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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 20 mai 2017

06ème dimanche de Pâques A - 21 mai 2017

L'Eucharistie réalise la promesse de la présence de Dieu.







Lentement, nous approchons de la fin du temps pascal. Jeudi, nous célèbrerons le retour du Christ vers son Père. Et après ? Qu’en est-il donc de la promesse de Dieu d’être avec nous chaque jour ? Que devient la certitude donnée par le Christ qu’il sera toujours au milieu de nous ? Sa mort avait déjà creusé une distance : nous nous sentions abandonné. Avec les disciples d’Emmaüs, nous doutions que notre monde ait encore un avenir possible. Mais l’annonce de la Pâque, les manifestations du Ressuscité nous ont regonflé d’espoir : celui que nous avions fait mourir, Dieu l’a ressuscité. Nous le retrouvions, presque comme avant, marchant sur nos routes, partageant la Parole, mangeant avec nous. Et voilà que l’Evangile de ce dimanche nous rappelle qu’il va nous quitter et nous ne le verrons plus comme nous nous voyons les uns les autres. Comment saurons-nous qu’il continue de nous guider ? Comment expérimenterons-nous sa présence au milieu de son peuple ? 
 
La liturgie de ce dimanche nous en donne déjà un aperçu : Jésus a promis de ne pas nous laisser orphelin. Au moment même où il annonce son départ, il nous promet une autre présence, un Défenseur : l’Esprit de Vérité. Cela devrait nous rassurer, mais qui a vu cet Esprit ? N’est-ce pas : Dieu fait homme en Jésus Christ avait un visage, un corps, comme nous. Nous pouvions l’approcher, le toucher, le reconnaître. Mais un Esprit ? Jésus lui-même affirme d’ailleurs que le monde ne peut ni le voir ni le connaître. Alors ? 
 
La réponse vient encore de Jésus. Cet Esprit est en nous. Il nous pousse à vivre selon l’Evangile, selon le commandement de l’amour que Jésus vient d’offrir aux siens. L’Esprit ne peut être reçu que par ceux qui ont accueilli le Christ puisqu’il va révéler la Vérité de son enseignement. Il va révéler au disciple ce qu’il avait pressenti à l’école de Jésus et qu’il ne pouvait pas encore saisir en totalité, simplement parce que le Christ n’était pas encore ressuscité. Seul le vrai disciple du Christ peut voir cet Esprit et le connaître. Il le voit à l’œuvre dans la vie quotidienne de celles et ceux qui vivent selon l’enseignement du Christ Sauveur. Car c’est bien l’Esprit qui met en œuvre notre capacité à aimer comme Dieu aime ; c’est bien l’Esprit qui est au cœur de nos pardons demandés et de nos pardons accordés. L’Esprit est celui qui nous permet de nous reconnaître frères et sœurs en Christ, membres d’une même famille. Il nous ouvre à la Vérité de Dieu, il nous ouvre à la Vérité de l’œuvre d’amour et de salut du Christ ; il nous ouvre à notre propre vérité, c’est-à-dire à qui nous sommes, ce que nous sommes et combien nous sommes aimés, infiniment, gratuitement par Dieu. Chaque fois qu’un disciple est capable d’amour, chaque fois qu’un disciple est capable de pardon, chaque fois qu’un disciple est capable de se reconnaître vraiment fils du Dieu vivant, c’est l’Esprit qui est à l’œuvre dans sa vie et qui le lui révèle. 
 
Cet Esprit de vérité agit aussi au cœur de l’Eglise, au cœur de notre célébration de l’Eucharistie. C’est lui qui nous permet de comprendre ce que Dieu attend de nous à travers la Parole entendue, méditée, expliquée. C’est lui encore qui fait de nos offrandes le Corps et le Sang du Christ, rendant présent au milieu de nous Celui-là même qui l’a envoyé. Les épiclèses que nous chantons sont des appels à l’Esprit pour qu’il fasse de nous les membres vivants du Corps du Christ. En agissant ainsi, il nous permet de comprendre qu’à travers le Pain et le Vin partagés, c’est bien le Christ qui est là, actualisant sa promesse de ne jamais nous laisser orphelins. En participant au repas de l’amour offert par Dieu, nous nous approchons du Christ, nous grandissons dans son amour, nous grandissons dans la connaissance de son Evangile et nous devenons, communion après communion, davantage ses disciples, heureux d’être rassemblés, heureux de lui ressembler toujours plus. En nous, peut grandir l’amour de Dieu ; à travers nous, il peut toucher celles et ceux que nous connaissons et côtoyons quotidiennement. Par la puissance de l’Esprit, le Christ se rend présent dans le pain et le vin ; par notre communion au Christ, l’Esprit se répand en nous et à travers nous. Ainsi nous construisons ce monde plus juste, plus aimant que le Christ a inauguré dans sa vie terrestre ; ainsi, nous faisons grandir le Royaume. 
 
L’Apôtre Pierre souligne dans sa lettre la nécessité pour le disciple du Christ de toujours rendre compte de son espérance. Cela ne peut se faire avec conviction et sincérité si l’Esprit n’habite pas le cœur du disciple. Témoigner du Ressuscité, hier comme aujourd’hui, nécessite un courage et une force que seul l’Esprit nous procure. A chaque eucharistie, nous lui permettons de grandir en nous, en nous alimentant à la source même : le Christ vivant. Puisse notre eucharistie de ce jour nous permettre de demander encore cet Esprit pour qu’il devienne la source même de notre agir et le rempart de notre foi. Puisse notre communion au Christ Vivant nous faire goûter sa présence vraie au milieu de nous, aujourd’hui et toujours, selon la promesse qu’il nous a faite. Amen.

(Dessin de Mr Leiterer)

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