La
longue séquence de Pâques s’achève aujourd’hui, avec la fête de la Pentecôte. Jésus
est mort et ressuscité, il s’en est retourné vers le Père et aujourd’hui, il
réalise sa promesse de ne pas nous laisser seul. Aujourd’hui, il envoie au
monde et à son Eglise le don de l’Esprit Saint, le Défenseur, celui qui nous
rend capables de Dieu, capables de comprendre Dieu, capables de vivre selon l’évangile.
Aujourd’hui, Dieu nous fait un cadeau : mais nous, qu’en faisons-nous ?
Savons-nous au moins à quoi il peut bien servir ?
La
scène décrite dans les Actes des Apôtres a un je-ne-sais-quoi de merveilleux. Les
Apôtres sont réunis, l’Esprit Saint vient et tout est transformé. Cela n’a
peut-être l’air de rien, mais les Apôtres se mettent à parler et tous ceux qui
sont réunis à Jérusalem pour la fête les comprennent. La longue énumération des
peuples présents laisse clairement entendre que l’Esprit Saint est donné aux
Apôtres, non pour eux, non pour qu’ils le gardent, mais pour qu’ils en usent et
en abusent par la mission auprès de tous. Car l’Esprit est donné pour cela ;
pour que les Apôtres puissent accomplir fidèlement la demande de Jésus : Allez, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. C’est une des demandes qu’il leur a faite
après sa résurrection. Ce qui leur semblait impossible, paralysés qu’ils
étaient un temps par la peur, devient possible et devient réalité. Tous les
peuples de la terre, réunis à Jérusalem, entendent
proclamer dans leur langue les merveilles de Dieu. L’Esprit Saint qui est donné par Dieu est à accueillir et à
utiliser.
S’il
sert à la mission, l’Esprit Saint a encore d’autres usages. Il permet de
comprendre mieux qui est Jésus, de comprendre mieux son message, de comprendre
mieux ce qu’il attend de nous. Paul l’affirme dans sa première lettre aux
Corinthiens : Sans l’Esprit Saint,
nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur. Avant de partir en mission,
avant d’annoncer quoi que soit ou qui que ce soit, il faut entrer dans une
connaissance vraie de l’Envoyeur. Avant d’évangéliser, il faut se laisser
évangéliser et toucher par le message du Christ Sauveur. La docilité à l’Esprit
Saint doit être au cœur de notre agir chrétien. Sans l’Esprit Saint, toutes nos
missions ne sont que vaines agitations ; sans connaissance vraie de celui
qu’il faut annoncer, nos enseignements ne sont que belles paroles, sans prise
sur la vie des gens. Grâce à l’Esprit Saint, entrons dans une connaissance
meilleure de Jésus, de son Père, de l’amour qu’il nous porte, des œuvres qu’il
réalise pour nous. Laissons-nous enseigner par l’Esprit Saint !
Une
troisième caractéristique de l’Esprit Saint : il construit l’Eglise !
Si, si, c’est bien lui qui construit l’Eglise et non pas nous avec nos
programmes, nos conseils, nos gesticulations liturgiques et que sais-je encore !
Et dans cette Eglise qu’il construit,
chacun a sa place, mais pas la même. Chacun doit donc trouver sa place pour
pouvoir la tenir, totalement mais seulement selon l’adage liturgique, sans
empiéter sur celle de son voisin, sans vouloir se prendre pour plus que les
autres. Il ne sert à rien de faire peur aux autres avec les relations que nous
pourrions avoir au sein de l’Eglise ; ça marche un temps et après ? Ceux
qui agissent ainsi vivent les rapports ecclésiaux sous le mode du pouvoir et
non pas du service. Ils se font mousser, paradent devant les autres pour se
mettre en valeur et en oublient l’Eglise qu’ils piétinent souvent de leur
suffisance. Ecoutons ce qu’en dit Paul : Les dons de la grâce sont variés mais c’est toujours le même Esprit. Les
fonctions dans l’Eglise sont variées, mais c’est toujours le même Seigneur. Les
activités sont variées, mais c’est partout le même Dieu qui agit en tous. Chacun
reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. Le bien de
tous : voilà qui devrait faire réfléchir. Ce n’est pas mon Eglise que je
construis, mais celle du Christ, qui est la seule tête. Ce n’est pas mon esprit
qui doit l’animer, mais l’Esprit Saint qui seul peut transformer les cœurs. J’ai
pu me rendre compte, ces derniers jours, que certains l’oublient bien vite, le
bien commun. La docilité à l’Esprit Saint devrait permettre de résoudre ce
petit souci. Si nous le voulons bien ; si nous le laissons agir !
Laissons-nous convertir par l’Esprit Saint.
En
ce jour où Dieu envoie son Esprit, accueillons ce don et acceptons d’en vivre
pour le bien de l’Eglise, pour le bien du monde qui a tant besoin qu’on lui
rappelle l’immense amour de Dieu pour lui. A la suite des Apôtres, soyons d’authentiques
témoins du Christ, vivants de la force de l’Esprit Saint. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
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