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samedi 22 septembre 2012

25ème dimanche ordinaire B - 23 septembre 2012

Heureusement que Dieu est patient !


On aurait pu croire, au commencement du monde, puisque Dieu se félicitait lui-même de l’œuvre accomplie, que tout irait bien, que les hommes seraient gentils et heureux puisqu’ils étaient à l’image et à la ressemblance de Dieu. Mais voilà, le Mal s’est immiscé dans le cœur de l’homme ; il casse consciencieusement l’œuvre de Dieu. Sans doute était-ce inévitable, toute cette histoire d’Alliance étant trop neuve pour résister à l’épreuve du temps. Et puis, à ce moment-là, Dieu n’avait pas encore choisi un peuple particulier, un peuple qui serait à lui et qui serait signe pour le monde de la grandeur et de l’amour de Dieu.

On aurait pu croire, après Moïse et la sortie d’Egypte, que les choses s’arrangeraient. Dieu, en donnant sa Loi, en donnant une terre, se forgeait un peuple particulier. Il a choisi un peuple pour être, au milieu du monde, une lumière pour éclairer les nations, pour les guider vers la vérité, pour mener le cœur des hommes vers Dieu. Les peuples verraient la bonté de Dieu à l’œuvre dans ce peuple et ils se convertiraient. Mais voilà, ce peuple particulier avait la nuque raide ; il s’est souvent détourné de Dieu, le Mal a persisté au milieu d’Israël et ceux qui restaient fidèles à Dieu devenaient dérangeants. L’auteur du livre de la Sagesse a des mots durs pour décrire la situation : Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie. Dieu lui-même est mis à l’épreuve et sommé de prouver sa présence et sa puissance : Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et le délivrera de ses adversaires. Peut-être cette situation est-elle due au fait que Dieu n’avait pas encore tout dit de sa tendresse, n’avait pas encore tout fait par amour pour son peuple ! Il n’avait pas encore envoyé son propre fils.

On aurait pu croire, au temps de Jésus, le fils unique de Dieu envoyé au milieu des hommes pour diriger le cœur de l’humanité vers Dieu son Père, que tout s’arrangerait, qu’enfin les choses rentreraient dans l’ordre, et que le Bien règnerait désormais en maître. Mais voilà, même parmi ceux qu’il a appelés, subsistent des traces de querelles, des sentiments trop humains pour être honnêtes : Qui était le plus grand entre eux ? Pourtant, cela fait un moment qu’ils le côtoient : ils auraient dû savoir, ils auraient dû comprendre que si quelqu’un veut être le premier, il devait être le dernier et le serviteur de tous. Peut-être ne l’ont-ils pas encore compris parce que Jésus lui-même n’avait pas encore tout donné, tout livré. Il n’était pas encore passé par la croix ; il venait juste de les instruire en disant : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. Comment ses disciples auraient-ils pu comprendre ce qu’il venait de leur dire alors qu’ils avaient à peine reconnu en lui le Messie de Dieu ?

On aurait pu croire, après la mort et la résurrection de Jésus, que désormais le Mal n’aurait plus cours. Sur la croix, Jésus ne l’a-t-il pas crucifié avec lui pour le faire mourir une fois pour toutes. Et en ressuscitant, Jésus n’a-t-il pas affirmé avec force que la vie, la justice et le bien avaient le dernier mot ? Mais voilà, même parmi les disciples du Ressuscité, jalousie et rivalité existaient encore. Saint Jacques le souligne avec sévérité : Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes envieux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Pourtant, Dieu a tout donné, tout dit en son Fils Jésus, mort et ressuscité. Que faut-il donc pour que vienne le règne de Dieu ? Que faut-il donc pour que la justice et la vérité gouvernent nos vies ? Que faut-il pour que cesse le Mal ?

On pourrait croire qu’il n’y a pas d’issue, que Dieu lui-même a échoué. On aurait tort de le croire ! Au long des siècles, des hommes et des femmes se sont levés pour dire la tendresse et l’amour de Dieu aux hommes ; au long des siècles, des hommes et des femmes ont témoigné que le règne de Dieu pouvait advenir si nous lui restions fidèles, si sa Parole devenait le cœur de notre vie ; au long des siècles, des hommes et des femmes ont témoigné que la sainteté était un don de Dieu à accueillir et qu’elle transformerait notre existence, qu’elle transformerait notre monde. Saint Matthieu, que nous avons célébré vendredi, nous a ouvert à cette Parole ; Saint Vincent de Paul, que nous allons fêter cette semaine, a témoigné de l’amour de Dieu pour tous, y compris pour ceux que les hommes rejetaient parce qu’ils avaient fait le Mal. Ils ont contribué à changer nos vies, à changer notre monde. Et ils ne sont pas les seuls !

On aurait pu croire que… ! En fait, il n’y a qu’une chose qu’il nous faut croire : c’est que Dieu est plein d’amour. Il saura changer notre cœur, il saura transformer notre monde. Si nous voulons nous débarrasser du Mal, en nous et autour de nous, ouvrons-nous à son amour : et nous aimerons la justice, nous cultiverons la vérité, nous nous ferons serviteurs des autres et nous nous féliciterons de ce que Dieu est d’une infinie patience avec nous, toujours. Heureusement pour nous ! Amen.

(Photo d'une icône du Monastère de Toplou, Crête, reprenant toute l'histoire du salut)

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