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dimanche 24 avril 2022

 Faire route avec les disciples pour nous attacher au Ressuscité.



(Jésus ressuscité et Thomas, Source internet)




        Si vous avez été attentifs durant notre temps de carême, vous aurez remarqué que nous vous invitions à suivre Jésus qui marchait vers sa Pâque. Maintenant que ce grand passage de la mort vers la Vie est accompli, nous vous invitons à suivre les disciples, premiers témoins de la résurrection, pour entrer avec eux dans cette radicale nouveauté de Jésus, celui qui était mort et que nous proclamons désormais vivant, auprès de Dieu. En ce deuxième dimanche de Pâques, nous voulons suivre les disciples pour nous attacher au Ressuscité. 

            A l’écoute de l’évangile, nous pouvons comprendre que cela ne sera pas simple, parce que cette nouvelle de la résurrection, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a du mal à rentrer dans nos têtes. Les sondages liés aux élections nationales nous ont évité le traditionnel sondage pascal sur ce en quoi croient les chrétiens aujourd’hui et le désastreux constat que nous sommes de moins en moins nombreux à croire en la résurrection. J’en suis personnellement désolé, mais un chrétien qui ne croit plus à la résurrection n’est plus vraiment chrétien. Paul l’affirmait déjà aux chrétiens de Corinthe dans sa première lettre : Si le Christ n'est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. Contrairement à ce que nous pourrions croire, ce n’est pas plus évident aujourd’hui, après vingt siècles de christianisme, de croire en la résurrection, que cela ne l’était au commencement, au lendemain de Pâques. Voyez les disciples dans l’évangile de Jean de ce dimanche. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, c'est-à-dire au soir de Pâques, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Depuis le matin de ce même jour, différents témoins, à commencer par les femmes de leur groupe, n’ont cessé de rapporter aux disciples la nouvelle d’un tombeau vide, de messagers qui disaient qu’il était vivant, que la mort n’avait pas eu raison de Jésus, et malgré tout, les disciples sont encore enfermés, plongés dans la peur. Pire, alors que ce soir-là ils reçoivent du Ressuscité sa paix et l’Esprit Saint, alors que pendant toute la semaine je les imagine bien ne cesser de raconter à Thomas qu’ils ont vu le Seigneur alors que lui était absent, huit jours plus tard, ils sont encore dans une maison dont les portes étaient verrouillées. Et les prédicateurs osent taxer Thomas seul d’incroyant, de disciple qui a besoin de voir pour croire ? Si les autres y croyaient autant après avoir vu Jésus, reçu sa paix et son Esprit Saint, pourquoi s’enfermer encore ? Non, la foi en la résurrection n’est pas quelque chose de facile à admettre ; cela ne l’a jamais été, cela ne le sera jamais. Et pourtant, ce sont ces disciples, peureux, ayant du mal à croire les femmes qui au petit matin s’étaient rendues au tombeau, ce sont ces disciples que nous devons suivre, c’est par ces disciples que la foi s’est lentement mais sûrement répandue d’abord à Jérusalem, puis dans le vaste monde romain. 

            Les Actes des Apôtres que nous lisons alors chaque année au temps de Pâques, nous permettent heureusement de comprendre ce que vit cette jeune communauté, née des disciples et du don de l’Esprit Saint. Ils nous permettent de comprendre que le témoignage des Apôtres, conjugué par la puissance de l’Esprit Saint, rend crédible ce message concernant Jésus, celui qui était mort, et qui maintenant est vivant. Ce qui frappe, à la lecture de ce livre si particulier mais tellement important, c’est que la foi se répand par la prédication certes, mais aussi par les signes que posent les Apôtres. Ces signes, ce sont bien sûr des guérisons, mais plus fondamentalement, un art de vivre que développent les Apôtres. Nous avons une trace de cela dans cette affirmation : tout le peuple faisait leur éloge. Après ce qui était arrivé à leur Seigneur et Maître, après la peur qui a été la leur et dont l’évangile s’était fait l’écho, voilà qu’ils ont pris leur courage à deux mains et ont montré ce que cela changeait dans une vie d’homme que de s’attacher au Ressuscité, de croire en lui sans même comprendre comment cela a pu se passer. Personne ne s’attache seulement à Jésus par goût du spectaculaire, pour une guérison obtenue. Quand votre médecin vous guérit, vous ne vous mettez pas à marcher derrière lui et à ne jurer plus que par lui. Quand quelqu’un se met à suivre Jésus, c’est parce que Jésus a changé sa vie ; si quelqu’un reste fidèle à sa foi, c’est aussi à cause du témoignage de la communauté à laquelle il appartient, à cause ce que vit cette communauté à laquelle il appartient désormais, puisque personne ne peut être chrétien tout seul. Il y a là, pour nous, pour chacun de nous, une grande responsabilité. 

            Baptisés, nous sommes aujourd’hui disciples du Seigneur ; nous sommes ceux qui peuvent donner le goût ou le dégoût de Jésus. Nous sommes ceux qui, par notre manière de vivre et notre manière de croire, peuvent donner envie de suivre Jésus. Si ce dimanche est appelé dimanche de la miséricorde, c’est d’abord parce que l’Eglise a conscience que c’est bien dans la mort et la résurrection de Jésus que Dieu nous fait miséricorde et nous sauve. C’est son Esprit Saint qui nous donne le courage de le suivre et vivre selon son enseignement. Mais il est aussi dimanche de la miséricorde pour nous rappeler que nous sommes invités à la miséricorde les uns envers les autres. Comment imaginer être sauvés radicalement et gratuitement sans faire miséricorde à notre tour à celles et ceux que Dieu met sur notre route ? La miséricorde, c’est le début de cet art de vivre que nous devons développer pour que ceux qui ne connaissent pas encore le Ressuscité puissent le découvrir et s’attacher à lui à leur tour. Soyons des passeurs du Ressuscité, des passeurs de sa miséricorde. Amen.   

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