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samedi 24 avril 2021

4ème dimanche de Pâques B - 25 avril 2021

 Dimanche des vocations : tout commence avec le baptême.





(Mosaïque du Bon Pasteur - Ravenne - 5ème siècle)


            Chaque année, depuis cinquante-huit années, ce quatrième dimanche de Pâques est celui consacré à la prière pour les vocations. L’évangile du Bon Pasteur, en saint Jean, dont nous entendons un extrait différent chaque année, est l’occasion de nous inviter à prier pour que Dieu donne à son Eglise les pasteurs dont elle a besoin. Certains ont fini par dire qu’il fallait demander des saints prêtres ; mais n’est-ce pas déjà douter de la bonté de Dieu que ce besoin de lui rappeler que nous voulons des saints prêtres ? Peut-il donner autre chose que des saints prêtres ? Au cas où, permettez que je nous rappelle à tous ce qu’il faudrait pour que Dieu ne nous donne que des saints prêtres. 

            Il faudrait d’abord que nous soyons tous convaincus que la question des vocations, c’est l’affaire de tous, c’est l’affaire de chaque communauté croyante. A un maire catholique qui se plaignait que sa ville n’aurait plus de prêtre résident, j’ai osé renvoyer la question de ce qu’il a fait concrètement pour que l’Eglise, et pas seulement la paroisse de sa ville, ne manque jamais de prêtres. Avait-il osé interroger ses fils sur la possibilité de donner leur vie au Christ et aux hommes ? Bien sûr que non ! Et c’est là le premier souci. Personne n’y pense ; peu de parents osent rêver pour leur fils une vocation sacerdotale ou pour leur fille une vocation religieuse. Non, vous comprenez, nos enfants feront quelque chose de sérieux de leur vie ! Une journée de prière pour les vocations, c’est bien ; mais nous pouvons mieux faire. Sans aucun doute. 

            Puisque les vocations particulières ne tombent pas du ciel, il nous faut donc plus que juste nous sentir concernés et prier une fois l’an pour les vocations. Il faut aussi des familles saintes. Des familles dans lesquelles la figure du prêtre est honorée (je n’ai pas dit ‘adorée’) pour qu’un jeune homme puisse se sentir à l’aise quand il perçoit quelque chose d’un appel à suivre le Christ, et que cet appel ne soit pas immédiatement étouffé par les réactions familiales. Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour que cela te tombe dessus ? Regarde un peu plus les filles et cela te passera ! Dans une famille sainte, peut-être que le prêtre fait aussi partie du paysage familial. Dans mon enfance, j’en ai connu un certain nombre qui passait à la maison. Le prêtre était toujours le bienvenu. Il est certain que d’avoir vu des prêtres heureux, des prêtres acceptés dans mon entourage, a aidé à répondre à l’appel à devenir prêtre. Vous rajoutez à cela deux religieuses dans la famille, et Dieu a presque déjà gagné. 

            Des familles saintes donc ; mais comme elles non plus ne tombent pas du ciel, il nous faut à tous nous rappeler notre vocation première, commune à tous les membres de l’Eglise. Elle est à la source de toutes les autres vocations, qu’elles soient sacerdotales, religieuses, matrimoniales, ou que sais-je encore ! C’est l’appel premier qui nous est adressé à tous : celui à être nous-mêmes saints à l’image du Dieu Saint qui nous a appelés à la vie, appelés à être ses enfants. Tout part de là : de notre prise au sérieux de notre baptême, notre première vocation parce que c’est le jour premier où Dieu s’est adressé à nous. Dieu donnera toujours de saints prêtres, de saintes sœurs, des saintes familles, s’il trouve en chaque baptisé un saint.  Oui, nous devons montrer que nous sommes des baptisés heureux de croire en Dieu, heureux d’avoir Dieu dans leur vie ; des baptisés capables de reconnaître la trace de Dieu dans leur vie ; des baptisés attentifs aux appels de Dieu et du prochain. Si nous renonçons à croire que le baptême change la vie de celui ou celle qui le reçoit, nous avons déjà perdu. Si nous renonçons à croire que le baptême n’est que le premier appel que Dieu nous adresse, nous sommes déjà sourds à tous les autres appels qu’il pourra nous adresser. Si nous renonçons à croire que le baptême fait de nous des saints dès maintenant, nous avons déjà renoncé à avoir de saintes familles, desquelles pourront jaillir de saintes vocations particulières. 

            Oui, tout commence avec le baptême. Et c’est pour cela qu’il me semble particulièrement important de répondre à cette demande de l’Eglise pour le temps pascal : de préférer le rite de l’aspersion à tout autre rite pénitentiel pendant ces jours qui vont de la nuit de Pâques à la Pentecôte. Parce que notre baptême trouve sa source là, dans ce temps particulier durant lequel nous célébrons plus intensément encore la mort et la résurrection de Jésus. Si le baptême fait de nous des saints, dès que l’eau coule sur notre front, c’est parce que nous plongeons dans la mort avec Jésus pour revivre avec lui, toujours. Et un saint, ce n’est rien d’autre que cela : quelqu’un qui choisit de vivre avec le Christ, chaque jour de sa vie. Un saint n’est rien d’autre que quelqu’un qui reconnaît le Christ comme son seul vrai berger, celui qui le guide sur les chemins de la Vie éternelle. Notre vocation première, c’est d’être saint parce que Jésus est saint, parce que Dieu est saint. Tout le reste n’est qu’une mise en œuvre de cette sainteté, c'est-à-dire le chemin le meilleur que nous aurons discerné, dans la force de l’Esprit Saint, pour toujours suivre au mieux le Christ qui veut notre bien, qui veut notre vie. Soyons saints et l’Eglise ne manquera jamais de rien, en tous les cas elle ne manquera jamais d’hommes et de femmes acceptant de donner leur vie pour le Christ et pour leurs frères. Amen.

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