Célébrer le Christ, Roi de l'univers.
Nous terminons notre année liturgique avec la fête du Christ, Roi de l’univers. Une fête qui nous rappelle que toute notre histoire est tendue vers le retour du Christ, vers ce moment où le Christ sera tout en tous. A cause de cela, à qui nous interroge d’où nous venons et où nous allons, nous pouvons répondre que nous venons de Dieu et que nous retournons à Dieu. Ce chemin nous est possible parce que c’est le chemin que le Christ a inauguré, ouvert pour nous.
Quand nous levons les yeux vers la croix, il faut un peu de foi pour reconnaître en Jésus, le crucifié, ce Roi à qui Dieu confie l’univers qu’il a créé. Pour beaucoup, la croix de Jésus n’est plus qu’un lointain souvenir de temps barbares où les opposants étaient exposés à la vindicte populaire, humiliés et mis à mort. Sans les yeux de la foi, la croix n’est que cela ! Mais pour quiconque suit Jésus, la croix est le passage de la mort ignominieuse vers la vie éternelle. Jésus est mort en croix, non pas parce que les hommes l’ont mis au rang des méchants dont l’humanité pouvait se passer ; non, Jésus est mort parce qu’il a fait le choix d’offrir sa vie, par amour pour chacun de nous. La croix, pour barbare qu’elle apparaisse, est pour toujours, pour les croyants, le signe que nous sommes infiniment aimés, infiniment voulus libres, infiniment voulus vivants en Dieu. Nous ne mesurerons sans doute jamais assez le courage et l’amour qu’il a fallu à Jésus pour se laisser ainsi déposséder de lui-même pour que nous puissions devenir ce qu’il était de toute éternité : le fils de Dieu. Comme l’affirme si bien l’Apocalypse, il a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père.
Fêter le Christ, roi de l’univers, c’est fêter notre espérance de voir se réaliser ce jour de Dieu, ce jour où nous serons pour toujours avec Dieu et en Dieu. Cette espérance doit être plus vive que jamais. Nous pouvons regarder notre monde et nous désoler. Rien ne semble plus aller de soi. La guerre gagne du terrain en Europe et ailleurs ; la haine des autres, différents mais si facilement désignés comme responsable de tout ce qui ne va plus, est érigée en système politique. Notre monde a rejeté l’amour ; notre monde a rejeté le respect ; notre monde a rejeté la vie. Pourtant, croyants, nous devenons être les éclaireurs de ce monde nouveau que le Christ a inauguré dans sa mort et sa résurrection. Les pieds pleinement ancré dans ce monde imparfait, la tête et les yeux tournés vers ce monde à venir, nous devons témoigner de Jésus, de son œuvre de salut, de sa Bonne Nouvelle pour tous les peuples. Puisque nous savons que le Christ revient, sans toutefois en connaître la date exacte, nous devons vivre comme si c’était pour demain, et transformer ce monde pour qu’il puisse reconnaître avec nous Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers. Dès lors nous ne pouvons pas faire l’économie d’une vie imprégnée d’Evangile ; nous ne pouvons pas faire l’économie de l’amour dont Dieu nous aime.
Forts de l’enseignement de l’évangéliste Marc qui nous aura accompagné en cette année, continuons à dire aux hommes de notre temps que Jésus vient. Il vient leur parler de Dieu et les inviter à la conversion. Il vient parce qu’il les aime et veut les sauver. Il vient donner du sens à un monde qui semble ne plus en avoir. Il vient redonner de l’espérance à une génération qui semble s’être perdue. Mais surtout qu’il soit chaque jour davantage notre Roi, à nous qui déjà croyons en lui, à nous qui déjà voulons vivre de lui. Reconnaissons véritablement comme notre Roi celui que nous célébrons comme roi de l’univers. Amen.
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