Après avoir entendu les lectures de ce
dimanche, on peut être perplexe quant à la direction à suivre : faut-il
chercher Dieu ou se laisser chercher par lui ? En effet, le prophète Isaïe
nous commande de chercher le Seigneur tant
qu’il se laisse trouver, alors que dans l’évangile Jésus raconte la
parabole d’un maître qui va chercher des
ouvriers pour sa vigne. Alors, chercher ou se laisser chercher ? Les deux,
mon général !
Chercher
le Seigneur :
n’est-ce pas le travail de tout croyant ? Sans cesse mieux connaître ce Dieu
auquel il accorde sa foi. Oser se tourner vers lui malgré le mal que l’homme
est capable de faire. Revenir vers lui
quand l’homme s’est éloigné. Chercher le Seigneur,
ce n’est pas l’œuvre d’un moment, c’est l’œuvre de toute une vie, que l’on soit
bon ou méchant. En effet, si le passage entendu du prophète Isaïe insiste surtout
la nécessaire conversion à faire par l’homme qui s’est éloigné de Dieu, combien
plus la recherche de Dieu doit-elle être permanente une fois la conversion
effectuée, pour saisir toujours mieux les
pensées de Dieu et pouvoir suivre ses
chemins. Chercher le Seigneur revient
alors à s’attacher toujours à lui, à rester fidèle à son enseignement et à
éviter le Mal. C’est chaque jour qu’il nous faut chercher le Seigneur et nous souvenir que nous sommes à lui par le
baptême. C’est Martin Luther qui, chaque matin, écrivait sur son bureau : Je suis baptisé. Quelle meilleur formule
pourrions-nous trouver que celle qui nous rappelle que si nous avons cherché Dieu,
il est celui qui nous a appelé à la vie, celui qui sans cesse nous donne la
vie.
Dieu
cherche l’homme :
voilà une attitude attestée dès le livre de la Genèse. Quand Adam et Eve ont
goûté le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal et qu’ils se
rendent compte qu’ils sont nus, ils se cachent devant Dieu, si bien que
celui-ci ne les croise pas selon l’habitude lorsqu’il se promène dans le Jardin
de la Genèse. Et Dieu de se mettre en recherche de l’homme : Où es-tu ? Vous pouvez relire alors
toute la Bible avec cette lunette particulière. Alliance après alliance, c’est
bien Dieu qui se met en recherche de l’homme. N’est-ce pas encore Dieu qui
cherche l’homme lorsqu’il envoie son fils Jésus à la rencontre des hommes ?
Je comprends alors la persistance de ce maître de la vigne qui sort toute la
journée et qui sans cesse ramène des ouvriers pour travailler pour lui. Il y a
une véritable urgence pour Dieu à chercher l’homme ; il y a une vraie
urgence à se laisser chercher et ramener par lui. C’est une question de vie
pour l’homme.
Chercher
Dieu, se laisser chercher par lui : Paul n’est-il pas une belle
synthèse de ce double mouvement qui doit être au cœur de toute vie spirituelle ?
Formé à l’école de Gamaliel, il a cherché à connaître Dieu. Et quand il se rend
à Damas et que le Christ ressuscité vient à sa rencontre, il se laisse trouver
dans la nuit dans laquelle il est plongé. La rencontre a lieu, et désormais les
chemins de Paul seront les chemins du Christ. Si bien que Paul peut écrire :
pour moi, vivre c’est le Christ. Chacune
de ses lettres est une invitation à chercher Dieu toujours mieux par l’approfondissement
la foi qu’elle provoque ; chaque lettre de Paul, par sa profondeur, est le
signe que Dieu cherche l’homme et qu’il veut sa conversion, sa vie. Paul ne
ménage pas sa peine pour que Dieu et l’homme se rencontrent.
Chercher
Dieu, c’est
le signe que l’homme a compris que Dieu est à sa recherche ; c’est le
signe que le désir de Dieu et le désir de l’homme convergent. Le salut, c’est
connaître Dieu ; le salut, c’est avoir un
comportement digne de l’Evangile du Christ. Le salut, c’est vivre du Christ. Cherchons-le chaque
jour puisque lui nous cherche toujours. Amen.
(Dessin de M. Leiterer)
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