Alors que viennent de commencer
officiellement les vacances d’été pour les enfants et les jeunes scolaires,
voici que l’Evangile proclame : Venez
à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous
procurerai le repos. C’est bien une invitation à nous reposer que nous
Jésus nous adresse, mais pas une invitation à ne rien faire. Les vacances en
Jésus, ce n’est pas les doigts de pieds en éventail à attendre que le temps
passe… Une double attitude caractérise celui qui se repose en Jésus.
D’abord, prendre sur lui le joug de Jésus.
Quiconque a pu observer une paire de bœufs ou de chevaux tirer un attelage ou
labourer un champ, aura pu constater que le joug, c’était tout sauf
léger ! C’est une vraie contrainte ! Comment alors Jésus peut-il nous
demander de porter un joug ? C’est qu’il ne s’agit pas de n’importe joug,
mais celui-là même que Jésus nous propose de porter. Certains l’identifient à
l’amour. L’invitation à se reposer près de Jésus serait alors une invitation à
aimer comme Jésus aime. Facile, pensez-vous ? N’oubliez pas que l’amour
recommandé par Jésus ne s’adresse pas uniquement à ceux qui nous aiment, mais
aussi à notre ennemi, à celui qui nous veut et nous fait du Mal. C’est un amour
absolu qui va jusqu’au pardon infini, soixante-dix-sept
fois sept fois. Il s’agit bien d’un amour à l’image de l’amour de Jésus qui
ira jusqu’à pardonner à ses bourreaux ! Est-ce facile de porter un tel
joug ? Je laisse chacun juge de la chose. Ce qui est certain, c’est que
cet amour-là vient de Dieu ; il nous est offert pour que nous le portions
au cœur même de notre monde. Jésus l’a porté avant nous ; il lui a permis
de franchir les portes de la mort ; il lui a permis de ressusciter et de
vivre. A défaut de sembler léger, ce joug est efficace et il rend la vie plus
légère.
La seconde lecture nous a permis aussi
d’identifier ce joug comme étant l’Esprit Saint. Frères, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de
l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. L’Esprit Saint est un don
qui nous saisit tout entier. Il ne s’agit donc pas seulement de l’accueillir
mais de le laisser vivre en nous, voire de vivre désormais à travers lui. Car
l’Esprit est bien notre vie. Si, par
l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez !
C’est à la fois simple parce que tout est donné ; mais c’est aussi à la
fois bien compliqué ; il s’agit après tout de tuer en nous l’homme pécheur. Et reconnaissons-le, quelquefois,
nous l’aimons bien cet homme pécheur ; nous aimons bien nos péchés
mignons. Nous sommes un peu comme la bonne du curé que chantait jadis Annie
Cordy : J’voudrais bien, mais j’peux
point ! Comme si vivre sous
l’emprise de l’Esprit Saint relevait d’un autre monde. Eh bien, figurez-vous
que c’est à cela que Jésus nous appelle : à vivre d’un esprit nouveau pour
construire un monde nouveau, un monde plus reposant parce que débarrassé de
notre capacité à faire le Mal, parce que débarrassé de notre capacité à tout
détruire. Un monde nouveau où tout ne sera que paix, amour, vérité, justice,
liberté, égalité et fraternité, pour tous et pour toujours.
En nous invitant à prendre sur nous son
joug, Jésus nous propose finalement de devenir
ses disciples, c’est-à-dire de marcher à sa suite pour apprendre de lui. Il
est celui qui a parfaitement vécu l’amour en toute chose et avec chacun. Il a
accueilli chacun de ceux qui s’adressaient à lui ; il est allé chercher
ceux qui étaient tenus éloignés ; il a guéri, pardonné, relevé, sauvé tant
d’hommes et de femmes à travers le temps et l’Histoire. Jamais il ne
s’épuise ; toujours il est à l’œuvre. Devenir son disciple, c’est
apprendre de Jésus comment vivre vraiment. Devenir son disciple, c’est
apprendre de lui comment laisser son Esprit vivre à travers nous. Jésus a donc
raison de nous dire que son joug est
facile et son fardeau léger. Il en parle en connaissance de cause ; il
ne cesse de porter ce fardeau avec nous. Amoureux du monde, il veut continuer à
l’aimer à travers nous. Sauveur du monde, il nous propose de participer à son
œuvre de salut. Prendre sur nous son joug, c’est vivre par Jésus, avec Jésus et
en Jésus tous les jours de notre vie, jusqu’à la fin des temps.
Comprenez-vous maintenant pourquoi nous
pouvons nous reposer en Jésus tout en prenant sur nous son joug ?
Parce que Jésus le porte avec nous, lui qui l’a porté bien avant nous. Il a
vaincu tous les obstacles en sa mort et sa résurrection. Il est le premier
celui qui a vaincu l’esprit du monde. Il est le premier et le seul à proposer
un monde vraiment nouveau, fait pour l’homme sauvé, pour l’homme qui veut aimer
et se laisser aimer. Laissez-vous donc séduire par ce monde proposé par
Jésus ; il n’est pas une utopie. Laissez-vous séduire par l’invitation de
Jésus à devenir son disciple ; c’est une vraie proposition d’Alliance pour
la vie et le bonheur. Laissez-vous séduire par Jésus ; il est le seul
Sauveur, le seul qui nous aime, le seul qui nous fait vivre. Amen.
(Dessin de Mr Leiterer)
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