Un
même événement, deux présentations différentes : celle de Luc dans les
Actes des Apôtres et celle de Marc dans l’Evangile. Un même événement, deux présentations,
deux enseignements ? A voir.
Commençons
par l’Evangile. Jésus fait un dernier discours à ses Apôtres, les invitant à
être ses témoins dans le monde entier.
Il leur redit l’efficacité de la Parole qu’ils ont à proclamer et les signes
qui accompagnent cette Parole : ils traduisent tous la libération du Mal
que procure le baptême. Une fois Jésus enlevé au ciel, les Apôtres s’en allèrent proclamer partout l’Evangile. Le
Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
Ce que Jésus leur a dit, se réalise très concrètement.
De
ce premier témoignage, nous pouvons comprendre que Jésus, bien qu’assis à la droite de Dieu, n’abandonne
pas ses disciples : il travaillait
avec eux. L’absence physique n’est pas absence totale. Jésus reste
mystérieusement présent dans la vie et l’œuvre de ses disciples, quand ceux-ci
accomplissent la mission qu’il leur a confiée. La présence de Jésus au monde se
fait désormais par la communauté de ceux qui croient en lui, l’Eglise. Jésus en
est bien le chef, puisque c’est toujours lui qui agit à travers ses disciples. Apprendre,
avec les Apôtres, à vivre le départ de Jésus, c’est apprendre à prendre notre
place dans cette communauté, à prendre notre part dans le travail de tout
croyant : faire connaître Jésus, faire connaître sa Bonne Nouvelle. La faire
connaître partout. Il n’y a pas un
domaine de la vie des hommes, il n’y a pas un lieu sur terre, où cette Bonne
Nouvelle n’a pas à se faire entendre. Tout l’homme et tous les hommes sont
concernés par elle, parce que tout l’homme et tous les hommes sont sauvés par Jésus,
Christ et Seigneur.
Nous
pouvons alors relire les Actes et noter les différences dans l’événement
rapporté. Il y a toujours un discours un Jésus, sur la venue de l'Esprit Saint et
le baptême que les disciples doivent recevoir de lui. La manière de Luc de dire
que Jésus ne laisse pas ses Apôtres orphelins. Il ne sera plus là physiquement,
mais son Esprit les accompagnera. Quand Jésus est élevé, les disciples restent là à regarder le ciel. Nous pouvons
comprendre cela : ce départ creuse un vide et les Apôtres veulent comme
prolonger ce moment. Mais là n’est pas leur mission. Quand Jésus part, on ne
reste pas là, bouche-bée. Deux hommes les renvoient à la réalité : pour quoi restez-vous là à regarder le ciel ?
Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. De là, nous pouvons comprendre
que ce départ n’est pas définitif. Jésus reviendra. Entre ce départ vécu et le
retour annoncé, il y a le temps de l’Eglise, le temps des disciples. Et ce
temps n’est pas conçu pour scruter le ciel. Jésus le leur a dit avant de partir :
vous serez mes témoins à Jérusalem, dans
toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Il y a
bien une mission à remplir ; il y a bien un travail à faire en attendant
le retour de Jésus.
Un
même événement, deux témoignages, un même enseignement : Jésus s’en va,
mais il veut continuer à vivre et à agir pour le bien des hommes à travers
nous. C’est à nous qu’il revient désormais de vivre et faire vivre l’Evangile. S’il
est bon de nous rassembler aujourd’hui pour célébrer le départ de Jésus vers
son Père, il nous sera tout aussi bon de ne pas rester là et de repartir dans
notre quotidien, forts de tout ce que nous avons appris de lui. Il sera bon
pour nous de revenir ici, à la source de l’Eucharistie pour y puiser la force
de témoigner toujours et encore de celui qui nous fait vivre. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin Bleu)
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