Tous disciples, tous missionnaires.
Que ce soit à l’époque de Moise ou à l’époque de Jésus, l’Esprit Saint se manifeste où il veut, quand il veut, pour une mission dont lui seul précise les contours. En voici deux qui prophétisent, hors de tout cadre : faut-il les arrêter ? En voici un autre qui chasse des démons au nom de Jésus, tout aussi hors cadre, n’appartenant pas au groupe de ceux qui nous suivent. Faut-il l’en empêcher ? Dans les deux cas, la réponse jaillit identique dans l’esprit : laissez faire ! Vous ne pouvez pas contraindre l’Esprit Saint à n’agir que dans les cadres imaginés par l’esprit humain. Vous ne pouvez enfermer l’Esprit Saint ni dans la Synagogue, ni dans l’Eglise. L’esprit est libre, il agit quand il veut ; il agit où il veut ; il agit par qui il veut. C’est une manière intéressante de nous dire que tout un chacun est concerné, que tout un chacun doit être attentif aux appels de l’Esprit Saint. Apprenons à nous laisser surprendre par l’Esprit Saint. Et pour éviter tout et n’importe quoi, un critère important est donné par Jésus : quand c’est bien l’Esprit qui agit à travers quelqu’un, même hors cadre, cela produit du bien, cela construit l’humanité, cela fait grandir la fraternité. Pour être plus clair, si ce que tu fais en affirmant que tu le fais au nom de Dieu, produit du mal ou du bruit, ce n’est pas de l’Esprit Saint ; tu trompes ton monde, tu es une occasion de chute pour les autres. Le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien.
Depuis le début de son pontificat, le pape François nous invite tous à devenir disciples missionnaires. Je comprends bien ce qu’il veut faire passer comme message, mais je trouve que la manière de le dire est maladroite. Quelqu’un peut-il être disciple du Christ sans être missionnaire, sans témoigner de lui, sans l’annoncer aux autres ? Je ne crois pas, à moins de considérer que Jésus, il est pour moi tout seul. Quelqu’un peut-il alors être missionnaire sans être disciple ? Je ne crois pas davantage, car comment quelqu’un pourrait-il inviter à suivre le Christ si lui-même ne le suit pas ? La rencontre avec le Christ nécessairement met en mouvement. La rencontre avec le Christ nécessairement fait parler de lui. Ou alors le Christ n’est pas vraiment devenu essentiel pour nous ; il ne serait qu’un truc en plus pour moment difficile ou dépressif. Or, j’ai bien relu les évangiles. Jamais le Christ n’a dit : je suis ton médicament. Mais il a bien dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie. S’il est chemin, il nous faut le suivre ; s’il est vérité, il nous faut le proclamer ; s’il est vie, il nous faut le partager. Nous sommes tous disciples ; nous sommes tous missionnaires.
Un dernier point à éclaircir : vivre une dynamique missionnaire, cela ne demande pas de longues études, ni un engagement à temps plein et exclusif. C’est quelque chose à vivre dans son quotidien, par des petites attentions, des gestes simples : un verre d’eau offert, un sourire partagé, un pardon accordé. Des parents seront disciples (ou missionnaires) du Christ, en élevant leurs enfants dans la foi et en étant pour eux des exemples vivants de ce que le Christ nous permet de vivre. Quelqu’un en situation de responsabilité sera disciple du Christ en dirigeant ses équipes avec prudence et charité, respectant les personnes qui lui sont confiées. Un enfant sera disciple du Christ en écoutant ses parents, en se forgeant aussi des amitiés solides et saines. Chaque baptisé aura à cœur d’être un disciple du Christ en développant un art de vivre découlant de l’enseignement du Christ qui nous invite à l’amour de tous, dans une attention permanente des petits et des pauvres.
Préparons-nous et préparons notre
Eglise diocésaine à vivre cet événement, en priant pour sa réussite, en priant
les uns pour les autres. Que tous, nous ayons à cœur de vivre la triple
dimension de notre vocation baptismale : nous sommes tous prêtres, chargés
de célébrer la louange de Dieu ; nous sommes tous prophètes, chargés d’annoncer
Celui qui nous fait vivre ; nous sommes tous roi, chargés de gouverner
notre vie selon les principes de l’Evangile. En étant conscients de ce que le Christ
a fait de nous, nous serons vraiment ses disciples, nous serons vraiment
missionnaires. Amen.
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