Le moins qu’on puisse dire, c’est que le
tableau dépeint par Jésus n’est guère réjouissant : Temple détruit, catastrophes
en tous genres, persécution… Il y a des dimanches où l’évangile semble bien
loin de la bonne nouvelle qui est censée nous faire vivre. Et pourtant, au
milieu de ce tableau bien sombre, il y a un impératif qui nous est rappelé et
une bonne nouvelle qui nous est annoncée.
L’impératif, c’est le témoignage : cela vous amènera à rendre témoignage. Il
est rappelé justement quand Jésus parle des persécutions qui attendent les
croyants. Un drôle de moment me direz-vous. Et pourtant, cela n’est-il pas le
rappel que, pour le croyant, tout est occasion de témoigner de celui qui nous
fait vivre : le Christ, qui le premier a livré sa vie ? Nous pouvons
donc vivre les épreuves d’une vie comme une occasion de montrer que notre vie
est orientée vers un bien supérieur et que notre espérance sera toujours plus
forte. Se lamenter devant les épreuves d’une vie n’a jamais permis de les
surmonter. Parler de celui qui nous fait vivre, témoigner de notre espérance,
voilà qui donne une coloration particulière aux épreuves traversées. Voilà surtout
ce qui peut nous donner la force de les surmonter. Notre foi n’est pas tant
faite pour nous éviter les difficultés d’une vie que pour nous permettre de les
vaincre. Si quelqu’un cherchait une raison pour se décider à croire en Dieu, en
voilà une qui me semble bonne ! La foi nous ouvre ainsi un horizon que nul
obstacle ne pourrait nous empêcher d’atteindre puisque nous marchons vers cet
horizon à la suite du Christ. S’il a livré sa vie pour nous, n’oublions jamais
que Dieu l’a ressuscité, faisant de lui notre chemin vers la vie éternelle. En lui,
nous avons déjà notre victoire sur le Mal et la Mort. Plus rien ne peut nous
faire peur.
Et c’est là que vient se greffer la bonne
nouvelle de ce dimanche : c’est moi
qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne
pourront ni résister ni s’opposer. Comprenez-vous bien ce qu’il affirme
ainsi ? Jésus nous dit que lui-même nous assistera. Le témoignage que nous
lui rendons vient de lui. Les mots de notre espérance, les mots de notre foi, c’est
lui qui nous les donne. Notre assurance dans l’épreuve vient de lui. Comment mieux
dire sa présence à nos côtés, y compris dans les moments difficiles ? Si
cela n’est pas une bonne nouvelle, que vous faut-il ? Devant les épreuves,
devant les catastrophes, le croyant peut puiser en Christ la force d’affronter
l’adversité, la force de résister au Mal, et l’espérance que rien n’est fini de
l’homme, la certitude que le Mal et la Mort n’auront jamais le dernier mot. Ils
ne l’ont pas eu quand le Christ était en croix ; ils ne l’auront pas
maintenant qu’il est ressuscité et qu’il est vivant en nous. Certes, l’épreuve est
et reste un moment difficile à passer, mais le croyant la vit avec le Christ,
celui qui a vaincu la mort même. Qui pourrait nous vaincre si nous restons
fidèles ? Personne !
Nous vivons une époque curieuse et
terriblement troublée. Nous ne manquons pas de raison de désespérer de l’homme.
Les conflits ne manquent pas. Les élections américaines ont plongé le monde
dans la stupeur et nous ne savons pas ce que nous réserveront les nôtres dans
six mois. L’invitation du Christ à témoigner de lui conserve toute sa
pertinence. Alors gardons les yeux fixés
sur Lui. Gardons sa Parole au cœur pour que jamais les mots nous manquent
pour lui rendre témoignage. Redonnons au monde une espérance, redonnons au
monde un sens, redonnons au monde le Christ. Il est pour tous les hommes source
de salut et de vie, aujourd’hui et toujours. Amen.
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