Qu’y a-t-il de commun entre le
couple formé par Abraham et Sara et le couple formé par Marie et Joseph ?
La question vous semble inintéressante ? Pourtant, si la liturgie de cette
fête de la sainte Famille nous les présente tous deux, c’est bien qu’il y a
quelque chose qui les rapproche malgré les siècles qui les séparent !
Abraham et Sara : deux
vieillards, sans enfants, à qui Dieu fait une promesse : ils auront un
fils dans leur vieillesse et ce fils sera le premier d’une multitude !
Dieu promet et Abraham croit. Sa foi lui vaut d’être le père de tous les
croyants. Il est l’ancêtre de Jésus, le premier d’une longue lignée qui mène au
Sauveur que nous avons accueilli dans la nuit de Noël. La généalogie de Jésus
que nous lisons durant le temps de l’Avent en atteste.
Marie et Joseph, un couple plus
jeune, qui accueille l’enfant que Dieu se donne. Ils ont cru en la parole de
Dieu, ils ont laissé Dieu agir dans leur vie. Et le Oui de Marie, renforcé par
le Oui de Joseph, permet le miracle de Noël. Et Dieu lui-même se fait enfant. Aujourd’hui
nous retrouvons Marie et Joseph et l’Enfant, au Temple, à Jérusalem, pour
l’accomplissement des rites liés à la naissance. Leur foi les a poussés à
accepter le projet d’amour de Dieu pour eux, et à travers eux, pour l’humanité
tout entière. Leur foi aujourd’hui, les pousse à respecter la loi de Dieu et à
offrir à Dieu le sacrifice prescrit.
Au Temple, un autre couple entre
en jeu : Syméon et Anne. Ils sont de cette longue famille initiée par
Abraham et Sara ; ils représentent toutes celles et tous ceux qui
attendent la consolation d’Israël. Ils ont des paroles mystérieuses qui
annoncent le destin de cet Enfant venu de Dieu. Ils représentent celles et ceux
qui se conforment à Dieu et sont ainsi capables d’accueillir son envoyé et de
voir le salut que Dieu prépare pour toutes les familles de la terre. Ils
croient tous deux les prophéties données par Dieu à travers l’histoire de leur
peuple et ils reconnaissent, en ce nouveau-né, celui que Dieu envoie pour les
accomplir. Syméon reconnaît qu’il est au seuil d’un temps nouveau : Maintenant, ô Maître souverain, tu peux
laisser ton serviteur s’en aller, en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu
le salut que tu préparais à la face de tous les peuples.
Abraham et Sara, Marie et Joseph,
Syméon et Sara : trois couples qui ont au cœur de leur vie la foi au Dieu
vivant et vrai. Ils sont tous de cette sainte famille que Dieu se construit à
travers le temps et l’histoire. Et à notre tour, nous sommes invités dans cette
sainte famille, invités à croire que Dieu peut tout, même l’impossible comme
cela fut dit à Abraham et Sara, invités à croire que Dieu vient consoler son
peuple comme le chante Syméon, invités à croire que Dieu seul est digne de
louange comme le proclame Anne, invités à croire que Dieu entre dans nos vies en
Jésus pour servir son peuple, pour sauver son peuple comme cela fut dit à Marie
et Joseph. La fête de la sainte Famille ne renvoie à nos familles que pour en
souligner la foi qui doit les unir, les faire grandir et vivre. Voulons-nous
entrer dans cette sainte Famille et accueillir Dieu en chaque instant de notre
existence ? Voulons-nous être de cette sainte Famille et vivre le projet
d’amour de Dieu pour nous ? Voulons-nous être de cette sainte Famille et
laisser Dieu être le tout de notre vie ? Alors redisons à Dieu notre oui, proclamons
notre foi, à temps et à contre-temps, à l’exemple d’Abraham et Sara, de Syméon
et Anne, de Marie et Joseph et accueillons le salut qu’il nous offre en Jésus,
le seul Sauveur, le seul Seigneur, aujourd’hui et dans les siècles des siècles.
Amen.
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Les Presses d'Ile de France)
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