Tout le monde te
cherche !
C’est ainsi que les disciples interpellent Jésus lorsqu’il le retrouve, après
qu’il soit sorti prier. La veille, il a passé un temps certain à guérir des
malades de toutes sortes, à commencer par la belle-mère de Simon. Ce temps, seul
à l’écart, pour prier, est bien nécessaire à Jésus. La foule ne lui laisse
guère de repos : même après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des
démons. Je peux comprendre qu’il ait envie d’un peu de tranquillité !
Tout le monde te
cherche !
Les disciples semblent presser leur Maître. Il faut que tu viennes, il y a
urgence. Et c’est compréhensible. En temps de crise (c’est bien la situation de
ceux et celles qui sont malades ou possédés), rencontrer quelqu’un qui peut
quelque chose pour vous, c’est réconfortant. Cela signifie que votre situation
anormale peut prendre fin. Quelque chose de neuf peut commencer pour vous ;
de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives s’ouvrent devant vous ! Qui
ne chercherait une telle rencontre ? Qui ne voudrait pas croiser celui qui
peut le rendre libre, le guérir, le sauver ? Oui, ils sont nombreux à
chercher Jésus ; mais le cherchent-ils pour la bonne raison ?
Tout le monde te
cherche ! Jésus
ne semble pas pressé de répondre à cette attente. Au contraire, il pousse ses
disciples à partir, à aller plus loin avec lui : Allons ailleurs, dans les villages voisins. Un moyen d’échapper à
la foule ? Peut-être, mais nous savons que la foule le suit et le suivra
partout ! Pourquoi ne pas profiter de cette célébrité ? Pourquoi ne
pas profiter de l’engouement de la foule pour sa personne ? Parce que la
foule ne voit pas pourquoi Jésus est venu. Elle ne veut que la satisfaction
immédiate d’un désir, sans voir plus loin, sans voir en Jésus plus qu’un simple
guérisseur. Ont-ils seulement compris le message de Jésus ? Jésus veut
aller plus loin, non pas parce que ailleurs il y a aussi des malades à guérir,
mais parce qu’il a un message à proclamer : Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je
proclame l’Evangile. Les signes que Jésus pose, ne sont qu’une illustration
du message qu’il doit annoncer ; les signes sont l’Evangile rendu visible.
Ils disent que la Bonne Nouvelle d’un monde nouveau est une réalité ; ils
disent que le temps du Messie qui vient faire toute chose nouvelle est bien là.
Mais l’essentiel n’est pas dans les signes ; l’essentiel est dans la
conversion que ces signes devraient produire ; l’essentiel est dans le
message à annoncer pour que les gens croient, et qu’ils croient vraiment.
Tout le monde te
cherche !
Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes cherchent Jésus. Mais pourquoi ?
Qu’attendent-ils de lui ? Une guérison ? Un mieux-être ? Ou
cherchent-ils à le connaître en vérité pour marcher à sa suite et répandre avec
lui le règne de Dieu ? Nous-mêmes, chrétiens de longue date, que
cherchons-nous en allant à la rencontre de Jésus ? Un peu de réconfort ?
Un peu de chance pour une vie meilleure ? Cherchons-nous Jésus pour nous
servir de lui ou pour le suivre ? Ce qu’il pourrait faire pour nous est-il
plus important pour nous que ce qu’il a à nous dire ? Entre patte de
lapin, fer à cheval et trèfle à quatre feuilles, Jésus n’est-il qu’un gris-gris
de plus ?
Si
Jésus semble ainsi s’échapper, ce n’est peut-être pas sans raison. Il veut que
nous le cherchions, mais que nous le cherchions pour de bonnes raisons. Nous le
découvrirons en vérité lorsque nous aurons lâché nos fausses images de lui ;
nous le trouverons lorsque notre espérance aura été purifiée ; nous le
trouverons lorsque notre amour aura reconnu son amour ; nous le trouverons
lorsque son Evangile aura pénétré nos cœurs. Celui que nous découvrirons alors
ne sera pas un faiseur de miracle, mais le Crucifié, celui qui donne sa vie
pour nous, par amour. C’est au pied de la croix que nous trouverons celui que
nos yeux ont cherché.
En
attendant, avec ses disciples, faisons route avec lui, écoutons-le,
découvrons-le à travers son enseignement, comprenons bien les signes qu’il
pose. Il n’est pas un magicien qui peut tout ; il n’est pas un médecin qui
guérit de tout ; il est celui que Dieu envoie. C’est celui-là que nous
devons confesser ; c’est celui-là
que nous devons suivre ; c’est celui-là que nous devons aimer. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
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