Retranscription de l'homélie donnée au couvent du Bischenberg à l'occasion de la journée de rencontre des servants d'autel, pèlerins à Rome en Août 2010.
L'Evangile que nous venons d'entendre se situe à ce moment si particulier de la vie de Jésus, au soir avant sa mort. Et nous entendons cet Evangile à un moment particulier de l'année liturgique, quelques jours avant l'Ascension, avant le retour définitif de Jésus auprès de son Père. Et nous qui sommes ici en ce jour, nous entendons cet Evangile au moment particulier de notre préparation au pèlerinage à Rome. Ces trois moments ont en commun d'être des moments de départ pour quelqu'un. Lorsque l'on part, les paroles que l'on dit ne sont pas seulement de belles paroles, ce sont des paroles importantes, qui paroles qui veulent marquer ceux qui restent.
Au début des paroles de Jésus, il y a ce présupposé : Si quelqu'un m'aime ! Sans cela, les paroles qui vont suivre n'ont pas de sens. Sans ce présupposé, ce n'est qu'un discours de plus. Dans le pèlerinage que nous préparons, il en est de même. Sans cet amour de Jésus, ce ne sera pas un pèlerinage, mais de belles vacances. Nous partons aussi pour mieux aimer ; nous partons aussi parce que nous aimons Jésus.
Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma Parole ; mon Père l'aimera et nous viendrons chez lui. Aimer Jésus pour entrer dans une fidélité à sa Parole. Aimer Jésus, et accueillir dans notre vie Jésus et son Père (nous viendrons chez lui !). Partir en pèleriange, c'est se préparer à mieux accueillir Jésus ; partir en pèlerinage, c'est désirer une plus grande fidélité à Dieu ; partir en pèlerinage, c'est rencontrer Dieu qui vient à nous. Nous partirons pour mieux accueillir Dieu au coeur de notre vie.
Ce départ annoncé de Jésus n'est pas un abandon pour les disciples : Jésus fait une promesse. Quelqu'un d'autre viendra, l'Esprit Saint qui permettra de tout comprendre. C'est cet Esprit qui nous pousse à partir ; c'est cet Esprit qui nous acompagnera dans notre pèlerinage et qui nous permettra de revenir à la source véritable. C'est le mot d'ordre du pèlerinage international auquel nous participerons.
Avant de partir, Jésus donne sa paix à ses disciples ; c'est cette même paix qu'il leur donnera au soir de Pâques lorsqu'il ira à la rencontre de ses disciples. C'est dans cette paix du Christ que nous voulons voyager avec vous. C'est avec cette paix que nous irons à la rencontre des servants venus de l'Europe entière. C'est dans cette paix que notre foi pourra grandir et se renforcer. On s'imagine souvent qu'au début de l'Eglise, tout était mieux. Or, le passage des Actes que nous avons entendu aujourd'hui, nous montre une crise grave dans l'Eglise que nous aurions tort de sous-estimer. Ce qui était demandé à certains, c'était un vrai saut culturel : renoncer à la circoncision, marque de l'appartenance au peuple que Dieu s'est donné depuis Abraham pour ne garder que la foi en Jésus. Désormais, c'est elle seule qui sauve.
Le passage de l'Apocalypse, décrivant la nouvelle Jérusalem, ne va-t-il pas dans le même sens lorsqu'il annonce que les fondations de cette nouvelle Jérusalem, ce sont les Apôtres ? Certes, les portes sont nommés d'après les tribus d'Israël (on ne peut pas évacuer la Première Alliance, et il faut toujours passer par elle), mais désormais, tout repose sur ceux que Jésus a appelés. En partant à Rome, nous allons à la rencontre de Jésus en suivant le chemin de saint Tarcisius, Patron des servants d'autel, en suivant le chemin de tous les martyrs qui y ont versé leur sang à cause de Jésus. Nous irons à la tombe de Pierre, le premier des Apôtres ; nous irons à la rencontre de Paul, l'Apôtre des Nations.
A la suite de tous ceux-là, à la suite de nos Pères dans la foi, nous irons donc à Rome affermir notre foi, faire grandir notre amour, renforcer notre désir de toujours mieux connaître Jésus, notre désir de toujours encore le servir.
(photo de la chapelle du Bischenberg)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire