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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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dimanche 19 avril 2015

03ème dimanche de Pâques B - 19 avril 2015

Avec les Apôtres, témoignons...

(Texte repris et corrigé ce 19 avril, la première version publiée était incomplète. Erreur dans la version téléchargée. Avec toutes mes excuses)




Il existe une grande différence entre ces hommes que nous avons vu rentrer chez eux, sur le chemin d’Emmaüs, ceux que nous rencontrons aujourd’hui à Jérusalem, et Pierre et les autres disciples qui témoignent sans haine et sans peur devant tout le peuple, au moment de la Pentecôte. Pour combler cette différence, il n’y a qu’un chemin à suivre, le chemin qui mène de Jérusalem à Emmaüs. Parce qu’il nous faut revenir là pour bien comprendre la suite.
 
Comme ils sont tristes, ces deux hommes qui s’en retournent chez eux au soir de Pâques. Et on les comprend. Leur ami et maître est mort, de façon ignominieuse. Ils avaient fondé en lui de grands espoirs, et voilà que tout s’achève sur une croix. Il ne reste rien de leur espérance ; il ne reste rien qui puisse les remettre en joie. Quand cet étranger s’approche d’eux, leur tristesse devient perplexité : en voilà un qui vient de Jérusalem comme eux et qui ne sait pas ce qui s’est passé ! Tout Jérusalem ne parle que de ça et il ne sait rien ? Alors ils consentent à raconter : à raconter les événements, à raconter leurs espoirs, à raconter leur désillusion, à raconter des bavardages de bonnes femmes. Pensez donc, elles disent qu’il est vivant ! 
 
Comme ils sont tourneboulés par les dires de cet étranger. On ne sait pas trop par le détail ce qu’il leur a dit ; juste qu’il leur a expliqué, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, dans toute l’Ecriture, ce qui concernait [Jésus]. Ils sont tellement remués qu’ils invitent cet étranger à rester auprès d’eux. Reste avec nous ! Il y a dans cette demande quelque chose d’une espérance qui renaît, quelque chose d’une joie qui revient, quelque chose d’une foi qui pointe à l’horizon. Ils ne savent pas encore comment l’exprimer, mais ils sont sûrs d’une chose : ils veulent encore l’entendre. En voilà un qui leur a fait du bien ! 
 
Comme ils sont heureux après la disparition de l’étranger. Ils ont reconnu Jésus. Non pas à sa voix, ni à son apparence, mais à un geste, un geste banal à souhait puisque c’est le geste de toute prière de table à l’époque. Pensez donc : il a pris du pain, l’a rompu et le leur a donné. Cela a suffi pour qu’ils comprennent : cet homme, cet étranger qui leur a fait du bien en leur parlant sur la route, c’est Jésus. Les femmes avaient raison ; il est vivant. Ils n’ont plus qu’une envie : le dire à tous ses amis. Ils refont le chemin inverse, en courant pour finalement s’entendre dire ce qu’ils avaient expérimenté : le Seigneur est vraiment ressuscité : il est apparu à Simon Pierre. A leur tour, ils racontaient tout ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. 
 
Comme ils sont surprenants, lorsqu’ils sont réunis après que les uns aient fait l’expérience d’Emmaüs et que Pierre ait vu le Seigneur. Car enfin, combien de preuves leur faudra-t-il  pour  être vraiment convaincus de la résurrection de Jésus ? Alors qu’ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Il y a là les deux dont nous avons rappelé le chemin intérieur fait lorsqu’ils rentraient à Emmaüs ; il y a là Pierre et tous les autres qui venaient juste pourtant de parler des rencontres qu’ils avaient faites ! Et même après avoir vu les plaies dans ses mains et ses pieds, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement. Jésus va reprendre une seconde fois l’enseignement qu’il a déjà donné : il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Ecritures. De la crainte et la surprise, ils passent enfin à la foi ; ce n’est pas dit, mais nous le sentons. Après avoir vu Jésus, après l’avoir vu manger, après l’avoir entendu expliquer les Ecritures, comment ne pourraient-ils pas enfin croire ? Comment pourraient-ils ne pas enfin comprendre ? 
 
Comme ils sont courageux, cinquante jours plus tard, lorsque, ayant reçu l'Esprit Saint, ils ouvrent enfin portes et fenêtres, et osent se tenir devant le peuple pour lui annoncer : ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas garder pour eux cette bonne nouvelle de la résurrection. Ils ont compris qu’il fallait qu’il en fût ainsi. Quand ils s’adressent au peuple, ce n’est pas pour l’accuser. Ils ne rappellent que des faits : cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. Il y a, pour le peuple, la même espérance d’être sauvé ; il y a, pour le peuple, la même joie à vivre. Les disciples ne sont pas accusateurs, ils sont témoins du Dieu vivant et vrai, du Dieu plus fort que la mort, du Dieu qui offre à tout homme le salut. 
 
Comme les disciples, nous avons aujourd’hui à être témoins de Jésus, mort et ressuscité, par notre vie et par notre témoignage. Les hommes, aujourd’hui comme hier, ont besoin que quelqu’un leur dise qu’ils sont sauvés, qu’ils sont appelés à une vie sans fin, grâce au Christ, livré pour nos péchés. Les hommes, aujourd’hui comme hier, ont besoin de se savoir aimé, inconditionnellement. Qui le leur dira si nous n’osons pas ? Amen.
 
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Presses d'Ile de France)

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