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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 31 octobre 2015

Toussaint - 01er novembre 2015

Heureux !




Heureux ! C’est le premier mot de Jésus à la foule venue se rassembler autour de lui, le premier mot de son ministère. Il précise ainsi, dès son premier discours, pourquoi il est venu, quelle est sa mission : rappeler aux hommes qu’ils sont faits pour vivre, heureux et libres, avec Dieu et tous les hommes, leurs frères. Et l’on comprend alors aisément pourquoi il est écouté. Qui n’a pas envie d’être heureux ? Qui ne cherche pas le bonheur ici bas ? 
 
Heureux ! Ce premier mot de Jésus est une invitation faite à tout homme. Il n’est pas une loi morale, il n’est pas un commandement ; il est une invitation ! Tu peux être heureux, vraiment, si tu écoutes ce que je te dis et si tu essaies d’en vivre. Nous ne le savons que trop bien : le bonheur ne se commande pas, le bonheur ne se programme pas. Mais, semble nous dire Jésus, il est des chemins qui y mènent, assurément !  Celui qui accepte de suivre l’un de ces chemins parvient au bonheur véritable. Quels sont ces chemins ? Les béatitudes les égrainent l’un après l’autre, par 9 fois. Heureux les pauvres de cœurs ! Heureux les doux ! Heureux ceux qui pleurent ! Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ! Heureux les miséricordieux ! Heureux les cœurs purs ! Heureux les artisans de paix ! Heureux les persécutés pour la justice ! Heureux ceux qui sont persécutés à cause de Jésus ! Voilà les chemins de bonheur que Jésus propose ! Reconnaissons qu’ils ont l’air bien raide ! Ils sont, en tous les cas, à l’opposé des bonheurs proposés par la publicité aujourd’hui : pour elle, vous ne pouvez être heureux que si vous êtes jeune, beau, riche, et en bonne santé. Et si vous n’appartenez pas à l’une de ces catégories, rassurez-vous, il existe un produit qui peut supprimer ce manque : celui que nous ne possédez pas encore et que la publicité vous propose justement d’acquérir ! Les chemins de bonheur de Jésus ne sont pas des argumentaires publicitaires. Ils ne proposent pas d’acquérir quelque chose d’extérieur pour devenir  heureux. Ils proposent, au contraire, de changer notre intérieur, pour nous faire comprendre où est le vrai bonheur. Il n’est pas dans ce que l’homme possède, mais dans ce qu’il est. Les chemins vers le bonheur que Jésus propose ne s’achètent pas ; ils supposent désir de conversion, ouverture aux autres, attention à ce qui fait la vie des hommes. 
 
Heureux ! Il y a une béatitude qui permet de comprendre que ces chemins vers le bonheur que Jésus propose ne sont pas aussi difficiles ou inatteignables qu’ils le paraissent. C’est curieusement la dernière. Et celle-ci ne s’adresse plus à tous les hommes (heureux ceux qui …), mais elle ne s’adresse qu’aux disciples de Jésus : Heureux serez vous lorsque … à cause de moi ! C’est dans la relation personnelle à Jésus que se révèle le vrai bonheur. C’est dans la relation à Jésus que l’ouverture aux autres et à Dieu prend tout son sens. C’est dans la relation à Jésus que l’homme trouve la force de suivre ces chemins, parce que le Christ, le premier, les a empruntés et vécus pleinement. Il est venu proposer le vrai bonheur aux hommes ; et pour que les hommes puissent s’y convertir, il s’est offert sur la croix, afin de nous recentrer sur Dieu et sur son œuvre de salut pour tous. En mourant sur la croix, il nous ouvre définitivement la possibilité d’être heureux, puisque le dernier obstacle au bonheur, à savoir la mort, est vaincu alors même que nous croyions que tout était fini et que Jésus s’était trompé. Sur la croix, Jésus ne nous trompe pas : il nous sauve ! Sur la croix, il révèle sa toute puissance et nous ouvre au vrai bonheur. Parce qu’il y a de la joie à être sauvé du mal et de la mort par le Christ ! Parce qu’il y a de la joie à connaître enfin un règne de justice et de paix ! Parce qu’il y a de la joie à se savoir aimé ainsi, jusqu’au bout, jusqu’au plus profond de la mort. 
 
Heureux ! Ce bonheur que Jésus nous propose n’est pas pour plus tard. C’est un vrai bonheur pour aujourd’hui. Et tous ceux qui marchent déjà, fidèlement, à la suite de Jésus, connaissent un bout de ce vrai bonheur dont ils attendent la réalisation totale lorsqu’ils seront appelés à voir Dieu. La fête de la Toussaint vient heureusement nous redire que ce bonheur promis se réalise, dès ici-bas et pour l’éternité : à preuve, la foule immense de celles et de ceux qui, au long de notre histoire, ont accordé foi et confiance au Sauveur, ont reconnu en lui celui qui est venu sauver les hommes de la désespérance et de la mort ; avec lui, ils ont trouvé le chemin du bonheur, dès ici-bas. Avec lui, ils sont parvenus au vrai bonheur, celui que même la mort ne saurait nous enlever. Près de lui, ils nous attendent, pour qu’avec eux, nous formions cette foule immense qui chante la gloire de Dieu ! Que la célébration de leur fête nous stimule et oriente notre vie vers le Christ. Que cette Toussaint nous permette de redécouvrir à quel bonheur nous sommes appelés. Aujourd’hui et toujours. Amen.
 
(Dessin extrait de L'image de notre paroisse, n° 203, éd. Marguerite, nov. 2003)

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