Célébrons les merveilles de Dieu pour nous !
Oui, en ce jour de fête mariale, c’est vers Dieu que nous sommes invités à regarder. Et c’est Marie elle-même qui tourne ainsi notre cœur vers celui qu’elle chante dans le Magnificat. Elle égrène toutes les merveilles que Dieu fait pour son peuple ; elle invite à contempler déjà ce monde nouveau qu’il construit pour l’humanité. Un monde où les petits seront respectés, protégés, rassasiés ; un monde qui verra la réalisation de toutes les promesses divines faites à travers le temps à Abraham et à ses successeurs, un monde définitivement délivré du Mal.
La Bible étant muette sur la fin terrestre de Marie, la liturgie nous fait revivre les commencements de l’histoire, lorsque Marie, ayant acceptée d’être la Mère du Sauveur, s’en va se mettre au service de sa cousine, bien plus âgée, et enceinte elle-aussi, par la grâce de Dieu. L’Evangile de notre fête nous présente ainsi l’arrivée de Marie chez son ainée et ce dialogue entre ces deux femmes qui se savent choisies par Dieu pour une histoire qui les dépasse : la plus âgée pour être la mère du Précurseur, la plus jeune, la Mère du Sauveur. En ces deux femmes, la première et la nouvelle alliance se rencontrent, et le lien est établi entre le peuple que Dieu s’est donné depuis les origines et ce peuple qu’il veut reconstruire en Jésus, son Fils, offert pour le salut de tous. Cette nouvelle création est marquée par la joie d’accueillir Dieu lui-même au cœur de la vie des hommes : comment ai-je ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? En Marie qu’elle accueille, Elisabeth a conscience d’accueillir bien plus grand encore et déjà l’enfant qu’elle porte en son sein tressaille d’allégresse ! Ce monde nouveau est tout juste annoncé, que déjà les hommes peuvent se réjouir : rien ne s’opposera plus à la réalisation du projet de salut que Dieu porte pour nous, puisque Marie a choisi de le suivre en s’offrant à Dieu pour qu’il puisse prendre corps. Nous pouvons en être convaincus : voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ.
Ce jour, Dieu l’a préparé de longue date puisque, selon notre foi, il a préservé Marie du péché des origines. Ainsi, depuis son premier jour, elle était tout entière tournée vers celui qui l’a appelée pour être la Mère de son Fils. Comment dès lors ne pas croire que, ayant préservé Marie au commencement de sa vie, il ne la protège encore au terme de sa vie ? Celle qui n’a pas été dégradée par le péché, ne sera pas davantage dégradée par la mort. Puisqu’elle n’a été que oui à Dieu, puisqu’elle a suivi son Fils en toute chose, jusqu'au pied de la croix, elle le suivra désormais dans sa gloire. Elle annonce ainsi à tous les hommes quel est leur destin. A tous ceux qui suivront son Fils, à tous ceux qui embrasseront l’Evangile pour en vivre, sont assurées la victoire sur le Mal et la gloire d’une vie en Dieu pour toute éternité. Le Christ est ressuscité des morts pour être parmi les morts le premier ressuscité. C’est là notre foi. A la suite de Marie, entrée dans la gloire de son Fils à cause de son obéissance à Dieu, nous est montré le chemin à suivre pour parvenir à notre tour à la gloire du ciel. C’est là notre espérance. Ce chemin, c’est le chemin de la charité, le chemin de l’abandon entre les mains du Père.
En cette fête de l’Assomption, rendons grâce à Dieu pour les merveilles qu’il a faites en Marie. Mais célébrons aussi les merveilles qu’il ne cesse de faire pour nous. Il ne nous laisse pas seul face au péché, au Mal et la Mort. Par le don renouvelé de son Fils en chaque eucharistie, il nous en libère et nous appelle toujours à le suivre, pour être là où il sera. Il nous propose de vivre le oui de Marie pour construire avec lui un monde plus humain. Abandonnons-nous joyeusement entre les mains du Père ; il nous recueillera en son Royaume pour toute éternité. Amen.
(Photo de l'auteur - Eglise de Desesti - Roumanie)
(Photo de l'auteur - Eglise de Desesti - Roumanie)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire