La perfection dans l'amour, voie de notre sanctification.
Nous venons d’entendre la fin du discours de Jésus commencé dimanche dernier, discours lors duquel il indiquait comment il entendait accomplir la Loi et les Prophètes, et non pas les abolir. Nous pouvons constater encore aujourd’hui comment le progrès réalisé par la Loi avait permis d’humaniser les hommes, et que le chemin d’accomplissement proposé par Jésus voulait transformer ces hommes humanisés en véritables disciples. Nous pouvons reprendre rapidement le chemin parcouru. Ainsi quand Jésus dit : Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens, il rappelle l’étape d’humanisation que propose la Loi divine en faisant renoncer au meurtre, à l’adultère, aux faux serments (tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur), à la vengeance démesurée (œil pour œil, dent pour dent, sous-entendu pas plus que cela !) et avec la mise en place d’une « préférence nationale » : Tu aimeras ton prochain, tu haïras ton ennemi) … Et quand il dit : eh bien ! moi, je vous dis, il propose une voie supérieure, une étape de sanctification en faisant renoncer à toute forme de colère, à toute forme de convoitise, à tout serment en devenant des hommes et des femmes de parole, et en invitant à donner plus que ce qui est demandé et enfin en invitant à l’amour des ennemis. En faisant ainsi, je le disais déjà dimanche dernier, Jésus nous invite à passer du bien à faire au meilleur à offrir à l’autre.
S’il ne nous change pas la religion, puisque son projet c’est de l’accomplir, il nous change cependant les règles morales qui définissaient le vivre ensemble pour les pousser à l’extrême. Et l’extrême des règles morales, ce qui accomplit toute la morale, c’est un amour de l’autre à l’image de l’amour que Dieu nous porte. La conclusion du discours de Jésus : Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait s’entend en amour. Parce que la perfection de l’homme, son humanisation parfaite, sa sanctification, réside dans un amour à la hauteur de l’amour de Dieu pour tout homme. Tout ce que Jésus nous invite à vivre dans ce long discours, ce n’est rien d’autre qu’un amour digne de Dieu, un amour digne de tous ces enfants. En Dieu, il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des frères et des sœurs à aimer. Et personne ne saurait être exclu de cet amour. L’accomplissement parfait de la Loi et des Prophètes, c’est un amour à l’image de l’amour de Dieu. Tout ce qui est moins que cela, n’est pas accomplissement ; tout ce qui est moins que cela n’est pas suffisant. Cela peut-être bien ; mais ce n’est pas le bien que Dieu attend de nous ; c’est le meilleur. Dieu attend de nous que soyons à sa hauteur, et il a donné son Fils pour nous mettre à sa hauteur, en toute chose. Il nous faut l’avoir clairement à l’esprit : si Jésus est allé à la croix, ce n’est pas parce qu’il n’avait pas mieux à faire ce fameux vendredi ; il est allé à la croix parce qu’il nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie. Il nous a montré ainsi que l’amour de Dieu pour l’humanité ne disparaissait pas quand bien même cette humanité faisait disparaître son Fils de la surface de la terre. Il nous a manifesté ainsi un amour à la hauteur de l’amour de Dieu pour toute l’humanité.
Il
n’y a de perfection que dans l’amour. Nous devons sans cesse revenir à cet
amour premier de Dieu pour nous. Le Carême qui va commencer durant cette
semaine nous ramènera sans cesse à la source de cet amour. Il nous permettra,
je l’espère, de découvrir à frais nouveaux combien nous sommes aimés et combien
nous devons aimer en retour. Vous donc serez
parfaits comme votre Père céleste est parfait peut devenir un : Vous donc, vous aimerez comme votre Père céleste vous aime. C’est notre
sanctification qui se joue là. C’est le chemin à prendre pour être
véritablement fils et filles du Très-Haut. Il n’y a pas d’autre voie possible. Les
bras ouverts de Jésus en croix nous gardent le chemin de l’amour parfait ouvert ;
marchons humblement mais sûrement à sa suite. Amen.
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