Tout
est prêt : venez à la noce ! Honnêtement, pourriez-vous résister à
pareille invitation et vous dérober au dernier moment pour aller au champ ou à
votre commerce ? Dans quel monde vivent ces invités qui ont
l’outrecuidance de rester chez eux, voire de tuer les envoyés de celui qui
aurait dû être leur hôte ce jour-là ? A l’écoute de cette parabole, nous
comprenons la colère du roi et sa réaction violente. Si nous avions été à sa
place, serions-nous restés de marbre ?
Tout
est prêt : venez à la noce ! Pareille invitation nous est faite chaque
dimanche, lorsque les cloches de nos églises se mettent à carillonner. Car les
cloches sonnent bien pour nous inviter au repas des noces de l’humanité avec
Dieu qui veut la joie et la vie de son peuple. Au cours de ce sacrement, source
et somme de la vie chrétienne, Dieu s’unit à nous, Dieu s’offre à nous. Le pain
partagé et le vin versé sont les mets de ce festin que le prophète Isaïe annonçait
jadis. Le Seigneur prépare chaque dimanche un festin pour son peuple, la messe
étant un avant-goût du repas que Dieu nous offrira dans son Royaume. Si
d’aventure nous l’avions perdu dans les méandres de nos habitudes, il nous faut
d’urgence retrouver ce plaisir de répondre à l’invitation à ce festin
dominical. Notre rencontre doit nous transporter de joie ; elle doit être
l’événement attendu qui ouvre une nouvelle semaine. Aucun autre événement ne
peut surpasser en joie l’eucharistie dominicale. Elle est un temps de
respiration, de fraternité, de rencontre, de communion entre nous et avec Dieu.
Rien ne vaut face à cette rencontre. Cette invitation qui nous est faite ainsi
mérite d’être défendue dans un monde qui veut banaliser le jour du Seigneur et
le mettre en concurrence avec les réalités économiques. Nos champs et nos
commerces nous procurent-ils une joie plus grande que le repas du
Seigneur ? Nos champs et nos commerces valent-ils plus que le repos que
nous trouvons auprès du Seigneur ? Si nous perdions le sens de cette
invitation, nous ne vaudrions pas plus que ces invités qui maltraitent et tuent les serviteurs du Roi.
Tout
est prêt : venez à la noce ! J’étais au milieu de vous dimanche dernier
lorsque vous avez accueilli votre nouveau pasteur. Tout était prêt, nous étions
invités à la noce. Mais comme celle de la parabole, elle a failli tourner court
parce que l’on sentait encore les divisions et les tensions qui ont porté
atteinte à l’unité de la communauté. La joie était grande, certes, mais pas
complète. Certains avaient préféré leur champ et leur commerce, d’autres sont
venus sans le vêtement de la noce en ne tenant pas la place qui est d’ordinaire
la leur. Il est plus que temps de travailler à retrouver la joie de se
retrouver autour du Seigneur, non pas individuellement mais collectivement. Il
est temps de répondre aux invitations adressées par le vicaire épiscopal dimanche
dernier ; il est temps de répondre aux invitations que vous lancera votre
nouveau curé. Réunis autour de lui, vous retrouverez le goût de porter le
vêtement de noce ; réunis autour de lui, vous retrouverez le goût de la
fête à laquelle Dieu vous invite.
Tout
est prêt : venez à la noce ! C’est tout simple de répondre à cette
invitation. Il suffit de se mettre en route ; il suffit de décider que le
bien commun est supérieur à mon bien personnel ; il suffit de se laisser
aimer par celui qui nous adresse cet appel. L’amour de Dieu pour nous est tel
qu’il transformera notre amour et le rendra puissant comme le sien. Appuyés sur
l’amour de Dieu, nous sommes capables de grandes choses : capables de
réconciliation, capables d’unité, capables d’aimer comme Lui nous aime. Laissez
là votre quotidien, laissez là les champs et les commerces de vos divisions et
rassemblez-vous, dans la joie, au repas que Dieu vous offre. Comme nous le dira
la prière sur les offrandes de ce dimanche, chaque liturgie célébrée avec amour vous fera passer à la gloire du ciel où Dieu vous attend. Amen.
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