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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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mercredi 4 avril 2012

Jeudi Saint - 05 avril 2012

Jésus, le Serviteur.









Elles sont loin les acclamations de la foule lorsque Jésus entrait à Jérusalem, tel le Messie. Elle est bien loin, la capacité à reconnaître en Jésus, le Messie de Dieu, alors que nous le voyons quitter son vêtement, se ceindre d’un linge et laver les pieds de ses disciples, tel un esclave. Et pourtant, c’est bien le Messie que nous acclamions ce dimanche qui nous invite ce soir à sa table et qui se présente à nous avec son baquet, sa cruche et sa serviette pour nous laver les pieds. Ce soir, Jésus se fait serviteur.

Ne condamnons pas trop vite Pierre qui, une fois de plus, n’a rien compris et qui fait la grosse voix pour dissuader Jésus de lui laver les pieds. Nous en ferions sans doute autant. Deux éléments pour preuve : le premier, la difficulté que nous avons dans de nombreuses paroisses pour mettre ce signe en œuvre dans notre liturgie ; le second, les réflexions, durant cette campagne présidentielle, au sujet d’un président qui a revendiqué le droit d’être comme les autres hommes, comme avant qu’il ne soit président – il oublie qui il est, il ne sait pas habiter la fonction. Nous nous faisons une idée précise de qui doit faire quoi, et qi quelqu’un sort de son rôle, nous le lui rappelons avec force, parfois jusqu’à l’excès. Pierre est comme nous : il a une idée de ce que doit être et de ce que doit faire le Messie, son Maître. A peu près tout, sauf ça, sauf laver les pieds de ses disciples. Parce qu’en faisant ainsi, il n’assume plus son rôle de Maître, il prend la place de l’esclave ! Inadmissible, tout simplement !

Ce geste surprenant est l’occasion, pour Jésus, de donner encore un enseignement à ses disciples : Vous m’appelez « Maître » et « Seigneur », et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous lavez les pieds les uns les autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. Et voilà le service élevé au rang de ‘sacrement’, de signe de la présence de Jésus en nous. Les actes de charité ne sont plus facultatifs ; ils font partie de l’être chrétien ! Si Jésus l’a fait pour nous, comment ne pas le faire pour les autres ! Si Jésus s’est fait serviteur pour ses disciples, et à travers eux, pour nous tous, comment ne pas apprendre de lui à nous mettre au service les uns des autres ? Ce soir, le Christ prend la dernière place, celle que personne ne lui prendra : ce faisant, il ouvre un chemin nouveau. Pour être quelqu’un dans le monde de Dieu, il ne faut pas briller par sa gloriole, ni par ses beaux vêtements, ni par sa richesse matérielle. Pour être quelqu’un dans le monde Dieu, il faut briller par son esprit de service, il faut briller par son vêtement de travail au service des autres, il faut briller par la richesse de celles et de ceux qui ont eu besoin de nous. Ce que vous avez fait à l’un de ses petits qui sont frères, c’est à moi que vous l’avez fait.

Le service de Jésus ne se limite pas au lavement des pieds. Il pose encore un autre geste en ce soir : il s’offre sous le pain et le vin, qui deviennent le sacrement de sa présence perpétuelle au milieu de son peuple. En se faisant notre nourriture pour la vie éternelle, il nous sert encore plus grandement que par le lavement des pieds. En nous lavant les pieds, il se faisait esclave, volontairement ; mais l’homme peut apprendre à s’en passer ; ne l’a-t-il pas déjà appris et ne s’en accommode-t-il pas finalement, avec bonheur ? Mais, dans le même temps, il a appris à se passer de Dieu. Et depuis, il oublie de se mettre au service des autres. Pas trop grave, diront certains ! Progrès extraordinaire, diront d’autres. En se faisant nourriture, par contre, Jésus se fait notre indispensable ! Qui pourrait se passer de manger ? Personne, à moins de vouloir mourir ! Ce soir, Jésus non seulement se fait serviteur et nous dresse la table, mais en plus il se fait nourriture, il s’offre lui-même à nous pour que sa vie puisse grandir en nous. L’Eucharistie est ainsi certainement le sacrement de la charité de Dieu envers nous. Un repas, deux signes, une même réalité : Dieu se donne à son peuple pour qu’il puisse vivre. Dieu fait tout pour nous faciliter la vie éternelle : il nous sert et s’offre à nous en nourriture. N’avons-nous pas la belle vie finalement ? Tout nous est donné, gratuitement. Un vrai service digne d’un paradis : Dieu nous sert, Dieu nous nourrit, Dieu nous fait vivre.

Alors, que demander de plus ? Pour reprendre une citation de l’Ecriture : Nous sommes des dieux ! Soit, mais souviens-toi : Dieu sert, Dieu nourrit, Dieu fait vivre ! Qu’attends-tu pour exercer à ton tour ta charité envers les autres, toi qui es désormais, en Jésus, comme Dieu ? Il s’est fait serviteur, tu seras serviteur, toi le frère ou la sœur de Jésus ! Ce sera ton titre de gloire ! Pour toute éternité. Amen.








(Image de Jean-François KIEFFER, in Couleurs d'Evangile, éd. Siloé)

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