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samedi 18 janvier 2020

2ème dimanche ordinaire A - 19 janvier 2020

Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.







Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Telle est l’affirmation de Jean le Baptiste lorsqu’il voit Jésus venir vers lui.  Les gens qui étaient là, autour de lui, ont-ils bien compris le sens de cette affirmation ? Et nous, qui reprenons cette parole dans notre liturgie eucharistique, comprenons-nous bien ce que nous affirmons lorsque nous prononçons ces mots ? 

Voici l’Agneau de Dieu. Déjà rien que cette appellation singulière, pour la comprendre, il nous faut nous souvenir des rites de la Pâque juive, lors de laquelle un agneau sans défaut est sacrifié et partagé au cours d’un repas. Son sang versé est, au moment de la sortie d’Egypte, le signe de l’alliance entre Dieu et les hommes, le signe de la promesse de Dieu de ne pas exterminer son peuple en même temps que les premiers-nés des Egyptiens. Ce sang est source de salut, source de vie pour tous ceux qui sont dans une maison marquée du sang de l’agneau.  En identifiant Jésus à l’Agneau de Dieu, Jean le Baptiste identifie clairement Jésus comme celui qui vient sauver les hommes et comme celui qui est la vie des hommes. Ceux qui sont là, sur les rives du Jourdain, n’en ont sans doute pas conscience, mais ils pourront le découvrir en marchant à la suite de Jésus, en faisant confiance au témoignage de Jean le Baptiste. Ce témoignage n’est pas vain, puisqu’appuyé sur la parole de celui qui l’a envoyé baptiser : Moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. Tout est dit ; tout est certifié ; mais tout est-il entendu ? Tout est-il cru ? 

Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Ainsi est formulée l’affirmation complète de Jean le Baptiste. Il faut nous y intéresser car elle nous dit comment Jésus nous sauve. Il ‘enlève le péché du monde’ recouvre une double réalité, un double mouvement. Le premier mouvement consiste à prendre sur lui notre péché : il nous en débarrasse. Le Mal auquel nous nous habituons si bien, la violence dont nous sommes friands, l’orgueil qui nous fait nous prendre pour Dieu, il les ôte de notre vie. Il nous en libère, rendant à notre humanité son véritable visage. Il fait œuvre de salubrité publique en nettoyant ainsi nos vies. Il nous redit que nous pouvons vivre sans tout cela ; le péché n’est pas nécessaire à nos vies d’hommes ; le péché est même une entrave à notre rencontre avec Dieu. Jésus nous rend à nouveau beau devant Dieu en prenant sur lui ce qui assombrit notre vie, ce qui enlaidit notre existence. Libérés du péché par le Christ, nous sommes à nouveau aimables. 

C’est le second mouvement de cette expression : il enlève le péché du monde. En effet, enlevant le péché de notre vie, il l’enlève aussi de devant le regard de Dieu. Quand Dieu, après le sacrifice du Christ, regarde notre vie, il ne voit plus notre péché que le Christ a fait disparaître. Il nous voit à travers son Fils, ce Fils plein de grâce et de vérité, ce Fils qu’il a donné par amour du monde, ce Fils qu’il a offert pour que le monde soit sauvé. Dieu nous voit à nouveau tel qu’il nous a créés ; il voit en nous son Fils unique qui n’est qu’obéissance au Père, Amour donné, Amour livré, Amour plus fort que la mort même. Ayant été aimés du Christ au point qu’il prenne sur lui notre péché et le fasse disparaître, nous pouvons être pleinement aimé du Père qui reconnaît en nous la trace du passage de son Fils bien-aimé, celui en qui il trouve toute sa joie. Ainsi nous savons que nous sommes réellement libérés du péché puisque vivants à nouveau de la grâce de Dieu, vivants à nouveau sous le regard aimant du Père. 

L’expression « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » n’est donc pas une parole poétique sur Jésus. Elle nous dit tout de la vie et de l’œuvre de celui qui s’approche de Jean le Baptiste ; elle nous dit tout de la vie et de l’œuvre de celui qui s’approche de notre vie pour que nous l’accueillions et le suivions, jour après jour. Il nous veut sauvés et libres. Il nous veut acquis à Dieu, son Père. C’est celui-là que nous reconnaîtrons tout à l’heure dans le Pain consacré et partagé : Jésus, le Christ, qui vient à nous, se fait notre nourriture, pour nous sauver en nous donnant sa vie, en prenant sur lui notre péché. Il est celui qui rend possible notre conversion ; il est celui qui rend possible notre vie. Avec Jean, confessons et témoignons qu’il est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Avec Jean et tous les témoins de l’Evangile qui ont proclamé le Christ à travers les siècles, témoignons de lui par notre vie renouvelée et libérée, afin que le monde croie et se convertisse à une vie qui plaise à Dieu. Amen.


(Matthias Grünewald, Détail du panneau de la crucifixion, Retable d'Issenheim, 1512-1516, Musée Unterlinden, Colmar)

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