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samedi 5 décembre 2015

02ème dimanche de l'1vent C - 06 décembre 2015

Avec Baruc, marchons vers la cité de Dieu.




Très certainement, des hommes ont regretté de n’avoir pas écouté le prophète Jérémie quand il annonçait la guerre si le peuple ne revenait pas vers Dieu. Le pire est arrivé : une puissance étrangère a ravagé le pays et déporté la population. Toutes les promesses de Dieu semblent réduites à néant : il n’y a plus de terre promise, plus de roi, plus de loi. Y a-t-il seulement encore un Dieu pour Israël ? Le péché d’Israël est-il tellement grand que Dieu se soit retiré définitivement ? Le peuple est-il abandonné, coincé dans cet exil qui n’en finit pas ?  Telle est la situation lorsque se lève un croyant, Baruc, pour redonner le moral à ce peuple égaré loin de chez lui. 
 
Ce qu’il annonce, c’est d’abord un changement d’attitude : Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Nous sentons de suite qu’il va y avoir du neuf. Dieu n’a donc pas oublié son peuple, il va même déployer ta splendeur partout sous le ciel. Oui, c’est à une espérance qu’il nous invite, espérance fondée sur le retour en grâce devant Dieu et une conversion profonde. Des mots qui étaient devenus étrangers retrouvent leur splendeur : Justice, Paix, Gloire de la piété envers Dieu. C’en est fini d’être réduit à néant chez un peuple étranger ; c’en est fini de vivre sous la domination de dieux étrangers. 
 
Ce qu’il annonce encore, c’est le retour imminent à Jérusalem. Non seulement Dieu va permettre que le peuple soit sauvé, mais il va le restaurer dans ses droits. C’en est bien fini de l’exil. Baruc invite à se mettre en route, à marcher vers la cité de Dieu. Rien ne s’opposera à ce retour triomphal, bien au contraire : Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. 
 
Bien des siècles plus tard, Jean le Baptiste invite, comme Baruc, à un retour en grâce. Il reprend au prophète Isaïe des mots presque identiques à ceux de Baruc pour annoncer, non pas une nouvelle marche du peuple, mais la venue de Dieu lui-même : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Nous comprenons que ce peuple, dont Baruc annonçait le retour à Jérusalem, s’est certainement à nouveau détourné de Dieu pour que non seulement Jean le Baptiste proclame un baptême de conversion, mais encore annonce la venue du Seigneur lui-même. Sans doute faut-il que Dieu se dérange en personne pour que l’homme comprenne, pour que l’homme se convertisse enfin et suive le chemin du Seigneur. 
 
Des siècles après Baruc et Jean le Baptiste, nous sommes toujours encore invités à marcher vers la cité de Dieu, à préparer le chemin du Seigneur. Nous sommes invités, non pas à vivre le souvenir de la venue première de Jésus dans l’histoire des hommes, mais à vivre et reconnaître sa venue dans notre histoire, aujourd’hui. Nous sommes concernés, personnellement, par ces appels de Baruc et Jean le Baptiste. La Babylone de notre exil loin de Dieu, ce peuvent être nos soucis quotidiens, la peur du présent en cette période troublée, l’incertitude devant l’avenir, en un mot tout ce qui nous retient loin de Dieu ou nous le fait juste oublier. Ce n’est pas que nous serions incroyants, juste trop préoccupés pour penser encore à lui. Baruc et Jean le Baptiste viennent nous le remettre devant les yeux, en tête de listes de nos priorités. Marchons à sa rencontre, et avec lui, montons à la cité de Dieu. Amen.
 
(Dessin de Mr Leiterer)

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