Nous y sommes presque. Le chemin
est bientôt terminé. Il suffit de relire les textes de la liturgie de ce 4ème
dimanche pour s’en rendre compte. Plus nous approchons du but, plus les détails
sont précisés. Le doute n’est plus permis : l’heure et le jour sont
proches.
Remarquez : après la joie
annoncée par Sophonie dimanche dernier, nous nous en doutions un peu. L’oracle
de Michée en ce dimanche vient achever de nous rassurer : voici qu’elle enfantera, celle qui doit
enfanter. Au cœur du message de Michée, il y a cette certitude de la
fidélité de Dieu à son Alliance. Cette certitude nous entraîne à l’espérance.
Les promesses faites par Dieu vont se réaliser. Ce n’est plus une vue de
l’esprit. Michée précise même l’endroit où cela va se passer : à Bethléem ! J’en entends déjà
ricaner : que peut-il sortir de bon de là ? Bethléem n’est
rien : le plus petit des clans de
Judas, une bourgade sans importance. Dieu peut-il se révéler ici ? Ne
choisirait-il pas plutôt Jérusalem dont nous parlait Jérémie, Baruc &
Sophonie les dimanches précédents ? N’est-ce pas dans la grande ville que
se déroulent les choses importantes ?
Dieu vient surprendre son
peuple : il le fait toujours, entre nous. Il est toujours là où nous ne
l’attendons pas. A Bethléem plutôt qu’à Jérusalem ; dans un petit enfant,
né d’une famille modeste plutôt que dans un palais, dans une famille de roi.
Avec Dieu, tout est simple. Il vient, chez nous : c’est bien d’une
incarnation qu’il s’agit. Il suit le chemin de tout le monde, passant par Marie
comme nous sommes passés par notre mère. Nous pouvons en être déçus ; mais
nous pouvons aussi nous réjouir : Dieu va se faire l’un de nous, vivre nos
vies, connaître la simplicité, pour ne pas dire la banalité, d’une vie d’homme.
Peut-il nous sauver ? Certainement puisqu’il saura ce qu’il faut sauver en
nous. Vivant notre vie d’homme tout en venant de Dieu, il pourra mieux que nous
affronter nos démons intérieurs, vaincre en nous les ténèbres du péché et de la
mort, supprimer tout ce qui nous retient
loin de Dieu. Il pourra nous sauver parce qu’il vient faire la volonté de Dieu.
Entre Jésus et Dieu, il n’y a pas l’ombre d’une opposition.
En ce dimanche, ne soyons pas
surpris si Dieu vient simplement chez nous, comme tout un chacun. Ne soyons pas
déçu qu’il vienne dans un humble hameau à la rencontre de toute l’humanité.
Imitons la Vierge Marie, sa Mère et notre Mère : elle a cru, simplement,
ce que l’ange lui annonçait de la part de Dieu. Elle a cru et elle a consenti
en un OUI qui nous vaut à tous le salut. Pendant ces quelques jours qui nous
séparent encore de la joie pleine et entière de Noël, remercions Dieu de venir
simplement chez nous ; remercions Marie de l’accueillir simplement au cœur
de sa vie ; remercions Jésus d’accomplir la volonté de son Père. Et
réjouissons-nous : toutes les promesses faites par les prophètes vont
bientôt se réaliser. Jérémie, Baruc, Sophonie et Michée ne nous ont pas
trompés. En relisant leurs oracles, nous avons mieux compris ce Dieu qui vient
et nous sommes mieux préparés à l’accueillir. Vivons ces derniers jours d’attente
dans la patience et la sérénité. Comme Michée nous y invite, n’hésitons pas à
proclamer qu’elle enfantera, celle qui
doit enfanter. C’est plus qu’une promesse, c’est désormais une certitude. Amen.
(Dessin de Mr. Leiterer)
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