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samedi 7 octobre 2017

27ème dimanche ordinaire A - 08 octobre 2017

Quand la Bonne Nouvelle se fait plus rude...





Et dire qu’il y en a encore pour croire que la Bonne Nouvelle de Jésus Christ c’est de l’eau de rose, plein de guili-guili, une belle histoire pour enfant sage ! Après avoir entendu l’Evangile de ce dimanche, force est de constater que l’Evangile sait aussi se faire plus rude, avertissement sévère à ceux qui voudraient avoir l’héritage, mise en garde contre ceux qui ne donnent pas de bons fruits. Et nous aurions tort de croire que cela ne nous concerne pas, que ces textes ne sont que pour les autres, ceux qui sont vraiment méchants, vraiment mauvais. Que nous ne soyons pas parfaits est une chose que nous entendons volontiers, mais nous n’en sommes pas rendus au point de ces ouvriers qui tuent le l’héritier ! Est-ce si sûr ? 
 
La parabole rapportée par le prophète Isaïe, nous l’évacuons volontiers en disant que ce n’est pas de nous qu’il parle. C’est un texte de la Première Alliance qui ne concerne donc que les gens de la Première Alliance. De même dans l’Evangile, Jésus ne s’adresse qu’aux anciens du peuple et aux grands-prêtres, toutes fonctions que nous n’occupons pas. Nous serions donc exempt de reproches, plutôt fiers d’être de ceux à qui la vigne sera confiée une fois tous les autres éliminés. Au pire, ce texte concernerait uniquement les membres de nos communautés qui assurent la conduite effective de l’Eglise, mais pas le commun des baptisés. Le fait est que nous ne pouvons pas nous en tirer ainsi. La parole lue chaque dimanche est bien pour nous, et pour nous tous ; c’est bien à nous tous que Dieu s’adresse dans les lectures que nous entendons. C’est donc bien pour nous mettre tous en garde que nous les entendons.  Dieu attend de chacun de nous de bons fruits. Il prend soin de nous ; nous devons prendre soin de la parole qu’il nous confie afin qu’elle puisse faire son œuvre en nous. 
 
Quand la Parole de Dieu se fait rude, veillons à ne pas l’évacuer trop vite. Entendons-là pour ce qu’elle est : un appel à la conversion. Souvenons-nous de ce que nous disait le prophète Ezéchiel la semaine passée : Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Droit et justice : ce sont justement les bons fruits attendus par Dieu dans ce chant de la vigne que rapporte le prophète Isaïe. Etre droits et justes dans nos relations avec les autres ; être droits et justes dans notre travail ; être droits et justes vis-à-vis de Dieu ; être droits et justes dans notre participation à la vie de la cité. Lorsque nous lisons la presse ces derniers jours, nous pouvons légitimement nous interroger : sommes-nous toujours droits et justes ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous estimons que les efforts à faire pour redresser notre pays, c’est toujours aux autres de les faire ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous pointons du doigt les étrangers dès que quelque chose ne va pas ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous considérons qu’il faut plier devant la minorité qui manifeste et fait du bruit dans la rue ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous attendons tout des autres et refusons systématiquement de nous salir les mains pour arranger les choses ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous condamnons les nouveaux modèles familiaux qui se dessinent alors que les nôtres s’écroulent et prennent eau de toutes parts ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous faisons le choix de partis extrêmes que quelques bords qu’ils soient alors que l’histoire récente de notre continent nous a montré les horreurs qu’ils ont tous engendrées ? Sommes-nous droits et justes lorsque nous pensons qu’une bonne guerre remettrait les choses dans le bon ordre ? Sommes-nous droits et justes lorsque, par souci de rentabilité et de profits, nous maltraitons la terre que Dieu nous a confiée ? 
 
Quand l’Evangile se fait plus rude, au lieu de le ranger soigneusement, écoutons-le encore. Quand l’Evangile se fait plus rude, au lieu de l’envoyer à ceux qui auraient tout intérêt à l’écouter, relisons-le encore pour nous. Quand l’Evangile se fait plus rude, prenons-le au sérieux. Et entendons-le toujours comme un appel à nous convertir, un appel à porter plus de bons fruits, un appel à changer nos cœurs. Quand l’Evangile se fait plus rude, confions-nous à la miséricorde de Dieu, afin qu’il guérisse en nous ce qui n’est pas conforme à sa Parole. Quand l’Evangile se fait plus rude, faisons une place plus grande au Christ : il nous indiquera la voie du droit et de la justice ; il nous indiquera le chemin du salut. Amen.          
 
(Dessin de M. Leiterer)                                                                               

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