Encore quelques jours, et celui dont nous avons préparé la venue, sera à notre porte. Encore quelques jours, et toutes les prophéties entendues s’accompliront : voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous !). Ce n’est pas une promesse en l’air, ce n’est pas une vue de l’esprit : ce que Dieu a annoncé va se réaliser. Nous pouvons nous réjouir ; nous devons l’annoncer au monde. Parce que notre foi n’est pas d’abord un ensemble de règles ou de dogmes : non, notre foi est d’abord une Bonne Nouvelle à accueillir et à transmettre.
Lorsque nous entendons l’évangile de Matthieu, on peut croire que pour Joseph, d’entendre dire que sa fiancée est enceinte, n’est certainement pas une bonne nouvelle. Et pourtant, il reste l’homme juste qu’il a toujours été. La Loi lui permettrait de dénoncer cette fille en public, elle serait lapidée. Il referait sa vie avec une autre, qui lui serait fidèle. Il n’en fera rien. Matthieu nous indique sobrement qu’il avait décidé de la répudier en secret. Et c’est alors qu’intervient Dieu par son messager. Ce qui était une catastrophe pour Joseph devient une Bonne Nouvelle : sa fiancée lui a été fidèle et elle est fidèle au Dieu des Pères. C’est de l’Esprit Saint que vient l’Enfant qui grandit en son sein. C’est là que réside la première Bonne Nouvelle que nous avons à répandre. Le Dieu auquel nous accordons foi est un Dieu pour l’homme, un Dieu qui agit en faveur de l’homme. Le nom que recevra cet enfant en atteste : Emmanuel : Dieu-avec-nous ! En accueillant l’Enfant et sa mère, Joseph accueille cette certitude que Dieu s’engage en faveur de l’humanité. Et il ne s’engage pas par hasard, histoire d’avoir quelqu’un à qui parler. Dieu s’engage en faveur de l’humanité pour la sauver. Ainsi en atteste le nom que Joseph donnera à son fils : Jésus, Le-Seigneur-sauve !
Lorsque Paul écrit aux Romain, l’histoire de Jésus, pour certains, relèvent déjà de la vieille histoire. Cet homme a été arrêté, jugé, condamné, mis à mort. Une catastrophe pour ses amis et disciples. Mais voilà, en cet homme, Dieu s’était engagé auprès de l’humanité. En cet homme, Dieu avait promis le salut. Et il le réalise dans cet acte même de la mort de son Fils. Celui dont la naissance avait été annoncé à Joseph est bien celui dont parle Paul aux Romains. Seulement Paul ne parle plus de lui comme d’un enfant. Il n’y a plus ce côté merveilleux que nous avions chez Matthieu. Paul parle de Jésus, adulte. Paul parle de Jésus et de sa mort. Paul parle de Jésus et de sa résurrection, l’acte de Dieu qui signe toute sa vie et garantit la pleine réalisation des promesses faites par Dieu. Pour Paul, c’est en Jésus que Dieu se manifeste Dieu-avec-nous puisque Jésus nous a livré la Parole de Dieu. Pour Paul, c’est en Jésus que Dieu réalise le salut promis puisque sur la croix, c’est la vie de l’homme qui renaît. Ce n’est pas sa naissance merveilleuse qui fait de lui le Fils de Dieu, mais selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui Jésus Christ, notre Seigneur. La Bonne Nouvelle, c’est Jésus lui-même, venu dans notre monde pour nous sauver par le don de sa propre vie. En Jésus, Dieu s’engage résolument à nos côtés, pour toujours. L’acte sauveur de Jésus est posé une fois pour toutes, et vous en bénéficiez encore aujourd’hui, à travers le temps et l’histoire.
Oui, notre foi est Bonne Nouvelle parce que Dieu s’est engagé en notre faveur. Oui, notre foi est Bonne Nouvelle à proclamer, après l’avoir accueillie nous-mêmes au cœur de notre existence. Ce que nous fêterons dans quelques jours, nous avons à le vivre quotidiennement. En chaque eucharistie, il nous est donné d’entendre cette Bonne Nouvelle à travers les lectures et l’homélie. En chaque Eucharistie, Dieu nous parle, s’engageant encore dans nos vies pour nous sauver. En chaque Eucharistie, Dieu nous garantit sa présence par la bénédiction finale qui nous est donnée : Que Dieu vous bénisse peut bien se traduire par : Qu’il soit avec vous partout où vous irez. Après avoir célébré les dons de Dieu et les merveilles qu’il réalise encore pour nous, nous sommes renvoyés chez nous, en témoins authentiques et autorisés. Ce que nos yeux ont vu, ce que nos cœurs ont entendu, nous avons à le transmettre aux autres, à ceux qui n’ont pas pu nous rejoindre pour que, eux aussi, découvrent de quel amour ils sont aimés ; pour que, eux aussi, puissent entendre cette Bonne Nouvelle : Dieu vient vous sauver, Dieu est avec vous, tous les jours jusqu’à la fin des temps. Amen.
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