Dimanche dernier, nous avons terminé notre
année liturgique sur la contemplation du Christ en croix et cette promesse
faite à l’un des condamnés : aujourd’hui,
avec moi, tu seras dans le Paradis. C’était une belle manière de nous
rappeler que toute notre histoire est une histoire orientée vers cette
rencontre avec Jésus, mort et ressuscité, source de notre vie. Comment, après
une telle contemplation, reprendre cette année nouvelle ? La réponse nous
est donnée par le prophète Isaïe quand il nous dit : Venez, marchons à la lumière du Seigneur.
Marchons ! C’est donc une
invitation dynamique, une mise en route de manière résolue. L’invitation du
prophète semble même être pressante : il n’est plus temps de réfléchir. Quelque
chose de neuf se prépare, il faut en être ! The place to be, c’est la montagne du Seigneur vers laquelle le
prophète veut nous entraîner. Ne pas se mettre en route reviendrait à se tenir
hors du concert des nations, car nous ne sommes pas les seuls à nous mettre en
route : Vers elle afflueront toutes
les nations et viendront des peuples nombreux. Nous ne sommes pas les seuls
à être attirés ou concernés par cette nouveauté qui se prépare. Quel meilleur
moyen d’entrer dans une nouvelle année liturgique que celle-là : nous
décider à nous mettre en route, à bouger notre foi. Le croyant ne peut rester
patiemment assis dans son fauteuil en attendant que le Seigneur vienne à sa
rencontre. Il sait que le Seigneur vient ; il se doit de faire sa part ;
il se doit de se mettre en route. A partir du 08 décembre, nous aurons pour
modèle particulier Marie, puisque nous entrerons dans un Jubilé marial. Et qu’a
fait Marie lorsque le Seigneur s’est adressé à elle pour être la mère du Sauveur ?
Elle ne s’est pas confortablement installée chez elle ; elle s’est au
contraire mise en route rapidement pour
se rendre chez sa cousine Elisabeth, qui dans sa vieillesse allait connaître
quelque chose de neuf, puisque la voilà enfin enceinte, grâce à Dieu !
Avec Marie, mettons-nous en route sur les chemins qui mènent aux hommes, sur
les chemins qui mènent à Dieu.
Marchons
à la lumière.
Cette dynamique enclenchée par le prophète ne nous plonge pas dans l’obscurité
ou dans l’incertitude. Elle est une dynamique de vie, qui nous entraîne vers la
lumière. Je sais bien qu’à notre époque moderne, certains voudraient que la foi
soit strictement personnelle, et que les chrétiens retournent vers ces catacombes
d’où ils n’auraient jamais dû sortir. Comme s’il y avait d’un côté la vie
publique, forcément laïque (comprenons, pour eux, libérée de Dieu), et de l’autre
la vie religieuse, strictement personnelle, sans aucune prise sur la réalité
vécue par les hommes, sans aucune influence sur ce que peuvent vivre les hommes.
Les croyants seraient condamnés à une forme de schizophrénie. Le Jubilé de la
miséricorde que nous avons vécu nous rappelait fort justement que notre foi se
traduit en acte dirigé vers les plus faibles, les plus petits. La foi a donc
nécessairement une dimension publique, elle se vit au grand jour, en pleine
lumière. Lorsque nous choisissons de vivre notre foi, nous choisissons bien de
venir à la lumière. Là encore, nous prenons Marie pour modèle : si elle gardait dans son cœur tout ce qui
lui arrivait pour le méditer jour et
nuit, elle n’en a pas moins été celle qui a donné le Sauveur au monde. Elle
ne l’a pas gardé dans son sein ; elle ne l’a même pas gardé pour elle
toute seule ; elle a accueilli le Messie dans sa vie pour le donner à tous
les hommes.
Marchons
à la lumière du Seigneur ! Notre marche est orientée, notre vie
toute entière est orientée. Nous n’allons pas n’importe où ; nous ne
suivons pas n’importe qui. Celui qui nous met en route, au-delà du prophète, c’est
Dieu lui-même. Celui que nous nous apprêtons à accueillir, c’est celui-là même
que Dieu nous envoie, que Dieu envoie vers les hommes pour faire toutes choses
nouvelles. Que faut-il faire pour marcher
à la lumière du Seigneur ? La réponse est donnée par Paul dans sa
lettre aux Romains : rejetons les œuvres
des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Comprenons bien que
cette marche nous entraîne dans un combat : mais nous ne prenons pas les
armes pour nous dresser contre les autres, nous prenons les armes de la lumière pour nous dresser
contre le Mal, et d’abord le mal qui est en nous : Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour. A marcher à la lumière du Seigneur, nous
ne ferons rien de mal et nous ne craindrons pas le Mal. Nous rendrons au
contraire le monde plus beau, plus juste, plus fraternel parce que nous aurons revêtu le Seigneur Jésus Christ. Il est
la source de la vie véritable, il est l’amour véritable au cœur de la vie du
monde. Là encore écoutons Marie au long du Jubilé qui lui sera consacré à
Marienthal : son cantique d’action de grâce met en pleine lumière l’œuvre du
Seigneur dans la vie des hommes. En marchant à la lumière du Seigneur, avec Marie,
nous rendrons grâce de ce que le Seigneur accomplit en nous et par nous pour
rendre à ce monde sa beauté originelle, celle voulue par Dieu depuis les
origines : un monde où tous les hommes vivent en frères, un monde où tous
les hommes vivent en paix.
Si tu
crois que cela est possible, si tu veux participer à cette aventure, prends ton
bâton et viens : Marchons ensemble à la lumière du Seigneur, car il vient celui
qui sera juge entre les nations, celui
qui nous enseigne ses chemins, celui
qui nous conduit à la paix. Venez et tenez-vous prêts, car il est tout proche
le temps du salut. Amen.
(Dessin de Mr Leiterer)
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