Qui
vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a
envoyé. Ce
discours, adressé aux seuls Apôtres, nous invite à réfléchir en ce dimanche sur
cette notion de l’accueil. Jésus en fait une attitude spirituelle et le lien
fait par la liturgie entre ce passage de l’Evangile de Matthieu avec les deux
autres lectures nous permet d’en mesurer l’importance. Accueillir est une
attitude fondamentale pour le croyant.
Qui faut-il accueillir ?
Fondamentalement, c’est le Christ qu’il faut accueillir, c’est un fait. Mais puisque
le Christ ne parcourt plus nos routes comme il a parcouru jadis les routes de
Palestine, accueillir le Christ, c’est accueillir ceux qu’il envoie. En cette
fin d’année pastorale, les prêtres nouvellement ordonnés vont célébrer leur
première messe ; d’autres prêtres, plus âgés, vont célébrer leur jubilé. Certains
se préparent à changer de poste après les vacances. Autant d’occasion d’accueillir
le Christ rendu présent et agissant dans les sacrements célébrés par les
ministres ordonnés. Comment accueillons ceux que le Christ donne à son Eglise ?
Comment accueillons-nous ceux à qui le Christ confie son troupeau ? Comparons-nous
les anciens avec les nouveaux ? Dans la première lecture, nous voyons une
femme qui accueille celui qu’elle reconnaît comme un saint homme de Dieu. Non seulement elle l’accueille chez elle,
mais en plus, elle lui offre de l’installer. Elle accueille un prophète en sa qualité de prophète, elle recevra une récompense de prophète : celle
qui est sans enfant recevra un enfant pour combler ses jours. A quand remonte
la dernière fois que nous avons invité à notre table un prêtre, une religieuse,
quelqu’un que le Christ a choisi et envoyé en son nom ?
Dans l’épître aux Romains, Paul rappelle
que nous accueillons le Christ dans notre vie par le baptême. Ce n’est ni pour
faire joli, ni pour sacrifier à une coutume familiale. Le baptême nous
configure au Christ et nous rend participant de sa vie divine. Nous devons donc
mener une vie nouvelle. Accueillir le Christ doit marquer une étape, un
changement dans notre vie. Nous devons vivre, dès ici-bas, à la manière de Jésus
mort et ressuscité. Sa vie est en nous ; son Esprit vit en nous. Il nous
faut le laisser vivre ; il nous faut lui laisser la conduite de notre vie.
Si nous voulons être accueillis par Dieu au moment où nous quitterons cette
terre, nous devons toujours plus grandir dans l’amour du Christ et vivre de sa
vie. Il nous faut donc faire reculer le Mal, non seulement autour de nous, mais
d’abord en nous. La vie de ressuscité est une vie libérée du Mal et de la Mort.
L’accueil de l’autre, qu’il soit religieux ou non, est un signe de cette vie du
Christ en nous ; n’a-t-il pas, lui, accueilli tous ceux qui se tournaient
vers lui, justes ou pécheurs ? Nous aurions intérêt à relire en Matthieu
la fin du chapitre 25 : ce que vous
avez fait (ou pas) à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que
vous l’avez fait (ou pas). Et nous savons ce qui arrive à ceux qui n’ont
rien fait !
Accueillir le Christ est donc un incontournable
pour quiconque veut être accueilli dans le Royaume. A moins de vivre reclus sur
une ile déserte, les occasions ne manquent pas de l’accueillir, à travers ses
frères qui sont aussi les nôtres. A nous donc de le reconnaître dans celles et
ceux qui frappent à notre porte. A nous de l’accueillir à travers eux. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
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