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dimanche 5 avril 2015

Saint Jour de Pâques - 05 avril 2015

De simples signes pour dire l'impossible !




On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. J’imagine sans peine ce que Marie-Madeleine a pu vivre en se rendant au tombeau de très bonne heure et en le découvrant, non seulement ouvert, mais encore vide. Dans son cri lancé aux disciples, s’entend tout son désarroi. A l’impensable (la mort infâmante de celui qui faisait le bien là où il passait et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable), à l’impensable donc s’ajoute l’abject : on aurait enlevé le corps de Jésus. Que ce soit chez saint Marc dont nous avons entendu l’Evangile au cours de cette nuit, ou que ce soit chez saint Jean, ce matin, la même difficulté ressort : il semble impossible de croire à l’impossible ! Jésus est mort, il a été mis au tombeau. Si ce matin il n’y est plus, c’est qu’on a volé son corps. Que voulez-vous : un mort + un tombeau vide = on l’a enlevé. 1 + 1 = 2. Il ne peut en être autrement. C’est d’une précision quasi scientifique ! Il n’y a pas d’autre explication possible pour Marie-Madeleine. 
 
Observons alors Pierre et Jean qui vont de ce pas, et en courant, vérifier les dires de Marie-Madeleine. Sont-ils déjà en train de se remémorer certaines paroles de Jésus, lorsqu’il leur a annoncé sa mort et sa résurrection ? Ou vont-ils juste vérifier que le chagrin de Marie-Madeleine ne l’a pas induite en erreur ? Serait-il possible qu’elle se soit trompée de tombe, par exemple ? Ils arrivent sur place, et trouvent les choses comme annoncées : un tombeau ouvert, vide, et des linges bien posés, le suaire bien roulé à sa place.  Les deux voient la même chose, mais d’un seul il est dit : il vit et il crut. Pour l’un, c’est sans doute un mystère encore ; pour l’autre, une évidence : personne n’a enlevé le corps de leur Seigneur, il est ressuscité ! L’impossible s’est produit ! Dieu, qui a été particulièrement silencieux durant le procès de Jésus, parle avec éclat dans de simples linges, simples signes pour dire l’extraordinaire : la mort est vaincue par la vie. Comme le chante la séquence de Pâques, la mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne. Cela ne s’explique pas ; cela se découvre, cela se voit dans des signes, cela se croit. Tout est possible à Dieu, même faire mourir la mort alors même qu’elle pensait avoir triomphée par le bois de la croix. L’arbre de mort devient arbre de vie ; et la tombe devient le berceau de cette nouvelle vie. Désormais, Jésus n’est plus à chercher chez les morts ; il est à chercher du côté de la vie ; il est à trouver là où les hommes font triompher la vie. C’est par lui, le Ressuscité, et à sa suite, que les hommes peuvent faire triompher la vie. 
 
Nous n’aurons rien d’autre que les mêmes signes (un tombeau ouvert, des linges rangés) et le témoignage des disciples pour fonder notre foi en celui qui a vaincu la mort. Pas plus aujourd’hui qu’hier, nous ne pouvons attendre de manifestation extraordinaire. Jésus nous a tout donné de son vivant. Sa Parole, à laquelle s’ajoute pour nous la parole des Apôtres qui ont rencontré Jésus ressuscité, doit suffire à fonder notre foi. Celui qui a passé en faisant le bien continue de passer au milieu de nous en faisant le bien. En devenant à notre tour ses disciples, nous devenons ses instruments, et l’Eglise, le sacrement de sa présence au monde de notre temps. Il ne peut être présent aujourd’hui que s’il est vraiment ressuscité. L’Eglise ne nous invite pas à suivre un mort, mais celui qui a vaincu la mort, celui qui est toujours vivant, et qui vit à travers nous, et qui rejoint les hommes de notre temps à travers nous, à travers notre témoignage, à travers le bien que nous pouvons leur faire. 
 
Face au mystère de la résurrection et aux signes laissés, plusieurs attitudes sont possibles : il y a ceux qui, à l’exemple de Marie-Madeleine, cherchent une explication plausible. Certains, à l’image de Jean, voient et croient, presque instantanément. D’autres, à l’image de Pierre, ont besoin de plus de temps. Mais tous sont invités à la même foi, au même témoignage d’amour. Si le Christ est ressuscité, nous devons rechercher les réalités d’en-haut. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une petite vie médiocre, tournée seulement vers les réalités de la terre. Nous devons regarder plus haut, agir plus grand, pour le bien de tous. Puisque le Christ n’a pas été retenu dans l’endroit confiné de son tombeau, nous ne pouvons pas rester confinés dans le tombeau d’une vie uniquement terrestre. A notre tour, sortons de nos étroitesses, ouvrons-nous à la vie en grand, à la suite de Jésus, Christ et Seigneur. Il est ressuscité pour que nous puissions vivre ; il est ressuscité pour nous ouvrir le chemin de la vie avec Dieu, en Dieu pour toujours. C’est à cette hauteur que nous veut Dieu ; c’est à cette hauteur que nous devons vivre. 
 
Le mystère de la résurrection ne concerne pas uniquement Jésus. Il impacte profondément notre vie et notre manière d’aborder le monde. Malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer, nous devons croire que la vie aura désormais toujours le dernier mot, nous devons vivre avec cette certitude que rien ne peut nous atteindre si nous gardons les yeux fixés sur Jésus Christ. Céder à la peur face à l’avenir, céder au pessimisme ambiant, c’est enfermer à nouveau le Christ dans son tombeau, c’est refuser d’accueillir la puissance de vie qu’il a délivré. Et cela ne se peut, car Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia.
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille dimanches et fêtes, éd. Les Presses d'Ile de France)

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