A quelques jours de la fête de
Noël, nous est révélé celui qui doit venir. A travers l'annonce faite à Joseph,
nous voilà précisé le nom de Celui dont nous avons préparé le chemin au long de
ce temps de l’Avent. Toute l’histoire de Joseph vient nous rappeler aujourd’hui
qu’il ne faut pas nous tromper sur le Messie, sur ces origines et qu’il nous
faut entrer dans l’histoire du salut en acceptant une part de mystère. Nous ne
saurons jamais tout sur Dieu !
Joseph,
que certains qualifient souvent volontiers de « pauvre », semble
subir l’histoire plus qu’il ne la contrôle. Pourtant, en acceptant le destin de
son épouse (porter le Fils du Très-Haut), en recevant de Dieu le nom de son
enfant et tout ce qu’il signifie (Dieu-sauve, Dieu-avec-nous), Joseph
entre dans cette histoire, en acceptant à son tour de se placer (avec sa
famille) sous le regard de Dieu. Il n’est pas un simple faire-valoir, un
prête-nom, l’homme indispensable pour l’état civil de Jésus. Il devient, à
travers son acceptation, un collaborateur de Dieu dans l’histoire du salut.
Maintenant qu’il entre à son tour dans l’Histoire, il sait ce qu’il aura à dire
et à faire quand l’enfant naîtra.
Le
nom de l’enfant que l’ange révèle à Joseph est lourd de sens : Jésus‑Emmanuel. D’avance, toute la vie,
tout le ministère de l’Enfant sont révélés à son père. Jésus, Dieu-sauve, et
déjà se profile pour les hommes une espérance nouvelle. Le monde attendait un
Sauveur, Israël attendait un Sauveur et voici qu’est annoncé un enfant !
Emmanuel, Dieu-avec-nous, et voilà rappelée l’alliance jadis conclue avec le
peuple juif au désert. Dieu avait dit à Moïse qui lui demandait son nom : Je suis qui je suis ; je suis qui je
serai, annonçant ainsi sa présence aux côtés des hommes quelle que soit
leur histoire ! En Jésus, Dieu redit sa promesse d’être un Dieu Sauveur
pour tous les hommes, un Dieu au cœur de l’histoire des hommes.
Comme
au jour de l’annonciation avec Marie, le monde voit son espérance et son salut
suspendus à la réponse d’un fils d’homme. Joseph est un homme juste, nous dit saint Matthieu. Avec humilité, comme
Marie, son épouse, il entre dans une histoire qui le dépasse : il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait
prescrit, et prit chez lui son épouse. Les premiers temps de la vie de
Jésus nous montreront un homme docile à l’Esprit Saint, comme Marie, sachant
affronter les épreuves que cette naissance engendrera. Grâce à Joseph, Paul pourra
annoncer aux Romains, et par-delà au monde, la Bonne Nouvelle de Jésus, selon
la chair, né de la race de David. En acceptant ce don de Dieu aux hommes,
Joseph inscrit l’enfant à naître dans cette longue histoire du peuple que Dieu
s’est choisi ; il l’inscrit dans la lignée du Roi David qui devait porter
le Messie ; il l’inscrit dans cette espérance, née de l’épreuve de l’exil,
que Dieu enverra un Sauveur, qui pardonnera toutes nos fautes et nous mènera à
la rencontre de Dieu.
A
la suite de Joseph, nous sommes invités à entrer dans l’histoire du salut en
reconnaissant cet enfant comme celui que Dieu envoie, en acceptant que Dieu
soit Dieu, non pas à la mesure de l’homme, mais à sa mesure. Avec Joseph, nous
sommes provoqués à accepter Dieu tel
qu’il est, et non tel que nous voudrions qu’il soit. Et tant pis (ou tant
mieux !) s’il ne correspond pas à ce que nous imaginions. Heureux Joseph
qui sait reconnaître dans sa vie la trace du passage de Dieu ! Heureux Marie et Joseph qui savent tous deux
se conformer à la parole de Dieu : ils sont les premiers parents d’un
monde renouvelé en leur fils. Heureux sommes-nous d’être appelés par Dieu à
participer à la vie de ce peuple saint : qu’il nous accorde la grâce de
reconnaître et d’accueillir le Sauveur qu’il promet. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
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