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samedi 15 février 2025

6ème dimanche ordinaire C - 16 février 2025

 Dieu seul est Dieu, quoi qu'en dise l'homme !




(Vitrail du Christ dit de Wissembourg)





Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel ! Il y va fort, Jérémie, et pourtant, il nous faut reconnaître qu’il a raison et bien comprendre ce qu’il affirme. Car voyez-vous, une lecture trop rapide pourrait nous faire croire que nous avons tort de nous faire confiance. Ce n’est pas cela que dénonce Jérémie, mais bien l’idolâtrie de l’homme par l’homme ou, pour le dire autrement, que l’homme se prenne pour Dieu, en lieu et place du vrai Dieu.

C’est une tentation ancienne, et nos ancêtres grecs dénonçaient déjà ce péché suprême qui mène l’homme à sa perte. Dans la philosophie grecque, il s’agit de l’hybris, cette capacité qu’a l’homme de se laisser aller à la démesure, à l’arrogance et à l’orgueil. Bref, se laissant conduire par leur hybris, les hommes ne tardent pas à se prendre pour des dieux. Je vous invite à relire le mythe de Prométhée pour bien comprendre. Chargé par Zeus de créer l’homme et les animaux afin que les dieux de l’Olympe aient de quoi s’amuser, voilà que Prométhée donne aux humains le feu et les arts, attributs divins par excellence. Prométhée en est puni comme on sait, voyant son foie être dévoré quotidiennement par l’aigle de Zeus, et les hommes font la connaissance de Pandora et de sa fameuse boite qu’elle ne tardera pas à ouvrir, lâchant sur terre tous les maux possibles : la maladie, la guerre, l’angoisse, les peurs. 

La malédiction prononcée par Jérémie dénonce elle-aussi l’hybris de l’homme et son désir de prendre la place de Dieu. Il faut bien toujours entendre sa malédiction dans sa totalité : Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Si l’homme biblique est bien créé à l’image et à la ressemble de Dieu, il n’en est pas Dieu pour autant. S’il est cocréateur avec Dieu, il n’en est pas pour autant créateur au même titre que Dieu. Nous pouvons donc comprendre que ce que Jérémie souhaite, c’est un homme qui reste à sa place de créature et qui ne se prenne pas pour Dieu. Dieu seul est Dieu, quoi qu’en dise l’homme. Dieu seul est Dieu, quoi que l’homme puisse faire. C’est à Dieu que revient la gloire ; c’est à Dieu que revient l’adoration ; c’est à Dieu que revient notre foi. Ce n’est pas pour rien que Jérémie fait suivre sa malédiction d’une bénédiction : Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Quand l’homme comprend sa place de créature et reconnaît la place de Dieu, il peut tout pour son bonheur et sa vie. Quand l’homme se prend pour Dieu, il fait tout pour son malheur et sa mort. L’homme n’est vraiment homme que face à Dieu. S’il met en vis-à-vis un autre homme, il est soit le dominant, soit le dominé, mais il n’est plus le partenaire de Dieu, celui que Dieu a fait à son image et à sa ressemblance. En voulant se libérer de Dieu qui l’a créé et qui l’aime, l’homme se soumet à l’homme qui le déteste et l’opprime. Seul Dieu, source de l’amour, aime vraiment. Seul Dieu, créateur de tout ce qui vit, veille sur l’homme. Seul Dieu, qui ne fait acception de personne, aime chacun à part égale. C’est en lui que l’homme doit placer son cœur. 

La malédiction et la bénédiction prononcées par Jérémie ne sont qu’une autre manière de reprendre la question fondamentale posée jadis par Moïse : Qui veux-tu servir : Dieu ou les idoles ? Choisis Dieu ou les idoles, la vie ou la mort, mais choisis ! De manière plus moderne, nous pourrions la formuler ainsi : veux-tu servir Dieu ou veux-tu te servir toi-même ? Fais-tu confiance à la toute-puissance de Dieu ou préfères-tu faire confiance à l’impuissance de l’homme à t’obtenir la vie et le bonheur ? Les béatitudes et les malédictions prononcées par Jésus dans l’évangile de Luc ne disent pas autre chose. Les bienheureux sont ceux qui vivent avec Dieu, malgré la pauvreté, la faim, les pleurs, la haine et le rejet. Les malheureux sont ceux qui ne comptent que sur eux, sur les biens qu’ils ont amassés ou sur les louanges reçues des hommes. Quoi qu’en disent certaines idéologies, notre terre et tout ce qui y vit ont plus à craindre des hommes que de Dieu. Ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique devrait être un avertissement pour nous tous. L’hybris d’un seul peut mener le monde à sa perte. Plus il agitera sa bible comme un éventail, plus elle produira du vent. Mais pour qu’elle devienne bonne nouvelle pour tous, il lui faudra ouvrir le livre, le lire et se laisser façonner par elle. Avec un peu de chance, il se convertira et abandonnera ses idées folles qui divisent le monde. 

Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur. Les deux voies sont devant nous. A chacun de choisir, pour sa vie et celle du monde. Amen. 


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