Que célébrons-nous
aujourd’hui, en fêtant la dédicace de la Basilique de Saint Jean de
Latran ? Et d’abord, pourquoi sommes-nous invités à marquer le jour
anniversaire de la cathédrale du Pape, la première de toutes les églises ?
Trois raisons me semblent justifier le choix de l’Eglise de faire de ce jour,
un jour de fête pour toute l’Eglise.
Célébrer la dédicace de la
Basilique du Latran, en nous tournant vers Rome, nous rappelle d’abord que notre
Eglise est apostolique, ou elle n’est pas ! C’est-à-dire qu’elle
repose sur les Apôtres, et en particulier sur le ministère de Pierre dont le
pape est le successeur. S’unir à lui, en cette fête, c’est reconnaître son
ministère d’unité, reconnaître que nous sommes de cette Eglise qu’il conduit
depuis deux ans à la rencontre du Sauveur. C’est dire aussi à Dieu notre
reconnaissance pour celui qu’il a choisi et qui nous redit toujours la Bonne
Nouvelle du salut. Notre communauté, ici réunie, n’est vraiment une partie de
l’Eglise qu’en tant qu’elle est unie au pape : c’est la raison pour
laquelle la prière eucharistique fait mention de son nom, toujours. Appartenir à
cette Eglise qui repose sur les Apôtres, c’est reconnaître la place toute
particulière que tient le successeur de Pierre et son rôle irremplaçable dans
l’Eglise.
Célébrer la dédicace de la
Basilique du Latran, c’est aussi affirmer que notre Eglise est catholique,
c’est-à-dire ouverte à l’universalité. Si l’Eglise n’est pas catholique, elle
n’est qu’un groupe replié sur lui-même, un parti de gens qui s’assemblent parce
qu’ils se ressemblent. Or l’Eglise que Dieu suscite est appelée à s’ouvrir à
tous et à devenir la communauté de tous les hommes en Christ. Notre communauté
ici réunie n’est pas toute l’Eglise ;
elle n’en est qu’une partie infime. Les difficultés qu’elle peut
rencontrer ne sont pas les difficultés de toute l’Eglise. Dire que l’Eglise
catholique va mal, parce que l’Eglise
dans un pays donné rencontre des difficultés, revient à nier son
caractère catholique. La catholicité doit nous permettre de tirer partie de
l’expérience des autres communautés catholiques répandues par le monde pour
répondre toujours mieux et de manière nouvelle aux appels de l’Esprit Saint. En
nous tournant aujourd’hui vers Rome, nous sommes renvoyés aux quatre coins du
monde pour découvrir comment d’autres peuples vivent de l’Evangile. De toutes
ces communautés, nous avons à être solidaires. Cathédrale de l’évêque de Rome,
la Basilique du Latran est le signe de la communion de toutes les Eglises entre
elles. Elle est aussi l’église de tous les chrétiens catholiques, quel que soit
leur pays d’origine. A Saint Jean de Latran, chaque chrétien catholique est
chez lui.
Célébrer la dédicace de la
Basilique du Latran nous rappelle enfin que notre Eglise ne se limite pas aux
belles constructions de pierres. Notre Eglise, c’est d’abord un peuple
vivant, un peuple de pierres vivantes. C’est ce que proclame l’oraison
de la fête : Dieu qui choisis des pierres vivantes pour bâtir la
demeure éternelle de ta gloire, fais abonder dans ton Eglise les fruits de
l’Esprit que tu lui as donné. C’est aussi ce que Paul redit avec force
aux chrétiens de Corinthe : Frères, vous êtes la maison que Dieu
construit… N’oubliez pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit habite
en vous. Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le
temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous !
Par notre baptême, nous
sommes devenus temple de Dieu, appelés à lui rendre hommage par toute notre
vie. Par notre baptême, nous sommes devenues les pierres vivantes de son
Eglise, ayant à cœur de faire vivre et grandir cette Eglise du Christ. Nous
avons tous à prendre une part active dans ce travail jamais terminé. Cela passe
aussi par un service rendu à toute la communauté : accompagner des enfants
vers un sacrement, prendre une part active à la liturgie dominicale dans le
service de l’autel, le service des lecteurs ou le service du chant. C’est encore veiller au domaine caritatif et
social afin que personne ne manque de rien.
C’est enfin veiller à donner à l’Eglise les moyens matériels et
financiers dont elle a besoin pour continuer l’œuvre du Christ dans le monde de
ce temps. Il revient à chaque baptisé de faire ce dont il est capable pour que
notre communauté soit véritablement une communauté de frères, vivants de
l’Esprit du Ressuscité.
Une Eglise apostolique, une
Eglise catholique, une Eglise portant toujours le souci de vivre et de
grandir : voilà ce que nous célébrons en ce jour de fête. Nous sommes tous
concernés, nous sommes tous responsables de ce que nous vivons ou ne vivons
pas, ensemble, en Eglise. Puisse cette eucharistie nous redonner force et
courage dans cette marche qui nous conduit à la Jérusalem céleste, unique
Eglise du Christ, où Dieu sera enfin tout en tous. Amen.
(Basilique St Jean de Latran, Rome)
Merci, je comprend mieux maintenant après lecture, car dimanche dernier je n'avais pas du tout compris le sens à la messe d' Eckbolsheim.
RépondreSupprimerBonne semaine. PH