, accepter de porter le Christ en nous et en être ainsi témoins auprès de ceux que Dieu met sur notre route. Mais nous pouvons aussi refuser ! Le choix est nôtre.

Enfin, Marie elle-même, acceptant le projet de Dieu pour elle, sans trop savoir où ce projet la mènerait, se définit comme la servante du Seigneur. Elle ne demande pas ce que le Seigneur va faire pour elle, ni ce qu’elle peut faire pour le Seigneur. Non, elle se met à sa disposition pour qu’il puisse faire selon sa parole à lui. Elle ne s’engage pas à faire quelque chose ; elle s’engage à laisser Dieu œuvrer en elle. Accueillante à la Parole de Dieu, elle est aussi accueillante à l’œuvre en elle de l’Esprit.

C’est cette même disponibilité à Dieu qu’il nous faut cultiver. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : Dieu a un projet pour chacun de nous. Nous devons accueillir ce projet pour que Dieu puisse le réaliser à travers nous. Dieu n’est pas celui dont nous pouvons nous servir pour réaliser nos projets ; il est celui au service de qui nous nous mettons pour que se réalise la seule grande œuvre qui vaille : l’œuvre de salut annoncée et réalisée en Christ, et que nous avons à faire connaître aux hommes et aux femmes de notre temps. Avec Marie, nous sommes invités à devenir serviteurs à notre tour pour que grandisse le Règne de Dieu, pour qu’advienne enfin cette paix que Dieu veut porter à l’humanité.

Une semaine encore, et nous accueillerons le Messie. Ne nous précipitons vers Noël. Prenons le temps de nous mettre à l’écoute du Dieu vivant et vrai. Chacun de ceux que nous avons rencontré au cours de nos liturgies de cet Avent nous y invitait. En choisissant avec Marie la voie du service, nous sommes sûrs de ne pas nous tromper, nous sommes sûrs de trouver notre joie. Alors ce sera vraiment Noël, parce que Dieu sera bien en nous. Amen.


(Photo : détail de la crèche de l'église de Holtzheim, Statue de la Vierge Marie)

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