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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







dimanche 28 mai 2017

07ème dimanche de Pâques A - 28 mai 2017

Jésus, le bon pain qu'il nous faut partager.
 
J'ai été invité à présider la célébration de la Première communion dans une paroisse d'Alsace en l'absence de son curé. je vous donne l'homélie prononcée ce matin. les textes bibliques retenus par les catéchistes sont : 1P 4, 13-16 (soit la deuxième lecture de ce dimanche) et l'Evangile de Matthieu 15, 30-38 (multiplication des pains. Il me fallait aussi intégrer un échange sous forme de questions-réponses préparées par les enfants avec leurs catéchistes.





Le Prêtre :
Dites- moi les enfants,  comment être du bon pain pour les autres ? 
pour bien vivre ensemble  en famille, avec vos amis qu’est-ce qu’il vous faut ?

enfants :          Pour bien vivre avec  nos familles et  amis :
·       Il nous faut de l’amour, de la paix, de la joie, de la bonne humeur.
·       Savoir s’offrir des petits cadeaux et des attentions.
·       Il  faut se respecter, s’écouter, ne pas taper ses frères et sœurs, obéir à   papa et maman.
·       Partager des moments en familles plutôt que regarder des vidéos, ou de rester seul dans mon coin.
·       Il faut être serviable, et savoir se soutenir dans les épreuves.
·       Il faut s’entraider, aider l’autre dans les tâches ménagères, s’organiser, ranger nos jouets.
·       Il faut savoir dialoguer, et savoir pardonner.

Refrain :
Jésus, c’est Toi qui nous rassembles, Tu es là…
Jésus, Tu nous parles d’alliance, Tu es là …
Et dans ce pain partagé, tout ton amour est donné,
Tu nous envoies pour aimer, Tu es là….

Le Prêtre :
Et pour bien vivre ensemble à l’école qu’est-ce qu’il vous faut ?

enfants :          Pour bien vivre ensemble à l’école :
·       Il faut respecter les règles du savoir-vivre, écouter le maitre ou la   maitresse 
·       Penser à ses affaires. - Savoir travailler en silence.
·       Ne pas se moquer des enfants différents.
·       Apprendre ses leçons en restant attentif.
·       Aider les élèves en difficulté, être un bon camarade.
·       Rapporter les devoirs à un copain qui n’a pas pu aller en classe.
·       Ne pas gaspiller la nourriture à la cantine.
·       C’est bon de partager nos goûters, nos bonbons.

                        Refrain….
 
Le Prêtre :
Tu pratiques un sport, des activités, des loisirs, que faut-il que tu fasses pour que ça se passe bien ?

enfants :          Pour que cela se passe bien dans nos différents loisirs :
·       Il faut apprendre à être solidaire, écouter son coach, réussir à faire des passes.
·       Il faut savoir  s’encourager. Avoir l’esprit d’équipe. Savoir rester fairplay.
·       Bien travailler les exercices, aller régulièrement au sport, être assidu dans nos engagements.
·       Ne pas jouer perso, mais apprendre à jouer ensemble sans faire de bande ni jouer au chef.
·       Etre bon perdant pour apprendre à être un bon gagnant car  le sport est un loisir.
·       oser poser les questions  si l’on ne comprend pas.

                        Refrain ….

Le Prêtre :
Et cette belle nature que Dieu nous a donné, comment t’aide-t-elle à bien vivre ?

enfants :          Pour bien vivre dans notre belle nature :
·       On a besoin des arbres pour respirer. Il ne faut pas les couper
·       Il faut respecter nos belles forêts, les plantes, ne pas arracher les fleurs,  mais plutôt en planter.
·       Il ne faut pas jeter nos déchets pour ne pas  polluer et s’engager  au nettoyage de printemps.
·       Ramasser les papiers  qui ont été jetés.
·       Il faut apprendre à bien faire le tri.
·       Ne pas faire du mal aux animaux.
·       Fabriquer des hôtels à insectes.
·       Prendre le temps d’apprécier le calme de la nature
 
                        Refrain….
Le Prêtre :
Et enfin Dieu, en quoi en as-tu besoin pour vivre ?

enfants :
·       Nous avons besoin de l’amour de Dieu, on a besoin de venir à la  messe pour écouter et lire la bible et recevoir la communion pour avancer dans notre vie de chrétien.
·       Jésus nous donne son pardon. Il nous demande de nous aimer les uns les autres.
·       Quand on a des soucis, Jésus nous protège et nous soutient.
·       Pour avancer nous avons besoin des autres.
·       Il faut respecter les autres religions.

            Refrain…..

Les enfants, lequel d’entre vous pense que ces parents ont une bonne mémoire ? Toi ? Va voir tes parents et demande-leur quelle est la première question que je vous ai posée ? On t’attend ! (…)

La bonne réponse est : Comment être du bon pain pour les autres ? Dans cette question, il y a une erreur. Oui, après avoir entendu la première lettre de Pierre et l’évangile de Matthieu, j’affirme qu’il y a une erreur dans cette question. Laquelle ? Qui pense que sa catéchiste peut répondre à cette question ? … Vérifions de suite. Pourquoi y a-t-il une erreur dans cette question ? ...Parce qu’il n’y a qu’un seul bon pain, et ce n’est ni moi, ni toi, ni toi, ni qui que ce soit d’entre nous. Le seul bon pain, c’est Jésus. Et c’est lui, et lui seul qu’il faut partager. C’est lui et lui seul qu’il nous faut donner aux autres, parce que c’est lui, et lui seul qui sauve vraiment.

Ecoutez à nouveau Pierre dans la lecture que nous avons entendu : si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Et encore : si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce nom-là. Ce que nous dit Pierre, c’est que nous devons être fiers, non pas de qui nous sommes, mais de ce que nous sommes : chrétiens. Nous devons être fiers d’appartenir au Christ. Parce que c’est cela que signifie le nom de chrétien : celui qui est au Christ, celui qui appartient au Christ Jésus. C’est le plus beau nom qu’on puisse donner à quelqu’un. Vos parents vous l’ont donné au jour de votre baptême. Et vous vous le redonnez à vous-mêmes chaque fois que vous faites quelque chose de bien. Parce que nous croyons que le bien qui jaillit de nous, c’est un peu de la lumière de Jésus que nous partageons. Parce que être chrétien, ce n’est pas être meilleur que les autres, mais toujours agir de la manière que Jésus aurait eu d’agir. Quand j’aime, quand je fais la paix, quand je sème la joie et la bonne humeur, quand je respecte les autres et les écoute, quand je refuse de me moquer des autres, quand j’aide celui qui est en difficulté, quand je suis solidaire, quand j’ai l’esprit d’équipe, quand je respecte le monde et la nature qui m’entoure, quand je reconnais à Dieu une place dans ma vie (pour ne reprendre que quelques-unes de vos réponses), je laisse l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus agir en moi, et je vis alors comme lui a vécu au milieu des hommes. Autrement dit, je montre à travers toutes ces actions, et bien d’autres encore, que Jésus est important pour moi, qu’il éclaire ma vie, qu’il donne du sens à ce que je vis. Je montre que je suis à lui et qu’il est en moi.

Les Apôtres de Jésus nous apprennent aussi, dans l’Evangile, à être de vrais disciples de Jésus. Souvenez-vous de ce que nous avons entendu dans l’évangile. De grandes foules s’approchaient de Jésus, avec pleins de malades de toutes sortes. Et Jésus les guérit. Il devait y avoir tant de monde que cela a dû prendre un peu de temps. Et voici qu’il fait faim. Je suis toujours surpris par ces foules qui viennent vers Jésus en oubliant de prendre de quoi manger. Enfin, on ne se promène pas dans le désert sans emmener une gourde et de quoi manger ! Toujours est-il qu’une fois de plus, ils sont nombreux autour de Jésus, ils passent beaucoup de temps à l’écouter, à le laisser soigner les malades, et quand vient l’heure de manger, il n’y a presque rien, il n’y a que sept pains et quelques petits poissons, pour quatre mille personnes, sans compter les femmes et les enfants ! Autant dire qu’il n’y a rien ! Même pas de quoi faire des amuse-bouche !  Et pourtant, nous dit Matthieu dans son évangile, tous mangèrent à leur faim et des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines. Comment cela est-il possible ? Jésus était là, les disciples ont partagés le peu qu’ils avaient et le miracle a lieu. Quand Jésus est là et que les hommes ont envie de faire quelque chose avec lui, tout devient possible, même faire manger autant de monde avec seulement sept pains et quelques petits poissons. Le miracle est possible parce que Jésus multiplie en donnant de sa force, en se donnant lui-même. C’est lui qui partage ; il donne à ses disciples et les disciples à la foule. Ils donnent ce que Jésus leur donne. De même devons-nous donner ce que Jésus nous donne, et seulement ce que Jésus nous donne. Lorsqu’on donne ce que Jésus donne, on donne du bien, on donne de la paix, on donne de la joie, on donne du respect. Tout part de Jésus et de son désir de sauver les hommes. Je dois participer à ce désir et ne pas être un obstacle à Jésus. Alors tout va bien, tout va même très bien. Il reste sept corbeilles pleines.

Je me suis longtemps demandé d’où venaient subitement ces corbeilles vides ? Qui va se promener au désert avec une corbeille vide ? En forêt, à l’époque des champignons, je veux bien. Mais au désert ? Pour quoi faire ? Alors je me dis que ces corbeilles, c’est une image de nous face à Jésus. Et cela explique aussi pourquoi les gens suivent Jésus au désert sans rien emporter. Vous allez comprendre : si je viens vers Jésus, tout rempli de moi, de mes bonnes actions, de tout le bien que je pense de moi, comment puis-je me laisser remplir de ce qu’il veut me donner ? Si je suis plein de moi, il ne peut pas me remplir de lui, de son amour, de son salut. Mais si je suis comme une corbeille vide, alors il peut y déposer le bon pain de sa vie, alors je peux rentrer chez moi, plein de lui, plein de ses dons.

Oui, le seul bon pain, c’est Jésus ; c’est lui que je dois accueillir dans la corbeille de ma vie ; c’est lui que je dois donner aux autres comme les disciples l’ont fait avec le pain et le poisson reçus de Jésus. Et c’est bien ce qui se passe à la messe. C’est là que Jésus se donne dans le pain de sa parole (parce que sa parole nous nourrit, donne sens à notre vie)  et dans le pain de son corps auquel vous allez goûter pour la première fois. En recevant la communion, le chrétien reçoit Jésus dans sa vie pour que Jésus guérisse dans cette vie ce qui doit être guérit ; mais le chrétien reçoit Jésus, non pas pour le garder pour lui, mais pour le redonner aux autres, pour témoigner de tout ce que Jésus réalise en lui et pour lui. Ainsi d’autres hommes peuvent ressentir en eux une faim de Jésus ; ainsi d’autres hommes peuvent se laisser remplir de Jésus comme ont été remplies les corbeilles au désert.

En communiant, nous ne devenons pas meilleur que les autres ; et nous ne communions surtout pas parce que nous serions meilleurs que les autres. Nous communions parce que nous avons compris ce que Jésus peut changer dans une vie, ce que Jésus peut apporter dans une vie. Et nous communions pour être forts de Jésus, parce que nous croyons qu’il nous apporte et apporte au monde, ce qu’il y a de meilleur, ce qu’il y a de plus utile. Et c’est pour cela que cette première communion ne peut pas, ne doit pas rester votre seule communion. De même que vous ne mangez pas une seule fois dans votre vie pour être rassasié, de même vous ne pouvez pas communier une seule fois pour être définitivement plein de Jésus. C’est une communion à renouveler autant que possible, au moins chaque dimanche pour affronter la semaine à venir fort de la force même de Jésus. Je vous souhaite donc une belle communion pour aujourd’hui, et pour chaque dimanche que Dieu vous donnera de vivre. Amen.

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