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vendredi 17 janvier 2025

2ème dimanche du temps ordinaire C - 19 janvier 2025

 Il y eut un mariage à Cana en Galilée.




(Giotto, Les noces de Cana, Source : Suivre notre actualité - Frères Franciscains du Canada)




Après le temps des fêtes, voici le temps ordinaire qui nous fait chercher Dieu dans ce qu’il y a de plus simple, de plus ordinaire : notre vie quotidienne. Quelle que soit cette vie, Dieu y est présent. Cette année, l’Eglise nous fait commencer ce temps ordinaire avec la proclamation d’un texte tiré de l’évangile de Jean : les noces de Cana. Un moment de fête, certes, mais qui fait partie de l’ordinaire d’une société qui a encore des repères stables. 

En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. Notez la sobriété de Jean quand il annonce l’événement. Ce n’est rien d’extraordinaire. Juste un événement de la vie célébré dans un village de Galilée. Il ne sera pas le seul mariage célébré cette année-là. C’est sans doute un événement pour le jeune couple et leurs familles, mais pas pour les invités. Il y a bien des chances qu’ils soient invités à d’autres mariages. Pour un village comme Cana, à cette époque, c’est une occasion pour tous de se rassembler. Cela fait partie de la vie simple et ordinaire de célébrer avec d’autres une étape de leur vie. C’est dans ce cadre ordinaire que Jean place deux personnes peut-être moins ordinaires pour ses lecteurs. 

        En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Remarquez l’ordre : d’abord Marie, puis Jésus avec ses disciples. J’en déduis que Marie est veuve. Elle est invitée et elle vient avec ce fils qui, selon la loi, veille sur sa mère. Cela nous indique aussi que Jésus n’est pas encore connu pour son métier de prédicateur ; Cana sera un commencement pour lui, un tournant dans sa vie, un tournant dans la vie des hommes. Grâce à ce mariage (ou à cause de ce mariage), Jésus va se faire connaître ; désormais on va parler de lui. Pourquoi ? A cause d’un incident malheureux, une chose qui n’arrive que rarement sans doute.

        En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. Si nous sommes au début du mariage, c’est un drame ! Si c’est à la fin de la noce, cela signifie surtout que les invités auront bien bu. Quoi qu’il en soi, l’affaire semble sérieuse. Cela risque de gâcher la fête et la réputation des familles qui auront été chiches dans leurs prévisions et leur commande. Le cœur de Marie, cœur d’une mère qui aura sans doute renoncé à marier son propre fils, la pousse à intervenir : La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » La première réaction de tout observateur de la scène serait de dire : de quoi se mêle-t-elle ? Et qu’est-ce que son fils peut bien y faire ? A moins qu’il ne soit négociant en vin et que sa boutique ne soit pas trop éloignée, on ne voit pas trop l’intérêt de la remarque. Ce n’est pas elle qui a organisé le mariage ; elle est une invitée comme les autres. Personne ne s’attend à ce qu’elle porte à l’attention de tous ce qui est embarrassant pour ses hôtes. Certes, c’est une noce ; il y a de la musique, des danses. Mais elle pourrait quand même être entendu par d’autres, et la mauvaise nouvelle pourrait faire taire musiciens et chanteurs pour faire parler les mauvaises langues et se répandre les rumeurs sur les familles invitantes. Ce n’est pas là l’objectif de Marie ! Nous connaissons sa discrétion ! Mais là où les hôtes n’attendent plus rien qu’une fin précipitée de la joie des noces, Marie attend quelque chose de son fils. D’où son intervention. 

        Ce qui surprend souvent, pour ne pas dire toujours, c’est la réponse de Jésus à sa mère : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Je n’ai pas beaucoup d’explication sur cette apparente sècheresse de la réponse. Mais il y a cette indication à retenir pour l’avenir : il y aura bien un jour une heure de Jésus. Il y aura un temps où il interviendra et où les choses changeront définitivement pour tous. Mais ce n’est pas ici et maintenant, à Cana en Galilée. Cette réponse ne démonte pas Marie. C’est une mère, elle connaît son fils.  Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Elle nous ouvre à l’espérance en nous invitant à l’obéissance. Et le signe que l’on connaît désormais sous le nom de signe de Cana peut avoir lieu. L’eau puisée est changée en vin ; la fête est sauvée ; la joie des hommes peut continuer. Ce premier signe de Jésus nous dit une chose fondamentale sur Dieu : il veut notre joie ! Il veut notre bonheur ! Et nous trouvons ce bonheur dans l’obéissance à sa parole. La parole de Marie (Tout ce qu’il vous dira, faites-le !), n’est pas une parole dite au hasard ; ce n’est pas une parole en l’air. C’est d’abord une parole qu’elle a vécue depuis toujours ; c’est la parole qu’elle a vécue quand l’ange lui a annoncé qu’elle serait la mère du Sauveur. C’est la parole qu’a vécue Joseph quand il a pris chez lui Marie, son épouse, toujours sur la parole de l’ange. Tous deux ont trouvé leur joie profonde dans cette obéissance à la parole de Dieu qui leur avait été adressée. En nous donnant cette parole, elle nous donne la voie à suivre pour trouver notre bonheur. 

        A quelqu’un qui m’interrogeait récemment sur l’utilité de la religion, ma réponse fut celle-ci : la religion permet à l’humanité de s’accomplir ; puisque Dieu lui-même a pris le chemin de notre humanité, c’est par notre humanité que nous parviendrons à Dieu. Et notre humanité n’est pas faite pour le malheur ; elle est faite pour la joie. Cet évangile qui nous relate les noces de Cana, commencement des signes que Jésus accomplit, nous le rappelle avec brio. Jésus n’est pas un embêtement de plus dans notre vie ; il est celui qui nous aide à sortir de nos embêtements et à retrouver la joie profonde qui devrait être notre quotidien, notre ordinaire. Dieu nous envoie vers les hommes, non pas pour les juger et les condamner, mais pour leur faire retrouver la joie profonde, la joie initiale que l’homme connaissait avant que le péché n’envahisse son cœur. 

        En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Rassurez-vous, je ne vais pas reprendre l’histoire ; je viens de la parcourir avec vous. Mais si, au terme de mon homélie, je reprends le début de l’histoire, c’est pour nous rappeler à tous qu’il peut être le début de notre histoire avec Jésus. Il nous revient d’inviter Marie, Jésus et ses disciples dans notre vie, comme une présence discrète, mais agissante. En faisant tout ce qu’il nous dira, notre vie parviendra à son accomplissement : la joie véritable ; elle chantera la gloire de Jésus, et celles et ceux que nous côtoyons pourront croire en lui. Que se poursuivent donc les noces de Cana à travers nous ! Amen. 


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