Il
y a une totale incompréhension entre les Apôtres et ceux qui s’opposent à eux,
après s’être opposés, il y a peu de temps encore, à Jésus lui-même. Ils
pensaient en finir avec Jésus en le clouant sur une croix ; ils pensaient
que le tombeau était le moyen le plus sûr d’enterrer toute cette histoire. Et voilà
que ses compagnons, ses disciples, font resurgir son nom. Insupportable !
Tout bonnement insupportable ! Sans doute quelques coups de fouet bien
placés vont-ils mettre un terme à ce resurgissement du nom de Jésus.
Faut-il
donc qu’ils soient naïfs pour croire qu’ils arrêteront ainsi ceux qui parlent
de celui que la mort n’a pu retenir ? Faut-ils qu’ils soient naïfs pour
espérer faire taire la voix de Celui qui, à travers ses Apôtres, parle
maintenant d’au-delà de la mort ? Les Apôtres ont acquis la certitude que Jésus
est bien vivant ; ils ont expérimenté sa présence réelle à leurs côtés :
plus rien ne peut leur faire peur, et certainement pas le fouet qui a déchiré
le dos de leur Seigneur et Maître. S’il a subi le fouet, ils le subiront eux-aussi,
tout heureux de suivre ainsi le
chemin de Jésus.
D’où
leur vient ce courage ? D’où leur vient cette force de caractère ? La
semaine passée, la liturgie nous les montrait encore tous enfermés à double tour, par crainte des Juifs. Aurions-nous tous
sous-estimé la puissance de l’Esprit Saint que Jésus a répandu sur eux ? C’est
bien cet Esprit qui est évoqué par Pierre lui-même dans sa réponse au
grand-prêtre. Cet Esprit leur donne la force d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Car
là est bien la leçon de ce dimanche : avec les Apôtres, nous devons obéir
à Dieu. Obéir, non pas de manière servile, comme des esclaves, mais comme un
ami peut obéir à un ami en entrant dans le projet qu’il porte ; obéir
comme un ami qui fait tout ce qu’il faut, tout ce qu’il doit, pour que l’œuvre de
son ami, qui a besoin de lui, réussisse. Jésus ne leur a-t-il pas dit, ne nous a-t-il
pas dit, que désormais, il ne nous
appelait plus serviteur mais ami, parce que le serviteur ignore ce que veut
faire son maître ? Disciples de
Jésus, connaissant son œuvre de salut pour tous les hommes, nous devons obéir à
Dieu plutôt qu’aux hommes, refusant les modes passagères, choisissant toujours
la vérité et la justice, même si ce chemin est exigeant. Connaissant l’œuvre de
Dieu, connaissant surtout l’immense amour qu’il a déployé pour nous, comment ne
pas entrer avec lui en résistance ? Comment ne pas obéir à son Esprit
Saint, qui veut le meilleur pour nous, le meilleur pour chaque homme ? Et
si cela passe par des moqueries, qu’importe au fond : l’amour de Dieu est
plus fort que les moqueries. L’amour de Dieu est plus fort que tous les coups
que nous pouvons prendre, au propre comme au figuré.
Apprendre
à obéir à Dieu, comme les disciples qui étaient partis à la pêche et qui n’avaient
rien pris, mais qui, sur l’ordre de Jésus, relancent les filets et les tirent à
terre remplis comme jamais. Obéir à Dieu, comme Pierre devra apprendre à le
faire, en réaffirmant son amour sincère pour l’ami qu’il avait trahi et qui se
voit confier la charge de tout le peuple que Dieu se choisit et appelle à vivre
avec lui. Obéir à Dieu, en ayant conscience que ce n’est pas toujours nous qui mettrons notre ceinture et qu’un autre nous
emmènera là où nous ne voudrions pas aller. L’obéissance à Dieu devient
ainsi l’expression de notre attachement à la mission qu’il nous confie, l’expression
de notre reconnaissance pour l’amour qu’il déploie pour nous, jour après jour,
l’expression de notre indéfectible attachement à la personne du Christ, mort et
ressuscité pour nous.
Obéir à Dieu n’est-ce pas finalement simplement aimer Dieu et son Christ plus que tout ? L’obéissance, ainsi comprise, ne nous déresponsabilise pas ; au contraire, elle nous fait grandir et aimer mieux celui qui a tout donné par amour pour nous. En obéissant à sa parole, en laissant son Esprit nous guider, nous répondons à cet amour et nous le répandons autour de nous. N’est-ce pas ce qui est demandé à tout disciple ? En toute simplicité ! Amen.
Obéir à Dieu n’est-ce pas finalement simplement aimer Dieu et son Christ plus que tout ? L’obéissance, ainsi comprise, ne nous déresponsabilise pas ; au contraire, elle nous fait grandir et aimer mieux celui qui a tout donné par amour pour nous. En obéissant à sa parole, en laissant son Esprit nous guider, nous répondons à cet amour et nous le répandons autour de nous. N’est-ce pas ce qui est demandé à tout disciple ? En toute simplicité ! Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
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