Je
vous écris cela pour que vous évitiez le péché. Ainsi commence la
deuxième lecture de ce dimanche. Ce qui précède cette affirmation, ce n’est pas
l’extrait de la première lettre de Jean que nous avions entendu dimanche
dernier (et qui était tiré du chapitre 5). Non, ce qui précède cette affirmation
de Jean, c’est le début de sa lettre et plus immédiatement cette autre citation :
Si nous disons que nous sommes sans péché,
nous faisons de lui [de Dieu] un
menteur, et sa parole n’est pas en nous. Il conclut ainsi un long
développement sur la fidélité de Dieu et sur notre communion avec Dieu. Cette
fidélité de Dieu s’exprime dans le sacrifice du Christ ; notre communion
avec Dieu s’exprime quant à elle par l’accueil de sa Parole dans notre vie.
Il peut sembler étrange, voire
contradictoire, que les disciples du Christ commentent encore des péchés. Le Christ
n’a-t-il pas offert sa vie en sacrifice pour les péchés des hommes ? Si la
résurrection de Jésus ouvre bien la voie à notre propre résurrection, sa vie
sans péché n’a jamais empêché l’homme d’être soumis encore à ce même péché. Nous
ne sommes pas encore comme Jésus, même si nous avons accueilli sa vie en nous
au moment de notre baptême ! Il faudrait certes tendre vers une vie sans
péché ; la résurrection du Christ nous en donne les moyens. Mais la chair
est faible, et le péché que nous voudrions éviter, nous le faisons quand même.
Même saint Paul reconnaît que le bien qu’il
voudrait faire, il n’y arrive pas et le Mal qu’il voudrait éviter, il le fait
quand même. Il nous faut donc accepter comme une donnée inhérente à notre
humanité le fait que nous soyons pécheur et que nous avons besoin de quelqu’un
pour nous sauver, pour nous libérer du Mal. Le début de notre salut est dans la
reconnaissance de notre état premier. Comment Jésus pourrait-il nous guérir si
nous ne reconnaissons pas notre Mal ? Comment Jésus pourrait-il sauver
ceux qui ne croient pas avoir besoin d’être sauvés ?
Que se passe-t-il alors si l’un de nous commet un péché ? Jean
est clair : si cela devait arriver, nous
avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. Autrement
dit, Jésus, l’homme sans péché, n’est pas notre accusateur, mais notre avocat,
celui qui interviendra en notre faveur. Il l’a fait sur la croix en offrant sa
vie : c’est lui qui, par son
sacrifice, obtient le pardon de nos péchés. Jésus sera pour toujours entre Dieu
et nous. Sa croix sera pour toujours le signe du pardon que Dieu nous accorde,
à cause de son Fils Jésus. Il n’y a pas à craindre Jésus ; il y a à garder ses commandements. Nous avons
déjà découvert dimanche dernier que garder
les commandements signifiait pour le croyant aimer Dieu et son prochain. Jean nous fait faire un pas de plus en
affirmant que garder les commandements
revient aussi à connaître Jésus. Celui qui
dit : ‘Je le connais’, et qui ne garde pas ses commandements, est un
menteur : la vérité n’est pas en lui. Jean lie la connaissance de soi,
la garde des commandements et le salut. Est sauvé celui qui, se reconnaissant
pécheur, garde malgré-tout, les commandements. Ayant Jésus comme avocat, il ne
peut qu’être sauvé.
Si l’un
de nous vient à pécher, il n’y a pas à s’affoler, ni à désespérer. Nous avons
toujours la possibilité d’être sauvé par Jésus, mort et ressuscité pour notre
vie. Attachons-nous à lui, attachons-nous à sa Parole, attachons-nous à son
amour. Et nous vivrons, dès aujourd’hui et pour toujours. Amen.
(Dessin de M. Leiterer)
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