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samedi 4 septembre 2021

23ème dimanche ordinaire B - 05 septembre 2021

 La foule demande, Jésus soupire.




(Icône trouvée sur le web)

            
Avez-vous remarqué ? Il y a un monde entre l’attente de la foule (elle amène un sourd et supplie Jésus de poser la main sur lui, comprenons bien publiquement, là, devant tous) et l’attitude de Jésus qui l’emmène à l’écart, loin de la foule… et qui soupire la parole de guérison. D’un côté, ceux qui veulent voir, être témoins de grandes choses ; de l’autre Jésus, qui veut garder secrète pour l’instant son identité véritable. Et plus Jésus s’obstine à cacher la chose, plus d’autres parlent pour lui. 

            Elle a quelque chose d’attachant, cette foule, et en même temps quelque chose d’énervant. Attachante, elle l’est quand elle amène les malades vers Jésus et manifeste ainsi sa sollicitude pour ceux qui ont eu moins de chance dans la vie. Enervante elle l’est, quand elle ne sait pas se taire, quand elle n’obéit pas à l’injonction au silence de Jésus. S’ils avaient connu les réseaux sociaux à l’époque, nul doute que Jésus, grâce à la foule et bien malgré lui, aurait fait le buzz. Pour quelqu’un qui veut juste remplir sa mission sans que la foule ne se méprenne sur lui, sans qu’elle ne soit induite en erreur, c’est raté. On peut la comprendre aussi. Elle a de la religion, cette foule ; elle connaît ses prophètes. Elle connaît les signes annonciateurs de la venue de Dieu au milieu de son peuple. La première lecture, tirée du prophète Isaïe, nous les rappelait fort à propos : Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Comment, voyant un sourd-muet partir avec Jésus et revenir un homme bien entendant et bien parlant, comment ne pourrait-elle pas être bluffée ? Comment pourrait-elle ne pas laisser exploser sa joie ? Ce que Jésus demande dans l’évangile de Marc, c'est-à-dire ne pas révéler ce qu’il fait, est juste impossible ! C’est tellement hors du commun ! Ce n’est tellement pas croyable que, forcément, on en parle ! 

            Si je me place dans cette foule, je vous dirai que Jésus aussi a quelque chose d’énervant. Enfin quoi, on lui amène un cas d’école, une mission quasi impossible. On veut voir, on veut savoir : comment il fait ? Quel est son vrai pouvoir ? D’où ça lui vient ?  Et tout ce que l’on obtient, c’est le résultat. Jésus part avec un sourd presque muet et on voit revenir un homme qui entend et qui parle correctement. Et bien croyez-moi, en matière d’entendre et de parler, il va vite rattraper le temps perdu, celui-là. Puisque Jésus ne montre rien, puisque Jésus ne dit rien, cet homme va le faire. Il l’a si bien fait que tous les détails nous sont parvenus : les doigts dans les oreilles, la salive sur la langue, le soupir de Jésus et la parole de guérison, la parole d’ouverture : Effata ! Ouvre-toi ! Ce « il soupira » m’intéresse. En consultant mon dictionnaire hier soir, j’ai pu lire deux sens qui peuvent nous éclairer. Soit il a respiré profondément, et donc nous pouvons comprendre qu’il a libéré le souffle de Dieu, l’Esprit Saint qui fait toute chose nouvelle. Soit il manifeste ainsi qu’il désire vivement cette guérison pour l’homme qu’il a en face de lui ; c’est l’un des sens de soupirer. Il se rangerait ainsi du côté de la foule qui lui a amené cet homme en désirant vivement, en attendant avec impatience que Jésus fasse quelque chose pour lui. Les deux me vont. La première explication nous rappelle que Jésus est Fils de Dieu et qu’il agit dans la puissance de Dieu. La seconde nous signale que Dieu lui-même, en Jésus, en a assez du Mal qui envahit l’homme et qu’il désire vivement sa libération. Ce pourquoi Jésus est venu justement au milieu de nous. Même un soupir en dit long sur Dieu, sur son amour pour nous, sur son désir de salut pour nous. 

            Alors je me mets à rêver : si tous les baptisés (ceux qui ont reçu l’Esprit de Dieu) soupiraient ensemble, quel vent de l’Esprit nous pourrions libérer ! Si tous les baptisés (ceux qui ont reçu la certitude que Dieu les aime et aime tous les hommes, que Dieu les sauve et veut sauver tous les hommes) désiraient vivement le salut, avec impatience, quelle espérance nous pourrions faire fondre sur le monde de notre temps ! Si un soupir de Jésus a suffit pour guérir cet homme, je n’ose imagine ce qu’un soupir de tous les chrétiens pourraient faire, eux qui, par leur baptême, sont des autres Christ, participent à la vie du Christ. Libérons l’Esprit Saint reçu à notre baptême, et nous ferons des merveilles. Désirons vivement le salut, et il se réalisera. Dieu ne reste pas sourd à nos appels ; il entend et exauce même nos soupirs. Amen.

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