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dimanche 30 avril 2017

03ème dimanche de Pâques A - 30 avril 2017

Il s'agit de Jésus le Nazaréen.





           Il y aura mis le temps, mais au final, il a tout compris et il ne cesse de le proclamer depuis. Il, c’est Pierre bien entendu, celui qui avait renié, celui qui n’avait pas toujours compris ce que Jésus voulait dire. Et ce qu’il a compris, c’est qu’au final, dans toute cette histoire, celui qui compte, c’est Jésus le Nazaréen et lui seul. Tout le reste, c’est de la littérature. Tous les autres, Pierre compris, ne sont que des serviteurs de Jésus, des proclamateurs de son mystère. C’est donc bien toujours à lui, Jésus, qu’il faut revenir. En toute chose, en tout temps. 
 
            Dans la force de l’Esprit Saint reçu au jour de la Pentecôte, Pierre annonce Jésus, le Nazaréen, en n’ayant même pas peur de rappeler aux hommes qu’ils l’ont supprimé. Et il le fait sans haine ; c’est un fait, désormais historique, et les hommes devront l’assumer non comme une tache dans leur histoire, mais comme ce moment qui aura permis à Dieu de libérer toute sa puissance de vie en ressuscitant Jésus d’entre les morts. Puisque Dieu lui-même ne reproche pas aux hommes la mort de son Fils, puisque Dieu lui-même fait de ce Fils mort le chemin vers la vie éternelle pour tous les hommes, Pierre ne peut pas davantage condamner ses coreligionnaires ; il ne peut qu’encourager ses contemporains à croire en Jésus, il ne peut que leur annoncer le salut. Au jour de la Pentecôte, comme dans la lettre que nous entendons en seconde lecture, c’est bien vers Jésus qu’il tourne le cœur des hommes, ce Jésus grâce à qui nous pouvons croire en Dieu. 
 
            Ce qui me surprend, c’est que la liturgie met ces affirmations fortes de Pierre en rapport avec l’évangile des disciples d’Emmaüs. Pierre n’y apparaît qu’à la fin, comme témoin de la résurrection. Mais ce n’est pas lui qui guidé Cléophas et son compagnon de tristesse et de désespoir vers Jésus. C’est Jésus lui-même qui se révèle lentement et patiemment à eux, comme il l’a fait pour d’autres. Il le fait au moyen de deux éléments : le pain partagé qui sera déterminant pour ces deux hommes, et la parole partagée qui aura préparé leur cœur à cette reconnaissance. C’est comme si Jésus formait à distance Pierre et les autres disciples à qui cette histoire sera rapportée. Ils n’auront pas à prouver la résurrection, mais à l’annoncer. Ils n’auront pas à l’expliquer, mais à rappeler, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Car ce Jésus, si son histoire est récente pour Pierre et ses compagnons, est présent dans le projet de Dieu depuis le commencement du monde. Je pourrais longtemps désirer savoir ce que Jésus a dit à Cléophas et à l’autre disciple, en vain. Pourtant, en ouvrant les Ecritures à mon tour, en les relisant à la lumière de Pâques, je peux comprendre ce qu’il leur a dit, et je peux refaire le chemin d’Emmaüs. Je deviens alors ce second disciple qui n’a pas de nom, parce qu’il prendra alors mon nom. Ce deuxième disciple, c’est chaque homme, chaque femme, qui prendra le temps d’ouvrir les Ecritures pour y découvrir le projet d’amour de Dieu pour les hommes. Par la lecture amoureuse de la Parole, notre cœur deviendra brûlant en nous, brûlant de cet amour que Dieu communique, brûlant aussi du désir de connaître réellement celui qui y est ainsi annoncé. Et nous serons alors conduit naturellement à l’Eucharistie dans laquelle Jésus se donne encore et toujours aux hommes, dans le pain rompu et la coupe partagée. Ainsi, en chaque eucharistie, c’est bien la rencontre d’Emmaüs qui se rejoue ; en chaque eucharistie, c’est bien Jésus qui est remis au cœur brûlant de nos vies. En chaque eucharistie, il nous est redit ce qu’affirmait Pierre au jour de la Pentecôte : il s’agit de Jésus le Nazaréen. Vous pourrez triturer les Ecritures dans n’importe quel sens, c’est à Jésus que vous viendrez. Vous pouvez partager le pain en autant de morceau que vous voulez, c’est toujours Jésus qui sera révélé, présent, vivant au milieu de nous. Et lorsque vous croiserez un disciple de Jésus, vous le saurez authentique si c’est vers Jésus qu’il vous mène, et non vers lui. 
 
            Pierre avait donc tout dit, et il nous suffit de le répéter. Pierre avait tout dit, et nous devons le redire à notre tour : il s’agit de Jésus le Nazaréen, celui que Dieu a fait chemin de vie en le ressuscitant d’entre les morts. Le proclamer, à temps et à contretemps, c’est assurer le salut aux hommes de bonne volonté. C’est la seule mission de l’Eglise ; c’est la mission de tout baptisé. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, et nous ne saurions le taire. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, et il nous faut l’annoncer. Tout le reste, ce sera son œuvre à lui, Jésus, lorsque l’ayant découvert par notre annonce, le cœur des hommes sera prêt à le laisser agir. Oui, il s’agit de Jésus le Nazaréen, le même hier, aujourd’hui et dans les siècles des siècles. Amen.

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