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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 16 février 2019

06ème dimanche ordinaire C - 17 février 2019

La vraie vie, le vrai bonheur.







En entendant aujourd’hui la version de Luc du texte des béatitudes, je me mets soudain à préférer celle de Matthieu que nous entendons chaque année à la Toussaint. Car Matthieu écrit son texte dans une perspective plus eschatologique que Luc ; il vise davantage les fins dernières alors que Luc, avec ses « maintenant » quatre fois répétés, nous plonge dans notre quotidien, dans l’aujourd’hui de notre existence. Reconnaissons-le : le texte de Luc devient ainsi plus difficile à écouter : nous n’avons pas vraiment faim maintenant, nous ne sommes pas vraiment pauvres maintenant ! Pour bien comprendre ce que Jésus veut nous dire, et à quoi il nous invite, il faut nous débarrasser alors de deux idées reçues et nous souvenir du projet de Dieu pour chacun de nous. 

Première idée reçue dont il faut nous débarrasser : Dieu ne promet qu’un bonheur pour l’au-delà. Autrement dit : souffrez aujourd’hui, vous serez heureux demain. C’est la pire des choses qu’un prédicateur puisse vous dire. C’est la plus grande hérésie qu’il faut combattre. Le bonheur que Dieu nous promet est un bonheur pour aujourd’hui, ici et maintenant. S’il est vrai que notre vie sur terre engage notre vie par-delà la mort, elle n’en est pas le négatif ou le contraire. Dieu promet un bonheur intégral, qui consiste à aimer et être aimé, véritablement. Être aimé non pour ce que l’on a, mais pour ce que l’on est : fils et fille de Dieu, frères et sœurs en Jésus Christ. Et ce bonheur nous est offert dès que nous marchons à sa suite, sur le chemin de l’amour de Dieu et de nos frères. 

Deuxième idée reçue dont il faut nous débarrasser : pour entrer dans le Royaume, il vaut mieux être pauvre et mal-foutu que riche et bien portant ! Cette affirmation aussi, vous pouvez la ranger au rayon des stupidités. Car nulle part, il n’a été prouvé qu’un pauvre avait plus de chance d’entrer au Royaume parce qu’il est pauvre ! La pauvreté, quand elle remplit l’homme de souci et de cupidité, le rend aussi inapte au Royaume que le riche plein de lui, amassant des trésors à en perdre la raison. Que tu sois riche ou pauvre, tu peux suivre la route que Dieu te propose, si tu sais être ouvert, vide de toi-même, vide de tout obstacle à la présence de Dieu. Il faut savoir accueillir et écouter celui qui parle au cœur. Il faut faire confiance à celui qui appelle à vivre pour lui et pour les autres. C’est bien le sens de la prophétie de Jérémie et du psaume premier que la liturgie nous a donné de méditer. Celui qui se range du côté de Dieu, qui écoute sa parole et la met en pratique, entre dans le bonheur véritable : Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. 

Et là, nous touchons du doigt le projet de Dieu : que l’homme vive libre et heureux. Le vrai bonheur, celui qui est annoncé dans toute l’Ecriture et que Jésus proclame à son tour, c’est d’être aimé et être capable d’aimer. C’est possible à celui qui sait s’abandonner à Dieu ; c’est possible à celui qui ne se laisse envahir par rien d’autre que la Parole et l’Amour de Dieu ; c’est possible dès aujourd’hui. Les béatitudes, qu’elles soient de Matthieu ou de Luc, ne sont pas des prescriptions à réaliser, mais le portrait de celui qui se met à l’école du Christ ressuscité. Seul le vrai disciple se sent solidaire de tous ; seul le vrai disciple peut connaître la joie profonde qu’il y a donner, y compris sa propre vie, pour que les autres puissent vivre mieux ; seul le vrai disciple est compatissant. Le Christ nous a montré le chemin en donnant sa vie par amour pour les hommes. Cet acte de salut nous a ouvert une voie vers la vraie vie. Nous pouvons placer notre confiance en Christ, non seulement pour la vie présente, mais aussi pour la vie qui est promise à tous ceux qui œuvrent avec lui pour un monde meilleur. 

A travers l’évangile des béatitudes, le Christ nous invite à ne pas nous tromper de vie, à ne pas nous tromper de bonheur. La vraie vie, c’est celle qui se donne ; le vrai bonheur, c’est celui qui se partage. Dès maintenant, chaque jour et pour toujours. AMEN.

 
 

 

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