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samedi 9 novembre 2024

32ème dimanche ordinaire B - 10 novembre 2024

 Un coeur plus qu'un avoir ! 




(Image trouvée sur internet)


D’un côté, beaucoup de riches qui mettaient de grosses sommes dans la salle du trésor du Temple. De l’autre, une pauvre veuve qui n’y mit que deux petites pièces de monnaie. Le match est inégal au possible, les protagonistes ne jouant visiblement pas dans la même ligue. Qui va gagner, si tant est qu’il faut un gagnant et un perdant ? 

Aux yeux des hommes, il n’y a nul doute que les plus regardés, les plus admirés, ce sont les riches et leurs grosses sommes. Nous avons beau ne pas trop aimer les trop riches, nous ne pouvons cesser de les admirer. Leur vie semble plus facile que la nôtre, leurs souhaits bien plus souvent réalisés que les nôtres. Et en même temps, nous n’aimons pas le tape-à-l’œil et cette manière que certains ont d’exhiber leurs richesses. Et je ne parle pas de tous ces parvenus, nouveaux riches, qui, sur les réseaux sociaux, n’arrêtent pas de vous dire que vous pouvez être comme eux et que, s’ils ont réussi, vous pouvez réussir aussi. Cela si vous tenez la réussite financière comme le summum de la réussite. Il serait intéressant de réfléchir à ce que nous considérons comme important pour dire que nous avons réussi notre vie. A ceux qui s’interrogent, je recommande le dernier titre de Jeck, Immortel, et le clip qui l’illustre. Il dénonce bien cette arnaque qui consiste à faire croire qu’une vie réussie se mesure à l’épaisseur d’un compte en banque ! 

Aux yeux des hommes, je ne suis pas bien sûr que la pauvre veuve ait retenu l’attention qui quiconque hormis Jésus. Et si d’aventure quelqu’un l’a vu, je ne suis pas certain que son regard fût celui de l’admiration. De même que nous n’aimons pas les trop riches, nous n’aimons pas davantage les trop pauvres. Ils sont ceux qui nous empêchent de nous plaindre tout le temps d’une vie devenue trop chère. Ce qui pour nous est plus difficile devient pour eux impossible. Là où nous devons commencer à renoncer quelquefois, eux ont abandonné depuis longtemps. Alors pourquoi parler de cette pauvre veuve ? Parce que Jésus ne voit qu’elle, elle et l’effort qu’elle fait pour verser quand même sa part au trésor du Temple. Et elle le fait sans se plaindre. Elle ne met pas grand-chose aux yeux des hommes, mais pour Jésus, c’est plus que ce que tous les autres ont mis, parce qu’elle a pris sur son indigence ; elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre, là où les autres ont juste pris sur leur superflu. Aux yeux de Jésus, le geste humble de cette femme compte plus que le geste tapageur des autres. Donner de son superflu n’est un exploit pour personne. Même les plus égoïstes arrivent à se séparer de ce qui ne leur sert plus. Donner de son essentiel, voilà qui est plus difficile, parce que cela suppose d’avoir appris à renoncer. Et quand on n’a pas grand-chose, et qu’on renonce encore au profit d’autres, voilà qui est admirable ; voilà ce que souligne Jésus. Jésus ne dit pas que ce que font les riches est mal ; il dit seulement que ce que fait la veuve est mieux, parce que les conséquences de son geste pour elle ne sont pas les mêmes que pour les riches et leur geste. 


Nous devrions le savoir depuis longtemps déjà ; le regard de Dieu se porte toujours sur les plus humbles. Comme le chante Marie dans son Magnificat, Dieu élève les humbles et renvoie les riches les mains vides. Ce qu’il nous faut apprendre de Dieu, c’est une autre manière de regarder le monde, de regarder les hommes, et de comprendre ce qui compte vraiment. Non pas le superflu ou le superficiel, mais l’essentiel, le nécessaire pour vivre. Et le nécessaire pour vivre, c’est d’abord un cœur aimant, un cœur généreux, un cœur reconnaissant. Si nous voulons un monde plus juste et plus fraternel, dans lequel personne ne manque de rien, c’est d’abord d’un cœur nouveau dont nous aurons besoin pour que le partage devienne réalité et que tous puissent vivre dignement, sans manquer de rien. Les récentes guerres de postures idéologiques à l’Assemblée nationale, au moment où le premier ministre évoquait la possibilité de prélever un impôt supplémentaire et temporaire auprès des plus riches d’entre les riches, pour que les efforts ne reposent pas tout le temps sur les plus fragiles, est révélatrice d’un manque de cœur et d’un cynisme effrayant. L’idée même qu’il faille débattre de cela et l’inscrire dans la loi montre à quel point l’histoire de cette pauvre veuve reste à méditer et à comprendre. 

      Nous ne combattrons pas la pauvreté avec des idéologies, mais avec un cœur et un regard renouvelé. La pauvre veuve de l’évangile qui devait être bénéficiaire des sommes déposées dans la salle du trésor du Temple et qui y dépose le peu qu’elle a, nous oblige à reprendre le combat pour un monde plus juste, plus solidaire, plus fraternel. Il faudra que chacun s’engage à la hauteur de ses moyens. Et quand on a beaucoup plus que tous les autres, il est normal de mettre beaucoup plus que tous les autres. C’est une question de justice ! C’est une question de cœur ! Quand le cœur compte plus que notre avoir, un monde nouveau est possible. Qu’attendons-nous pour essayer ? Que les deux petites pièces de monnaie de la pauvre veuve ouvrent nos yeux, nos cœurs et nos mains à la mesure de nos moyens. Amen. 


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