Dieu veut refaire une
alliance avec nous. C’est, en substance ce que nous dit le prophète Joël dans
la première lecture entendue. Malgré le péché de l’homme, malgré tant
d’alliances jamais vraiment tenue par les hommes, Dieu invite à nouveau à se
tourner vers lui ; Dieu se propose à nouveau de faire miséricorde et
d’oublier que l’homme s’éloigne sans cesse de lui. Cette alliance nouvelle
s’adresse à tous, grands et petits, jeunes et vieux. La bonté du Seigneur n’a
pas de limite.
Dieu a fait une alliance
avec nous. C’est ce qu’affirme Paul dans la seconde lecture. Une alliance
scellée dans le sang de Jésus, son Fils. Une alliance qui apporte à nouveau et
définitivement le pardon de Dieu, si l’homme le veut. Laissez-vous
réconcilier avec Dieu ! Une alliance qui nous entraîne sur le chemin
de la sainteté, le chemin à suivre lorsqu’on est en amitié avec Dieu, avec le
Christ.
Dieu fait alliance avec
nous. C’est une donnée permanente de notre foi. Dieu attend toujours que nous
répondions à sa proposition d’alliance. Et le Carême qui s’ouvre aujourd’hui se
veut un temps favorable pour que nous puissions répondre. Il est le temps où
nous cessons de dire : je le ferai demain ; aujourd’hui, je n’ai pas
le temps. Le temps du Carême nous est ainsi offert par Dieu pour saisir la
chance d’actualiser dans notre vie l’alliance nouvelle conclue dans le sang de
son Fils. Aujourd’hui, nous pouvons décider de prendre ce temps de Carême pour
vraiment entrer en démarche d’alliance, pour faire vraiment de la Parole de
Dieu le centre de notre vie.
Trois chemins nous sont
proposés pour vivre cette alliance, pour signifier que nous nous mettons en
route. Il y a d’abord le partage, signe d’une solidarité avec ceux qui ont moins
de chance que nous. En donnant librement une part de notre avoir, nous voulons
révéler que notre être chrétien ne saurait se satisfaire d’une situation où une
majorité d’hommes n’a pas le minimum pour vivre. En acceptant de céder une
partie de notre avoir, nous témoignons concrètement notre volonté de vivre la
fraternité évangélique à la suite du Christ et des Apôtres.
Il y a ensuite le chemin de
la prière personnelle. Prendre du temps pour rencontrer Dieu chaque jour, comme
on rencontre un ami, pour un cœur à cœur avec celui qui donne sens à notre vie.
S’engager sur le chemin de la prière, c’est aussi vouloir écouter Dieu et
laisser sa Parole résonner en nous. C’est aussi porter devant Dieu les soucis
de notre monde, et plus particulièrement aujourd’hui, le souci de la paix. Trop
de bruits de bottes se font entendre à cause de la bêtise et de l’entêtement
des hommes. Nous ne saurions accepter de nous préparer à Pâques sans demander à
Dieu la grâce de la paix retrouvée, une paix juste et durable, où le vainqueur
n’écrase pas et n’humilie pas le vaincu. Il nous faut croire qu’une telle paix
est possible. Il nous faut la demander, encore et toujours.
Il y a enfin le chemin du
jeûne. S’abstenir de nourriture pour creuser en nous la faim véritable et nous
situer en vérité face à l’indispensable nourriture. S’abstenir de nourriture
pour découvrir à frais nouveau que Dieu se fait notre nourriture, et que si
nous mettons en lui notre confiance, rien ne saurait nous manquer. Jeûner,
c’est aussi accepter de se priver pour un meilleur partage avec ceux qui n’ont
rien.
Dieu veut faire alliance
avec nous : c’est son engagement permanent. Dieu veut faire alliance avec
nous : et le Christ est venu la renouveler. Dieu veut faire alliance nous :
l'Esprit Saint nous en donne la certitude. Dieu veut faire alliance avec nous :
et maintenant ? Maintenant, il n’attend plus que notre réponse. Serons-nous
chiche de lui répondre favorablement ? Nous avons tout un carême pour nous
décider. Amen.
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