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samedi 12 octobre 2013

28ème dimanche ordinaire C - 13 octobre 2013

L'Evangile pour tous, j'y crois !


Avec ce dimanche, s’ouvre la semaine missionnaire mondiale qui voudrait nous sensibiliser à une dimension essentielle de notre foi : la nécessaire annonce de l’Evangile à tous. Si vous suivez un peu l’actualité du pape François, vous savez que c’est là un de ses thèmes favoris, lui qui, depuis son élection, nous encourage sans cesse à aller aux frontières, porter l’annonce de l’Evangile à tous. C’est ainsi que se décline le thème retenu par les promoteurs de cette semaine : l’Evangile pour tous, j’y crois ! Permettez que je démonte ce slogan pour vous, et peut-être y trouverez-vous de quoi nourrir votre foi ! 
 
Commençons par le premier mot : l’Evangile ! Voilà un mot qui est bien connu dans la sphère chrétienne. L’Evangile, c’est bien sûr la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui s’intéresse tellement à l’homme qu’il devient l’un d’eux afin de leur partager sa vie. Est-ce vraiment une Bonne Nouvelle ? L’homme a-t-il besoin que Dieu s’intéresse à lui pour vivre ? Le croyant, au moins, devrait répondre ici par l’affirmative. Dieu n’est pas un lointain vieillard vivant dans les nuages et contemplant les hommes de haut ; il est d’abord quelqu’un qui veut vivre une alliance avec chacun, avec moi, avec toi. Non pas parce qu’il s’ennuie, non pas parce qu’il voudrait nous ennuyer, mais parce que c’est sa personnalité propre. Dieu n’existe pas pour lui-même ; il est un être de relation et il veut établir une relation privilégiée avec chacun de nous, pour que notre vie s’en trouve plus belle, plus grande, plus riche. Nous pourrions nous interroger sur ce que cette Bonne Nouvelle, cet Evangile, comporte de plus important. Quel serait le verset entre tous les versets à transmettre absolument ? La réponse, c’est Paul lui-même qui nous la donne dans la seconde lecture : Jésus est ressuscité d’entre les morts, voilà mon Evangile. Il n’y a rien de plus urgent à annoncer. Le pape François lui-même le répète régulièrement : annoncer Jésus, mais tout Jésus, c’est-à-dire aussi Jésus mort et ressuscité. Nous ne pouvons pas faire l’impasse sur le Vendredi Saint dans notre annonce sans prendre le risque de tronquer la Bonne Nouvelle : sans Vendredi Saint, il n’y a pas de Pâques. Ecoutons encore saint Paul : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous règnerons. Oui, à moins de vouloir ressembler à des gâteaux dans une pâtisserie pour reprendre encore le pape François, nous devons annoncer au monde Jésus, mais Jésus mort et ressuscité. Tout l’enseignement de Jésus devient Bonne Nouvelle à cause de l’événement de Pâques. Tout l’enseignement de Jésus reçoit sa force de la croix et de la victoire de Jésus sur la croix. Sans cette expérience de la mort et de la résurrection, les paroles de Jésus ne sont que de belles paroles, mais pas une Bonne Nouvelle. 
 
Cet Evangile, dont nous venons de préciser les contours, est pour tous, selon le thème de cette semaine missionnaire. Cela signifie bien qu’il ne concerne pas que les chrétiens. Nous n’avons pas à enfermer l’Evangile dans un beau livre que nous n’ouvrons jamais. Il n’y a pas de tabernacle dans lequel enfermer cet Evangile à double tour pour que surtout il ne s’échappe pas et ne nous échappe pas. Saint Paul dit encore à Timothée : on n’enchaîne pas la Parole de Dieu ! On ne la retient pas ; on ne l’empêche pas de se faire entendre ! Au pire, on l’ignore, mais elle ne cessera pas pour autant d’être proclamée, elle ne cessera pas pour autant d’agir dans le cœur des croyants, dans le cœur de celles et ceux, de toutes origines qui l’accueillent dans leur cœur et se laissent ainsi approcher de Dieu. Oui, cette Parole est pour tous, croyants ou non croyants. Si nous voulons qu’elle puisse remplir sa mission qui est de féconder le cœur de tout homme qui cherche Dieu, il nous faut l’annoncer, à temps et à contre temps, avec notre bouche et par toute notre vie. L’Evangile pour tous est une réalité de la catholicité de notre Eglise : ou elle s’adresse à tous les hommes, ou elle n’est pour personne. En tous coins de la terre, cette Parole peut porter du fruit et être Bonne Nouvelle. En tous coins de la terre, elle peut intéresser les hommes et leur permettre de mieux connaître Dieu, de mieux grandir dans son amour, de mieux découvrir le bonheur auquel ils sont appelés. L’Evangile est pour tous parce que le Christ lui-même est venu et a livré sa vie sur la croix pour tous les hommes de la terre, à travers le temps et l’histoire. S’il l’a fait à un moment donné de l’histoire, il ne l’a pas fait que pour les hommes de ce moment. L’Evangile, ce n’est pas une belle histoire du passé, c’est une vie donnée pour nous aussi.
 
L’Evangile pour tous, j’y crois ! Il ne faut pas oublier la finale de ce slogan. J’y crois, c’est une traduction souvent donnée aux enfants pour le mot AMEN. Ce « J’y crois » nous rappelle que si l’Evangile est pour tous les hommes, il est aussi pour moi. Car souvent, lorsque nous disons pour tous, nous pensons « pour les autres, mais pas pour moi ». Nous voulons bien charger la mule des autres, mais pas la nôtre. C’était déjà au temps de Jésus le réflexe de certains membres du parti des pharisiens. En affirmant « l’Evangile pour tous, j’y crois », nous affirmons bien que nous sommes croyants, appelés à nous laisser convertir par cette Bonne Nouvelle. Vivre le thème de cette semaine missionnaire mondiale, c’est affirmer non seulement que l’Evangile est pour tous les hommes, y compris ceux qui ne croient pas, mais aussi qu’il est Evangile pour moi, qui suis croyant, et qui ai toujours besoin de me convertir, de me laisser saisir par cette Parole, d’en saisir toute la richesse, toute la beauté, toute la profondeur. Le plus grand obstacle à la Bonne Nouvelle pour tous, n’est-ce pas le croyant qui n’y attache plus d’importance, le croyant qui n’en vit pas ou plus ? Oui, la Bonne Nouvelle de Jésus mort et ressuscité pour tous est aussi pour moi, même si j’ai déjà été sauvé par Dieu au moment de mon baptême. Je me dois d’accueillir cette Bonne Nouvelle dans ma vie, je me dois d’en vivre pour mieux pouvoir la transmettre.
 
L’Evangile pour tous, j’y crois. De génération en génération, de continent en continent, la Bonne Nouvelle de Jésus se répand dans le cœur des hommes. Elle résonne par toute la terre. Nous ne saurions interrompre la longue chaine de celles et de ceux qui ont transmis cet Evangile depuis que Jésus a envoyé ses Apôtres faire de toutes les nations ses disciples. L’œuvre immense déjà accomplie ne doit pas cacher l’œuvre immense qui reste à accomplir pour que toujours, les hommes et les femmes de notre terre, où qu’ils vivent, quoi qu’ils croient, puissent continuer à entendre cet Evangile et accueillir la puissance du ressuscité dans leur vie, s’ils sont convaincu que cet Evangile pour tous est aussi pour eux. Sans forcément parcourir le vaste monde, nous pouvons commencer par annoncer cet Evangile par nos mots et par notre vie à celles et à ceux qui nous entourent et que nous croisons quotidiennement. L’annonce missionnaire, c’est dans la famille qu’elle commence, c’est dans nos quartiers qu’elle se poursuit, sans oublier la paroisse  que nous fréquentons. De cœur en cœur, de maison en maison, ici ou ailleurs, la Bonne Nouvelle se répandra et deviendra vraiment Evangile pour tous. Amen.

(Photo prise en l'église St Georges de Haguenau en ce dimanche)

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